MEURTRE DE STACEY HENRISSON: Héritage des pressions infernales depuis janvier

Les limiers de la CID de la Central Division menés par le chef enquêteur, l’assistant surintendant de police Daniel Monvoisin, et la Detective Inspector Quenette, ont bouclé leurs Background Notes en prévision de l’interrogatoire de l’épouse du meurtrier présumé, Béatrice Rouillon-Sookur. Hier après-midi, ils ont effectué une descente des lieux sur le terrain à Pointe-aux-Canonniers en vue de procéder à des vérifications de détails qui pourraient s’avérer cruciales lors de cette ultime étape de l’enquête, qui a démarré avec la découverte du cadavre de Stacey Henrisson, âgée de 16 ans, à une dizaine de mètres de profondeur dans un ravin à Plaine-Champagne le dimanche 13 mai dernier. Une évidence susceptible de constituer un Prima Facie Case dans cette affaire demeure cette obsession autour de l’héritage, évalué entre Rs 30 millions et Rs 50 millions, légué à sa fille par Wills Henrisson à sa mort le 18 octobre 2011.
Avant de se rendre de nouveau à Pointe-aux-Canonniers pour cet exercice de collecte et de confirmation des informations dans cette affaire, les enquêteurs de la police ont déjà consigné la déposition formelle d’un des conseils légaux, dont le nom est cité dans les divers Court Records au sujet des procédures entamées pour faire apposer des scellés sur le complexe commercial et résidentiel de Wills Henrisson à Pointe-aux-Canonniers.
À ce stade, les limiers de la CID de la Western Division ont préféré effectuer le déplacement aux Chambers de ce conseil légal pour enregistrer sa version des faits et ses réponses à leurs questions. Cet exercice s’est déroulé jeudi, soit juste avant la décision de reporter l’interrogatoire de Béatrice Rouillon-Sookur, qui était prévu pour hier matin.
La chronologie des événements dressée par la police indique qu’à peine le deuil de Wills Henrisson fait, des procédures en cour avaient été engagées en vue de s’approprier des comptes bancaires et des propriétés immobilières au nom de la jeune fille; les pressions sont devenues de plus en plus infernales et intolérables à partir du début de cette année. Stacey Henrisson, qui refusait systématiquement de se rendre au domicile de son beau-père, Jayraj Sookur, à Bonne-Mère, à Flacq, ne se cachait pas pour faire des confidences sur son calvaire à des proches et à ses voisins de Pointe-aux-Canonniers.
« Les menaces et pressions exercées par le beau-père sur Stacey (Henrisson), qui était littéralement harcelée pour apposer sa signature sur des documents en vue de vendre la propriété (de Pointe-aux-Canonniers), étaient devenues intenables à partir de janvier dernier. Compte tenu de nos relations, elle nous en parlait. En fin de compte, nous lui avons conseillé d’aller à la police pour faire une déposition en bonne et due forme », laissent entendre des voisins des Henrisson au Mauricien aussi bien qu’aux policiers engagés dans l’enquête.
Effectivement, au mois de janvier, Stacey Henrisson s’était rendue au poste de police de Flacq pour faire état des menaces dont elle faisait l’objet de manière systématique entre les mains du Master Healer de Bonne-Mère. « Nous ne pouvons dire ce que la police avait décidé de faire avec les éléments fournis par la jeune fille dans sa déposition. Tout ce que nous savons c’est qu’un jour en janvier, Stacey est venue nous voir presque en larmes. Elle nous a fait comprendre que : “Mon beau-père a été informé de la démarche à l’effet que je me suis rendue à la police pour consigner une déposition contre lui. Je ne sais pas ce qui va m’arriver. Que dois-je faire. J’ai peur…” », ajoutent ceux qui ont été d’un certain réconfort pour Stacey Henrisson dans ces moments extrêmement difficiles pour une jeune orpheline.
Un autre épisode de relations tumultueuses au sein de la famille Sookur s’est déroulé en février 2011 du temps où le père de Stacey Henrisson était encore en vie. Pour des raisons qui lui sont propres, la jeune fille avait exprimé sa réticence d’aller passer le week-end chez sa mère à Bonne-Mère aux termes des arrangements suite au divorce prononcé par la Cour suprême en 2002.
Jayraj Sookur ne tolérait pas le comportement de Stacey Henrisson et l’avait attribué à un lavage de cerveau venant du père. Le beau-père devait se présenter devant la porte de Wills Henrisson en février 2011 pour réclamer des comptes et des explications. Des témoins affirment avec force que ce jour-là, Jayraj Sookur s’est montré extrêmement menaçant et s’était même permis de lancer au visage de Wills Henrisson « to inn perdi to fam, taler to pou perdi to tifi. Less sa piti-la al res kot so mama do kou… ! »
Au cours de la semaine écoulée, les hommes de l’ASP Monvoisin ont consolidé leur dossier au sujet de la prise de contrôle effective des biens immobiliers de Stacey Henrisson par le tandem Jayraj Sookur et Ramdassen Tany. Les va-et-vient en compagnie des hommes de main bien connus et opérant dans le Nord au complexe commercial et résidentiel de Pointe-aux-Canonniers ont été répertoriés Beyond Reasonable Doubt avec des saisies des meubles, équipements électroménagers et outils en tant que pièces à conviction.
À hier après-midi, le suspens était toujours au rendez-vous pour l’interrogatoire de Béatrice Rouillon-Sookur sur le meurtre de sa fille, Stacey Henrisson…

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