MMM  : « Nous sommes dans une dictature parlementaire » a rappelé Bérenger

Une « dictature parlementaire ». C’est ce qu’a dénoncé hier le leader du MMM lors d’une conférence de presse à Bagatelle. À l’origine de ce réquisitoire, son expulsion et celles de trois autres membres de l’opposition de l’Assemblée nationale, mardi soir lors des débats sur la motion de blâme contre la Speaker, Maya Hanoomanjee.
Paul Bérenger a confié hier qu’après ce qui s’est passé mardi soir à l’Assemblée nationale, il ressent un sentiment de tristesse. « Ce n’est pas nouveau, a-t-il rappelé. C’était comme cela après 1983. À cette époque, des parlementaires étaient suspendus afin de permettre au gouvernement de disposer d’une majorité ». Pour rappel, mardi soir lors des débats sur la motion de blâme à l’encontre de la Speaker, Maya Hanoomanjee, le Deputy Speaker, Sanjeev Teeluckdharry, qui présidait les travaux, a « order out » de l’hémicycle Paul Bérenger, Veda Baloomoody, Reza Uteem et Rajesh Bhagwan.
Pour le leader du MMM, « nous sommes dans une dictature parlementaire et vivons une situation où le gouvernement a décidé de se servir de sa majorité afin de manipuler la Speaker et le Deputy Speaker. C’est inacceptable et choquant. Je le dis avec un sentiment de tristesse. C’est un sentiment de colère qui a provoqué la réaction spontanée de l’opposition dans son ensemble, et je dis bravo et merci aux membres de l’opposition qui se sont révoltés et ont agi solidairement et spontanément devant de tels abus ».
Sur un plan d’ordre général, Paul Bérenger a observé que la motion de blâme avait été présentée par Shakeel Mohamed en son nom personnel, sans consultation avec les autres leaders des partis de l’opposition. Par conséquent, il était « étonné » que la motion figure à l’agenda des travaux parlementaires « aussi rapidement ». « C’était drôle et cela m’avait intrigué. Cependant aujourd’hui, l’intention du gouvernement est claire. Ils ont comploté pour empêcher l’opposition de parler en utilisant une interprétation restrictive des règlements du parlement. Depuis 1976, je n’ai pas vu un tel abus de “point of order” avec la complicité totale du pseudo Deputy Speaker », a lancé le leader du MMM. « Madame la Speaker mérite largement une motion de “no confidence” mais hier (ndlr : mardi) je l’ai regrettée. C’est pourquoi certains ont lancé “mille fois Maya” ».
C’est de « manière honteuse », soutient Paul Bérenger, que le Deputy Speaker a présidé les travaux de l’Assemblée nationale. « Il n’a pas de sens de l’humour et fait un discours à chaque “ruling” », a soutenu le leader du MMM. Mais ce qui l’a « le plus blessé », c’est la déclaration de la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun, à l’effet que l’opposition a présenté une motion de blâme « parce que c’est une femme qui occupe les fonctions de Speaker ». Un argument que le leader du MMM qualifie de « révoltant », estimant que cette remarque était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, auquel s’ajoute le fait que le Deputy Speaker « a ignoré les tentatives de l’opposition de soulever un point d’ordre ».
Revenant sur son expulsion de l’hémicycle, Paul Bérenger a relevé qu’elle constitue une « sanction suprême » appliquée par le Deputy Speaker contre un parlementaire. Un vrai Speaker, estime-t-il, aurait essayé de désamorcer la situation, d’autant qu’il est, a souligné Paul Bérenger, un ancien Premier ministre, un ancien leader de l’opposition et un parlementaire expérimenté. « Jusqu’à présent, je ne sais pas pour quelle raison j’ai été expulsé », dit-il.

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