MJS – GUIDELINES AUX FÉDÉRATIONS : De bonnes intentions mais…

En octobre de l’année dernière survenait le problème de visa qui aurait pu coûter aux tireurs de la Fédération mauricienne de Kick-Boxing et des Disciplines Assimilées (FMKBDA) leur participation aux Championnats du monde au Brésil. C’est justement à cette période qu’était mis en avant le « guidelines » du ministère de la Jeunesse et des Sports aux fédérations. Un document dans lequel était clairement stipulé la responsabilité des fédérations à entreprendre des démarches personnelles pour l’obtention de ce précieux document de voyage. Pour éviter les mêmes complications, le MJS a pris le soin d’améliorer sa copie. Cela afin que les fédérations sachent au départ même quelles sont leurs responsabilités et dans quels paramètres elles sont appelées à évoluer.
C’est en 2012 que le MJS a fait circuler des « guidelines » aux fédérations, cela afin de s’assurer que les fédérations fonctionnent de façon démocratique, saine et transparente. Le MJS appelle également à la démocratisation du sport et insiste sur le fait que toute fédération doit travailler dans l’intérêt du sport et ce, à travers un partenariat bien établi avec les différentes parties concernées. Si la démarche du MJS est fort louable, en revanche, dans la réalité, on ne peut pas en dire autant. Car très souvent, les fédérations sont sujettes à une gestion opaque en dépit du fait d’être subventionnées par les fonds de l’Etat, donc des poches du contribuable ! L’absence de transparence fait que bien souvent beaucoup de fédérations n’arrivent pas à oeuvrer dans la stabilité, alors que d’autres basculent tout simplement dans des conflits inutiles.
Si le MJS subventionne les fédérations, en revanche, il s’assure que certains aspects soit respectés, notamment que les fédérations fassent preuve d’une bonne gestion et travaillent pour le développement du sport et ce, à partir de la base, soit avec les tout petits. Malheureusement, force est de constater que tel n’est pas le cas dans toutes les disciplines, en particulier en football où l’Etat a, cette année encore, investi Rs 5 400 000, soit le deuxième plus gros budget derrière l’athlétisme (Rs 6 500 000). Contrairement à l’Association mauricienne d’athlétisme où la base est nettement visible à travers l’organisation de compétitions pour ses divers catégories, en revanche, on se demande où se trouve le fameux « grassroot level » dont parle le MJS au niveau des structures de la Mauritius Football Association !
L’autre point important de ce « guidelines » souligne l’obligation des fédérations à se mettre en conformité avec le Sports Act. Malheureusement, cet aspect très important dans le focntionnement même d’une fédération semble être une utopie. Car grand est le nombre de fédérations qui ne sont toujours pas en règle avec les lois sportives du pays et ce, depuis 2002. En 2010, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, en avait même fait état au Parlement. Toutefois et ce, malgré l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi en 2013, la situation n’a pas vraiment évolué.
Le Sports Act pas respecté
Les fédérations continuent toujours à outrepasser les règlements à l’image de l’Association maurcienne de Boxe (AMB). Comme nous l’avons souligné récemment, avec forte raison d’ailleurs, le comité directeur de cette fédération est composé de plusieurs entraîneurs. Ce qui est contraire au Sports Act. Ces mêmes entraîneurs-membres n’ont du reste pas hésité à coacher leurs boxeurs lors des Championnats nationaux élite tenus le mois dernier au centre national de boxe, à Vacoas.
La Fédération mauricienne de Lutte (FML) est également de ceux qui ne sont pas en phase avec le Sports Act.  Elle peut même être qualifiée comme étant une fédération fantôme dans le sens où son calendrier n’a même pas été rendu officiel comme l’exige le MJS dans son « guidelines ». A Week-End du moins, nous n’avons reçu aucune copie. Sans compétition et avec une absence totale de communication surtout, on peut ainsi parler d’opacité la plus totale.
D’autre part, le ministère est très exigeant en ce qui concerne les conditions requises pour être éligible au grant annuel qu’elle met à la disposition des fédérations. Le premier point mis en avant demeure le bilan financier dûment signé par les auditeurs après avoir été présenté devant une assemblée générale annuelle. Il est ensuite indiqué que les fédérations devront soumettre au MJS le certificat de leur police d’assurance couvrant tous leurs licenciés. Cette démarche, précise le « guidelines », doit se faire au plus tard à la fin du mois de janvier.
Or, dans ce cas précis, nous sommes tentés de croire que la FMBB a commis une grosse entorse aux règlements, dans le sens où elle a demandé à ses clubs de disputer la Republic Cup avec le même effectif que celui de 2013 ! Dans ces conditions, et comme l’a si bien fait ressortir le club omnisport de l’USBB/RH dans une récente correspondance au ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, la FMBB a « encouragé » les clubs à jouer sans une licence renouvellée et par conséquent, sans une couverture d’assurance ! Ce qui est une faute très grave de la part d’une fédération et qui relève tout simplement de l’irresponsabilité.
Quand le ridicule ne tue pas
Pour conclure, nous nous attarderons sur un point très important de ce « guidelines », mais rarement respecté par certains lors des déplacements à l’étranger. Il est clairement stipulé que le nombre de cadres accompagnant une sélection sera traité « on a case to case basis » et que des explications devront être soumises pour justifier tout déplacement. Cette remarque, il faut le faire remarquer, frise le ridicule dans la mesure où dans le passé – et les exemples ne manquent pas (!) – elles ont été nombreuses, les délégations à avoir participé à des Jeux d’envergure avec un nombre conséquent de dirigeants, voire infinement moindre que les athlètes participants.
Que dire aussi de ces restrictions souvent pas respectées qui indiquent notamment que les officiels ne devraient à aucun moment quitter leur délégation pour s’occuper de leurs affaires personnelles à l’étranger. Ou encore que la priorité devrait être donnée à un entraîneur et non à un membre de la fédération d’accompagner une équipe au cas où un seul accompagnateur est désigné. Le « guidelines » indique aussi que tous les officiels doivent voyager avec leur délégation du départ jusqu’au retour !
A la lumière des points soulevés, nous sommes tentés de dire que ce « guidelines » n’a été fait que pour la forme. Car il est clair qu’elles sont nombreuses les fédérations à faire fi des exigences présentées par le MJS dans ce document. Dans un souci de respect, ceux qui transgressent les règlements gagneraient très vite à se remettre dans le sens de la marche. Le MJS,lui, aurait  intérêt à veiller à ce que ses propres règlements soient respectés, afin d’éviter toute situation compliquée et conflictuelle.

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