MITD: Les jeunes puisent dans les tiroirs du monde

D’inspiration culturelle des pays lointains comme ceux d’Amérique, de la vie nomade des arabes ou de la période baroque en France ; de style urbain, gothique ou inspiré des éléments naturels… Les créations présentées par les 31 étudiants de la Fashion and Design Institute (FDI) lors d’un récent défilé de mode à Pailles mettaient en avant leur capacité à réinvestir les éléments étudiés lors de leur recherche autour du thème central Architectural Genres.
Après une ouverture tout en douceur et de sensualité avec deux couples d’étudiants du Mauritius Institute of Training and Development dansant sur la célèbre chanson d’Aladin, A whole new world, les mannequins et les élues du concours 2012 de Miss Mauritius se sont succédé pendant plus de 90 minutes pour montrer les créations des élèves. Ce sont les travaux de ceux suivant un Diploma foundation in art and design qui ont été présentés en premier autour du thème Birth of creativity, suivi de ceux en première année du Higher national diploma in fashion and textile sur le thème the Hive and vibe.
Deux passages qui laissent voir la panoplie de matières utilisées par les étudiants dans leurs créations. Certaines, faites de tissus avec des combinaisons de couleurs qui peuvent être portées alors que d’autres plus excentriques, ont été montées à partir du papier journal ou du caoutchouc et décorée de capsules. La variété de formes et de couleurs souligne la richesse de leurs travaux.
Le moment phare de cette soirée était sans aucun doute le dévoilement de la collection de six pièces pour hommes et femmes, de chacun des dix étudiants en dernière année du National Higher Diploma alors qu’ils s’apprêtent à rejoindre le marché du travail. Ils ont élaboré leurs travaux en s’inspirant des cultures et styles divers.
Kavita Hurreba s’est inspirée des cultures autochtones d’Amérique du Sud notamment des masques pour élaborer son concept qu’elle a intitulé Hyper culture. Ainsi des patchworks, des perles et des imprimés travaillés sur du tissu blanc constituent l’essentiel de son travail. Une collection bicolore en blanc et marron.
Géraldine Marquet s’est pour sa part laissée inspirer par la musique péruvienne notamment du son de l’Ocarina, un instrument à vent pour monter sa collection Totemic remix qui présente des vêtements casuals. Autre inspiration autochtone américaine : Derelict revival d’Emilie Minator. La créatrice utilise à loisirs les capteurs de rêves (dream-catcher) des Amérindiens dans sa collection. Entre la broderie d’une partie ou de tout l’objet sur le vêtement et des cordes accrochées sur la tenue, représentant la toile du capteur de rêves, l’étudiante a choisi le tie and dye et le slashing avec une touche fluorescente pour compléter la vision qu’elle avait de son oeuvre pour la rendre harmonieuse. Le slashing, entaillé en français, est une technique qui consiste à enfermer par exemple « deux couches de tissu uni une ou plusieurs couches de petits morceaux multicolores, bien à plat. Puis on parcourt ce “sandwich” de lignes de matelassage (à la machine) en formant des figures géométriques telles que rangées, cases, spirales. On ouvre ensuite aux ciseaux fins le tissu supérieur au centre de chaque forme fermée de manière à voir apparaître les couches internes. Enfin, étape importante, le lavage en machine permet d’effilocher légèrement les bords coupés et de mieux faire ressortir l’intérieur ».
De son côté, Amiir Beharry a choisi les couleurs beige et noir dans l’élaboration des vêtements pour hommes et femmes. Il a opté pour le lin. Son inspiration : les arabes nomades. La légèreté du lin et le capuchon font ainsi un clin d’oeil à la chaleur et au soleil du désert obligeant ainsi le voyageur à se protéger d’un couvre chef et de porter des vêtements confortables. Du cuir et des lacets sont utilisés pour compléter les modèles de cette collection.
Plus proche de la ville, la collection de Dany Dodin, un mixte de denim et de jersey représente le Urban hip hop. Intitulé New Hood, il met en avant des formes qui rappellent celles des architectures modernes avec des lignes épurées. Dany Dodin a procédé par des découpes et des imprimés pour sa création.
Zubair Oozeerally s’est inspiré du style gothique pour présenter Mystica. Il a voulu par le biais des appliqués et des découpes montrer sa vision futuriste de la mode.
Giovani Rayer a aussi choisi cette technique. Marinus est le nom qu’il donne à sa collection comme pour faire écho à sa source d’inspiration : le lagon et les coquillages.
Eflorescencia, comme son nom l’indique, renvoie à une inspiration florale. Pareekshasin Ukhoy présente une collection rimant avec légèreté. Du tissu fin. Des draperies pour donner du volume et de la douceur aux créations… Des sequins et des pierres sont utilisés comme ornements.
Lotun Zareen a, quant à elle, revisité « Le style de Marie Antoinette ». Elle s’est ainsi laissée influencée par « la période baroque en France dans le choix de ses tissus et motifs ». Dans cette collection, la jeune femme fait la part belle à des petites robes. Celles qui auraient pu être grandes si elles étaient portées à l’époque. Anooradha Buleeram a, pour sa part, choisi de se positionner dans la « haute couture », par le biais d’une collection glamour mettant en avant surtout des plis.
L’objectif de ce défilé de mode était de donner l’occasion à ces jeunes de faire montre de leur créativité surtout auprès des partenaires et des professionnels de l’industrie.

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