MMM—BÉRENGER: « L’achat des moteurs de St Louis priorité des priorités »

Le leader du MMM, Paul Bérenger, est revenu à la charge en ce qui concerne la production de l’électricité dans l’île en affirmant que l’achat et l’entrée en opération des nouveaux moteurs qui permettra d’ajouter 60 MW à la production d’électricité constituent la priorité des priorités. Il a, par la même occasion, réclamé la publication immédiate du rapport des experts de la Banque mondiale et l’engagement d’un débat national sur le document. Il a aussi souligné l’importance d’une étude de faisabilité complète sur le recours au Liquid Natural Gas (LNG) avant d’envisager un « open tender ».
Pour Paul Bérenger le ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, a créé beaucoup de confusions autour de toute la question de risque de rolling black-out lors de ces récentes déclarations publiques. « Il est clair qu’il ne contrôle pas le dossier mais au moins il a reconnu que le pays est sur la corde raide et que les délestages arrivent », a-t-il affirmé.
Le leader de l’opposition estime que beaucoup de temps a été perdu depuis les élections générales. Aujourd’hui le ministre vient annoncer que les nouvelles offres ne seront ouvertes qu’en octobre et estime que les premiers moteurs entreront en opération dans dix-huit mois. Paul Bérenger s’est dit très sceptique concernant le délai annoncé par Ivan Collendavelloo car il n’est pas dit que tout le monde soit d’accord sur le choix du fournisseur. Ce qui risquerait de donner lieu à des contestations. « Or le moindre retard constituera une catastrophe pour le pays ».
Poursuivant son analyse, il a estimé qu’en plus de la question de déficit ou de manque d’électricité par rapport à la demande, il y a aussi la question du prix auquel les consommateurs payeront l’électricité. Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’économie mauricienne en général démontre que la facture d’électricité est beaucoup plus chère que celle des pays comparables à Maurice dont Chypre. « Si l’électricité venait à manquer ou coûtait trop cher, cela représenterait un coup mortel à l’économie. Il n’y a pas de miracle économique sans une bonne fourniture d’électricité à un prix raisonnable », a dit Paul Bérenger. Il a attribué le coût élevé imposé par le CEB pour la fourniture d’électricité au recours exagéré aux turbines à gaz qui coûtent six fois plus cher que la bagasse ou le charbon. « Ajouté à cela il y a le fait que l’opération des vieilles machines coûte de plus en plus cher ».
Concernant le rapport de l’expert de la Banque mondiale sur la production d’électricité, Paul Bérenger a rappelé que c’est lui qui avait insisté sur l’importance d’un tel expert international afin de faire une projection de la demande et faire des prévisions sur le long terme pour les prochaines années. Il déplore que le rapport soit bloqué par Ivan Collendavelloo. Il relève qu’il y a une contradiction dans les déclarations du ministre Collendavelloo à ce sujet. À sa conférence de presse il affirme avoir reçu le rapport à son bureau le 15 juillet à 21 h 23, or en réponse à une PNQ le 28 avril il avait annoncé qu’il venait de le recevoir et que le rapport était à l’étude. « Rendez public le rapport sans plus tarder. C’est un document qui concerne le public en général, les jeunes, les défenseurs de l’environnement. Nous voulons avoir ce rapport pour voir ce que cet expert dit concernant le risque de rolling black-out, sur le LNG et sur les énergies renouvelables. Nous avons le droit d’avoir ce rapport financé des fonds publics ».
S’agissant du LNG, Paul Bérenger reconnaît que c’est moins polluant et moins cher. Il a cité le cas de Singapour qui utilise le LNG pour 95 % de ses besoins énergétiques. « Cependant on ne peut sortir d’un extrême pour aller dans un autre extrême », souligne-t-il. Il s’est insurgé contre le fait qu’Ivan Collendavelloo a donné l’impression qu’une décision concernant le recours au LNG a déjà été prise alors que la vérité est que le CEB n’a pas encore pris de décision. « Il y a une prefeasibility study réalisée par le consultant Worley and Parsons qui souligne lui-même l’importance d’une full feasibility study ». Il souligne que ces mêmes consultants avaient affirmé que les préparatifs pour stocker le LNG auraient coûté Rs 20 milliards contrairement à ce qu’affirme le ministre des Services publics. « Il faut une full feasibility d’urgence avant d’envisager un open tender ». Tout en se disant en faveur de l’utilisation du LNG, il a estimé que « si on fonce sans réfléchir ce sera la mort de la bagasse ». Or si Maurice peut se targuer que 20 % de son énergie vient du renouvelable c’est à cause de la bagasse. Paul Bérenger a estimé que le ministre des Services publics bluffe lorsqu’il affirme que le lieu pour le stockage du LNG a déjà été identifié.
Dans une autre ligne d’idée, Paul Bérenger s’est prononcé en faveur de l’institution d’une commission d’enquête sur la tentative de trafic d’armes via Maurice. Il a soutenu sa demande par le fait que Kathi Austin de Conflict Awareness Project, qui avait été la première à dénoncer ce problème, a demandé une réouverture de l’enquête.
Paul Bérenger a aussi salué le courage et le sens du devoir de l’ex-président des États-Unis Jimmy Carter qui a révélé qu’il avait un cancer et qu’il se faisait traiter en conséquence. Il a profité de l’occasion pour révéler que sur la base des examens qu’il a subis localement et dont les résultats ont été envoyés aux éminents professeurs qui l’avaient traité, ces derniers ont affirmé qu’il n’était pas nécessaire pour lui de retourner en France pour de nouveaux examens et que son « full recovery is on going ».
Invité à commenter une remarque lancée par Xavier-Luc Duval à Joe Lesjongard cette semaine, Paul Bérenger a affirmé qu’il n’était pas un spécialiste des questions de « lèche-bottes » et qu’il laisse les principaux concernés se débrouiller entre eux. Il a, d’autre part, qualifié de honte la polémique entre la FSC et les Special Advisors concernant les fees de ces derniers… « Et dire que le gouvernement avait amendé la constitution avec précipitation pour nommer ces deux administrateurs ». Pour lui, la FSC n’existe plus d’autant que « dans aucun pays du monde on a vu un Financial Secretary présider une institution indépendante ». Il estime que la FSC est sous la coupe du ministre des Services financiers Roshi Bhadain.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -