MINI-AMENDEMENT : Le PMSD fait durer le suspense

Les trois députés du PMSD seront présents à l’Assemblée nationale vendredi et voteront le mini-amendement. « Mais nous ne dirons pas dans quelle direction à ce stade », a précisé la directrice de communication du parti, Aurore Perraud, face à la presse ce matin. Elle a laissé entendre que le projet de loi est encore à l’étude et que toute décision prise le sera « dans l’intérêt du pays ». Aurore Perraud a aussi réaffirmé que le PMSD n’est pas contre la déclaration de l’appartenance communale. Par ailleurs, le parti organisera son premier conseil général ce samedi à Belle-Rose.
Le PMSD veut créer l’effet surprise. Et c’est la raison pour laquelle sa position sur le mini-amendement n’a pas été officiellement dévoilée. « Le PMSD est en faveur d’un projet de loi pour la réforme électorale, mais pour le moment, il y a un mini-amendement à la Constitution. Nous jugeons que ce moment est important dans la vie du pays et nous comprenons son importance pour la démocratie. C’est pour cela que nous allons voter », a dit Aurore Perraud, sans préciser toutefois si ce sera pour ou contre le projet de loi.
Le remplacement du mot “shall” de la section 3 (1) du First Schedule de la Constitution par “may” nécessitera une majorité de 3/4 au Parlement. Pour l’heure, le PMSD laisse planer le flou. En revanche, Aurore Perraud n’hésite pas à confirmer que les candidats du PMSD déclineront leur appartenance ethnique aux prochaines élections. « Nous sommes Mauriciens dans notre manière de vivre.  Il n’y a rien de mal à reconnaître notre identité. »
Invitée à réagir sur l’argument que cet amendement donnera lieu à deux catégories de candidats avec des chances inégales d’entrer au Parlement, Aurore Perraud a répondu : « Nous avons remarqué en effet qu’il y aura deux catégories. Et nous donnerons notre position sur cette question vendredi. » En revanche, Aurore Perraud n’a pas été avare de commentaires concernant le Memorandum of Understanding (MoU) que compte signer le ministère des Finances – sous la responsabilité de Navin Ramgoolam – avec la Banque de Maurice. « Depuis seulement quelques semaines avec ce porte-feuille, il trouve nécessaire de mettre sur pied un comité des services financiers et signe un MoU, alors qu’il n’est jamais intervenu dans le conflit entre Xavier-Luc Duval et Rundheersing Bheenick. » Elle s’est aussi demandée si ce comité voudrait dire qu’on ne sait pas dans quelle direction on va.
Répondant aux critiques d’Ashok Jugnauth, qui a qualifié le parti de « communal », Aurore Perraud lui a rappelé qu’il avait été jugé “not fit” pour siéger à l’Assemblée dans une affaire de bribe électorale. « De quel droit vient-il aujourd’hui nous donner des leçons ? » questionne-t-elle. De même, elle s’est demandée si celui-ci aspirait à devenir Premier ministre « pour ses compétences ou en raison de sa caste ».
Concernant les démissionnaires du No 4, Aurore Perraud a qualifié l’événement de « mascarade ». Elle avance que les personnes concernées sont bien des habitants de la circonscription et, en aucun cas, des « agents et activistes du PMSD ». Elle a également fait référence à des témoignages sur une radio privée, où certaines personnes disent avoir été à la conférence menée par Daniel Emilien contre « promesse d’obtenir un emploi ou d’obtenir les papiers pour leur terrain ; on a même offert des bus de Sainte-Croix à Port-Louis ». Aurore Perraud a dénoncé « un sentiment de peur » en raison de pressions sur les habitants du No 4, tout en critiquant « l’exploitation des personnes démunies ».
Aurore Perraud en a profité pour égratigner le Ptr, « qui dit être un grand parti, mais qui est constitué de transfuges de la base jusqu’en haut ». Elle n’a pas épargné non plus le MMM qui, dit-elle, « aurait dû rallier les partis de l’opposition pour la démocratie, au lieu de négocier avec le parti au pouvoir ».
En ce qui concerne le PMSD, le parti continuera sa restructuration et marquera sa présence sur le terrain. Déjà, un conseil général se tiendra ce samedi à la salle municipale de Belle-Rose, à 14h. « C’est la première fois que nous organisons un tel événement. Il y aura des représentants des 20 circonscriptions. Nous allons discuter et réfléchir sur notre stratégie. » Cette dernière dit également son entière satisfaction sur le « succès » du congrès organisé le mois dernier, et ce « sans employer les grands moyens ».

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