MK : les salaires de base assurés pour la fin d’avril

L’administrateur Hajee Abdoula : « Si on n’arrive pas à sauver MK, c’est l’industrie du tourisme de Maurice qui sera affectée »

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Paul Bérenger, leader du MMM : « La mise sous administration volontaire d’Air Mauritius constitue un drame pour le pays et les employés d’Air Mauritius »

Sattar Hajee Abdoula, l’administrateur de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, entité d’Etat, qui se trouve en situation d’Insolvency, multiplie les consultations au sein de cette compagnie d’Etat en vue de jeter les bases initiales du Rescue Plan envisagé au terme de 70 jours. Ainsi, après des séances de travail dès sa nomination, mercredi en début d’après-midi, avec les membres du Top Management de la compagnie aérienne, il a rencontré en fin de matinée d’hier les représentants des syndicats des employés d’Air Mauritius en guise de prise de contact. Le principal message transmis par les administrateurs aux membres du personnel est que les salaires de base pour la fin d’avril seront versés.

Toutefois, Sattar Hajee Abdoula, dont la nomination suscite des controverses, a tenu à souligner que l’urgence est de faire qu’Air Mauritius sorte de ce régime d’administration volontaire le plus rapidement possible. De son côté, réagissant à la mise sous administration volontaire de la compagnie aérienne nationale, le leader du MMM, Paul Bérenger, affirme dans un message diffusé sur sa page Facebook que ce qui se passe est un drame pour le pays et les employés d’Air Mauritius. Il estime que la compagnie peut être sauvée mais pas par le gouvernement actuel.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que lors des échanges avec les syndicalistes, qui parvenaient difficilement à dissimuler les inquiétudes de leurs membres devant la mise en administration volontaire « du joyau de la couronne de la République de Maurice » les risques à leurs emplois, Sattar Hajee Abdoula a donné la garantie que « les salaires de base de tous les employés pour la fin du mois d’avril sont assurés ». Par contre, tous les Benefits et autres billets d’avion gratuits sont annulés.

Mais le reste du discours tenu par l’administrateur dans la conjoncture n’est guère rassurant, avec pour effet de forcer les employés à s’éloigner de leur « Comfort Zone ». « Des sacrifices doivent être consentis à tous les niveaux. L’objectif est de faire Air Mauritius quitter ce régime de Voluntary Administration dans les meilleurs délais. Si nous ne parvenons pas à sauver Air Mauritius, c’est l’industrie du tourisme de Maurice qui sera affectée », aurait-il déclaré en substance devant les syndicalistes, qui se préparent pour participer à d’autres séances de travail subséquentes portant sur la restructuration imposée de la compagnie aérienne.

Avec ces premiers contacts In-House, l’administrateur se prépare à un prochain rendez-vous de son mandat, soit la première assemblée des créanciers d’Air Mauritius en vue de faire approuver sa nomination sous les dispositions de l’Insolvency Act. Il lui reste huit jours encore pour se mettre en règle avec la loi. Mais le principal problème à surmonter est que cette réunion devra se tenir en pleine période de couvre-feu sanitaire avec la pandémie de coronavirus, vers la fin de la semaine prochaine. Des consultations à haut niveau ont été initiées en vue de déterminer la forme que prendra l’organisation de cette première Creditors’ Meeting.

A hier soir, très peu de détails étaient disponibles quant aux retombées de ces échanges pour l’assemblée des créanciers d’Air Mauritius, sauf de plus en plus qu’un courant soutient que les employés de la compagnie aérienne nationale doivent avoir leur mot à dire vu les Pensions Liabilities en jeu.

D’autre part, intervenant sur sa page Facebook, le leader du MMM, Paul Bérenger, remet en perspective le « crash financier » de la compagnie aérienne nationale. « Ce qui se passe du côté d’Air Mauritius, c’est un drame.  Malheureusement, il y aura d’autres drames », anticipe-t-il. Et d’affirmer que déjà avant la crise provoquée par le nouveau coronavirus, Air Mauritius s’acheminait vers un crash. Pour lui, depuis 2015 le gouvernement « pe badine » avec l’économie du pays en général, et avec la compagnie aérienne nationale en particulier.

« Avec la crise de coronavirus, pour sauver Air Mauritius, il aurait fallu que le gouvernement investisse par milliards dans la compagnie.  Mais avec la politique économique que le gouvernement actuel a suivi depuis 2015 il ne dispose pas de ces fonds », souligne-t-il.

Évoquant les développements intervenus au niveau de la compagnie depuis janvier 2020, il rappelle que le gouvernement avait nommé Sherry Singh à la tête d’un Transformation Steering Committee. Ce qui a été suivi par la démission du Chief Executive d’Air Mauritius Somas Appavou. « Cette fois-ci, le gouvernement nomme Sattar Hajee Abdoula, administrateur d’Air Mauritius, sous administration volontaire, parce qu’Air Mauritius n’est plus en mesure d’assumer ses obligations financières. Le gouvernement actuel aura à rendre des comptes en temps et lieu. En attendant, ce qui se passe du côté d’Air Mauritius est un drame pour le pays et pour les employés d’Air Mauritius », affirme Paul Bérenger. Il estime qu’il est encore possible de sauver Air Mauritius mais pas avec le gouvernement actuel. « Si on tarde il n’y aura plus d’Air Mauritius », conclut-il.

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