MEURTRE DE SON EX-COMPAGNE: Bruno Babooram écope de 33 ans de prison

Bruno Babooram, reconnu coupable par la majorité des jurés du meurtre de son ex-épouse, Marcelline Édouard, a écopé hier de 33 ans de prison. Le juge a notamment considéré le fait que l’accusé avait déjà été interpellé pour violence conjugale. Selon le juge, l’accusé avait commis son crime « par vengeance », car il s’est senti « humilié et frustré » puisque son ex-compagne voyait un autre homme.
Le corps de la Rodriguaise Marcelline Édouard, aussi connue comme Florence, âgée de 41 ans au moment du drame, ainsi que celui de son compagnon, Patrick Tonta, avaient été retrouvés sur un terrain de football à Riche-Terre le 9 mars 2009. Si Bruno Tonta avait survécu à cette agression, tel n’a pas été le cas de Marcelline Édouard. Selon le rapport d’autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, son décès résulte d’un « shock due to craniocerebral injuries ». La victime portait des incisions et des lacérations sur différentes parties du corps et avait une fracture du crâne.
Marcelline Édouard avait quitté Rodrigues après la mort de son époux, avec qui elle a eu trois enfants, pour s’installer à Maurice. C’est là qu’elle a rencontré Bruno Babooram, 43 ans. De cette union naîtront deux enfants. Quelques années plus tard, Marcelline Édouard, victime de violences domestiques, avait décidé de se séparer de son compagnon. Celui-ci, incapable de digérer son départ, avait tenté à plusieurs reprises de la convaincre de revenir. Mais Marcelline Édouard voyait un autre homme. Dans la nuit du 8 mars 2009, alors que Bruno Babooram était chez son ex-compagne pour s’occuper de ses enfants, Marcelline Édouard lui aurait fait croire qu’elle devait se rendre à un anniversaire alors qu’elle allait en fait rejoindre son actuel compagnon sur un terrain de football, près du domicile. Le couple faisait une partie de beuverie jusqu’à tard dans la soirée lorsqu’ils ont été agressés à coups de « hache bardeau », un outil généralement utilisé par des maçons. Son compagnon, Patrick Tonta, avait soutenu en cour que c’est Bruno Babooram qui les avait agressés. Patrick Tonta avait perdu connaissance après avoir reçu des coups de son assaillant. Il dit avoir reconnu l’accusé ce soir-là, ajoutant que Marcelline Édouard l’avait agrippé pour l’empêcher de continuer ses assauts.
Le juge Benjamin Marie-Joseph a relevé que l’accusé avait déjà été arrêté dans le passé pour avoir agressé Marcelline Édouard, qui s’était même retrouvée avec un bras fracturé. Le juge a déploré que ce n’était « pas la première fois » qu’il « exerçait de la violence » sur la victime et que cette fois, il a commis l’irréparable « en l’agressant violemment, ne lui laissant aucune chance de survie ». Selon le juge, la raison qui aurait poussé Bruno Babooram à commettre ce crime est qu’elle lui avait fait croire qu’elle allait à un anniversaire alors que Marcelline Édouard était en réalité partie rencontrer son compagnon. « The accused feeling humiliated and frustrated by the conduct of the deceased, acted in vengeance », a indiqué le juge. Ce dernier a aussi déploré le fait que l’accusé « n’a pas éprouvé de regrets » pour son acte, et ce en laissant des enfants sans leur mère. Le juge a ainsi conclu que, selon les circonstances, « l’accusé ne mérite pas la clémence de la cour ». Il lui a infligé une peine de 33 ans de prison pour son crime. Bruno Babooram a indiqué qu’il fera appel, clamant toujours son innocence.

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