MIKE PETITE : L’art comme dessein

Mike Petite est un passionné d’art. Musique, dessin et sculpture sont ses principaux passe-temps. Depuis cinq ans, il enseigne la sculpture aux jeunes de Cité Ste Catherine à l’Agrément St Pierre. Il a récemment lancé un album compilation. Rencontre.
Facilement reconnaissable grâce à ses dreadlocks, Mike Petite, 23 ans, fait la fierté de sa petite cité de 450 habitants située en bordure du Moka Range. Lorsqu’il se promène dans les rues, tout le monde le salue, en guise de remerciement pour le formidable travail qu’il effectue pour le village.
Sculpteur et musicien, il se donne corps et âme pour sensibiliser les gens de sa cité. “Je fais de l’art pour sensibiliser les gens parce que pour moi, l’art guérit.” Depuis cinq ans, Mike Petite enseigne la sculpture aux jeunes de son village. “J’ai une trentaine de jeunes qui viennent passer quatre heures dans l’atelier tous les samedis. Les plus jeunes ont 6 ans; les plus âgés la vingtaine. Je commence par enseigner l’art du dessin aux plus jeunes, avant de passer à la sculpture. Nous invitons parfois des personnes susceptibles de donner des conseils, des sculpteurs ou des peintres.”
L’atelier.
La touche artistique est visible au premier coup d’oeil. Il s’agit d’un conteneur de vingt pieds qui a été aménagé en atelier. Il sera bientôt déplacé dans un conteneur de quarante pieds. “Nous avons eu cet atelier grâce au groupe Food and Allied à travers le Corporate Social Responsibility (CSR). Sans le CSR, nous n’aurions jamais pu mettre en marche un tel projet dans la cité. Nous devons dire un grand merci à ces compagnies qui nous aident.”
Outre l’atelier de sculpture, le CSR a également permis de créer un centre d’éveil dans lequel des cours d’informatique, de chants et des sessions d’alphabétisation sont offerts.
Évolution.
Mike Petite confie avoir remarqué un réel changement depuis la mise en place de l’atelier de sculpture dans la cité. “Depuis que l’école de sculpture a vu le jour, le regard des parents de la région a évolué. Il y a du changement dans la cité. Chaque année, nous recevons de plus en plus de demandes de la part des parents pour que leurs enfants puissent venir apprendre à faire de la sculpture.”
Le but d’une telle initiative est d’éveiller l’esprit artistique de chaque jeune. “Je leur permets de donner libre cours à leur imagination, et ça leur plaît particulièrement. Nous avons organisé une exposition en décembre 2012 et nous avons eu un bon response.”
Musique.
Musicien dans l’âme, Mike Petite délaisse parfois ses ciseaux et ses bouts de bois pour taquiner sa guitare et pousser la chansonnette. Auteur, compositeur, interprète, le jeune homme vient d’ailleurs de lancer L’Artibiotique Compil où il a réuni une quinzaine de jeunes de Ste Catherine. Sur l’album de dix titres, on découvre le talent du chanteur dont la voix rappelle celle de Kaya. Entre seggae et reggae, bercé par une touche jazz, ses complices et lui s’expriment sur les fléaux sociaux qui, selon eux, peuvent être combattus par l’art. “L’art est un antibiotique contre les fléaux sociaux. C’est pour cela que nous avons intitulé l’album L’Artibiotique Compil. Je préfère voir un jeune venir participer à un cours d’art quel qu’il soit plutôt que d’aller jouer au bord de la rivière et risquer de se noyer.”
Concert de solidarité.
Comme chaque année depuis cinq ans, Mike Petite organisera en 2013 un concert de solidarité où des artistes locaux seront invités. “Le but est de récolter des fonds pour les familles démunies. On achète par exemple du matériel scolaire pour les enfants. Le concert est également l’occasion de réunir les gens de la région afin de les sensibiliser aux fléaux sociaux qui nous menacent. C’est également une fête familiale. Il y a de la nourriture en vente ainsi qu’un marché aux puces.”

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