MMM—PAUL BÉRENGER : « Nommer un Chef juge p. i. pas la même chose qu’un Chef juge en titre »

« La nomination par le président de la République d’un Chef juge par intérim et d’un Senior Puisne Judge par intérim n’est pas la même chose que celle d’un Chef juge ou d’un Senior Puisne Judge en titre ». C’est ce qu’a fait comprendre le leader du MMM lors d’un point de presse à la municipalité de Port-Louis ce matin. Paul Bérenger  demande par conséquent au président de la République de faire le choix qu’il faudra dans le respect des traditions et de la hiérarchie lorsqu’il s’agira de procéder à la nomination du Chef juge en titre après le départ à la retraite du Chef juge actuel, Bernard Sik Yuen.
Paul Bérenger constate que la nomination d’un Chef juge par intérim et d’un SPJ par intérim la semaine dernière a créé une situation malsaine au niveau du judiciaire d’autant plus que ces nominations interviennent avant le départ à la retraite du Chef juge Sik Yuen (actuellement absent du pays) à la fin de décembre prochain. Selon le leader de l’Opposition, aux termes de la Constitution le président de la République n’a d’autre choix que d’accepter les propositions du Chef juge concernant la nomination d’un Chef juge suppléant et d’un SPJ par intérim. Cependant, la nomination d’un Chef juge et d’un SPJ en titre constitue une autre paire de manches dans la mesure où la Constitution stipule que le Président doit procéder à leur nomination après consultation avec le Premier ministre. « C’est pourquoi il est de notre “considered opinion” qu’après le départ à la retraite du Chef juge, le président de la République devra procéder à la nomination de son successeur et de celle du SPJ en respectant la tradition et la hiérarchie ». Dans lequel cas il estime que le juge Matadeen devrait être nommé Chef juge et le juge Balancy, Senior Puisne Judge, dans l’intérêt du pays. « Toute tentative de bousculer l’ordre établi et la seniority ne fera qu’accentuer le malaise prévalant au niveau du judiciaire. La responsabilité du président de la République et du Premier ministre est totalement engagée », dit Paul Bérenger. Il observe que beaucoup de tort a déjà été commis au judiciaire ces derniers temps avec l’affaire de l’arbitrage privé par les juges et plus récemment l’arrestation de secrétaires de juges, entre autres. « Le pays compte sur le juge Matadeen pour donner à notre judiciaire un nouveau départ à partir de janvier. Ce sera également l’occasion de mesurer l’importance du rôle du président de la République. C’est lui qui nomme le Chef juge et les membres de la Commission électorale, deux institutions fondamentales de notre démocratie ». Interrogé par la presse, Paul Bérenger a déclaré que le MMM est en faveur d’un amendement constitutionnel prévoyant que le président de la République procède à la nomination du Chef juge après consultation non seulement avec le Premier ministre mais également avec le leader de l’Opposition et toute personne de son choix.
« Pas une démocratie idéale »
Concernant la visite officielle du président Ali Bongo, Paul Bérenger a observé que le président gabonais est l’invité du Premier ministre. « J’ai décidé de ne pas boycotter sa visite à cause des progrès réalisés au Gabon depuis 2009 sur le plan de la démocratie et de l’économie », a-t-il dit en observant qu’il y a une coopération plus poussée entre nos deux pays. Il ajoute que le cafouillage protocolaire a été éclairci et qu’il rendra une visite de courtoisie cet après-midi au président du Gabon et profitera de l’occasion pour le féliciter pour son projet de plan national contre le cancer qui sera mis en oeuvre à compter de 2015. « Je compte en toute modestie lui proposer — tout en prenant en compte que Maurice n’est pas une démocratie idéale avec sa MBC etc. — que Maurice puisse partager son expérience en ce qui concerne la Commission électorale et le commissaire électoral, qui sont deux institutions apolitiques et dont le rôle lors des élections générales est fondamental ».
Revenant sur la grève de la faim de Sylvio Michel et d’autres membres des Verts Fraternels, Paul Bérenger a rappelé que les grévistes de la faim réclament deux choses, à savoir le paiement d’une compensation financière individuelle aux descendants d’esclaves à travers une fondation, ainsi que la mise en oeuvre des recommandations de la Commission Justice et Vérité. Or la première recommandation de la Commission est de ne pas payer des compensations en liquide mais de pratiquer une discrimination positive à travers un « integrated rehabilitation plan ». Ce qui constitue une confusion. Il a rappelé avoir demandé au Premier ministre de relancer le Centre Nelson Mandela en changeant le nom du centre et de revoir la nomination des membres du conseil d’administration ainsi que son personnel. Il souhaite également que les objectifs et les attributions du centre soient revus pour inclure les recommandations de la CJV. Il suggère que le centre soit connu comme le Mandela Centre for Kreol Culture, prenant en compte que les créoles sont définis comme une communauté composée des descendants d’Africains et de Malgaches. Cela devrait se faire en considérant que les centres culturels doivent être ouverts aux autres cultures. Par ailleurs, il a estimé que les activités du High Powered Committee présidé par le VPM Xavier-Luc Duval n’empêchent pas le Centre Mandela de se pencher sur les recommandations de la Commission Justice et Vérité.
Par ailleurs, Paul Bérenger a estimé que les discussions autour du programme nucléaire de l’Iran suscitent un immense espoir. « Si cet espoir se concrétise ce sera une avancée formidable au niveau du désarmement nucléaire en particulier », dit-il.

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