MOHEU—HARCÈLEMENT ALLÉGUÉ: « Notre plainte vis-à-vis du ministère de la Santé retenue au BIT »

En juillet 2015, la Ministry of Health Employees Union (MOHEU), par le biais de son président, Amaljeet Seetohul, adressait une missive au Bureau international du travail (BIT). L’objet de la correspondance : le syndicat, durant les dernières années, « a subi humiliations et traitements inacceptables du ministère de la Santé. Ses membres ont non seulement été victimes mais ont été mentalement torturés et persécutés ». Suite à cette lettre, le BIT a écrit au syndicat précité, pour lui faire part que le dossier a été retenu par l’organisation. « Il faut qu’il y ait assez de preuves pour qu’un dossier soit retenu par le BIT. Le fait qu’il ait été retenu est déjà une victoire. Le BIT nous a fait part qu’il communiquera des informations au gouvernement mauricien », déclare Amaljeet Seetohul.
Transferts et conditions de travail « punitifs » pour le président de la MOHEU suite aux dénonciations, par le syndicat, de mauvaises pratiques dans les hôpitaux ; des demandes de rencontres avec le ministère « systématiquement refusées » ; un ministère de la Santé « aveugle et sourd » aux doléances du syndicat ; des lettres adressées au ministère demeurées sans réponses ; des « tentatives systématiques » du ministère d’empêcher le syndicat de fonctionner, notamment en empêchant les membres d’utiliser leur « time-off facilities » ; traitements « préférentiels » envers un autre syndicat. Telles sont entre autres les doléances que la MOHEU a exprimées dans sa lettre au BIT.
Selon le président de la MOHEU, « le BIT nous a laissé comprendre qu’il entrera en communication avec le gouvernement mauricien et au cas où celui-ci ne réagit pas, son Comity on Freedom of Association poursuivra son enquête sur ce dossier. Nous avons déjà fait parvenir des preuves pour soutenir nos dires et le BIT nous a suggéré d’en envoyer d’autres si nous en avons. Ce qu’on a déjà fait. Nous avons notamment envoyé des correspondances échangées avec le ministère et le Bureau du Premier ministre. Le BIT a aussi enregistré ce cas sur son site web ».
Selon Amaljeet Seetohul, ce problème de résistance de la part du ministère remonterait à 2007, lorsque le syndicat était encore nouveau et demandait à avoir le droit de prélever des cotisations syndicales, soit le ‘check off system’. « Nous avions adressé la demande au ministère de la Santé. On nous a demandé de faire parvenir les demandes des membres, chose que l’on ne demande pas en principe. Nous avons envoyé une lettre recommandée et nous avons même eu un accusé de réception. Mais, le ministère nous a indiqué que la lettre a été perdue. Nous avons donc référé l’affaire à l’Employment Relations Tribunal qui a tranché en notre faveur ». Deuxième résistance où le syndicat devait se résoudre à faire de nouveau appel à l’ERT, c’est « quand le ministère refusait de nous reconnaître. Quand nous avons eu le nombre de membres requis, nous avons demandé la reconnaissance du ministère en tant que syndicat. L’ERT a trouvé que nous nous conformions à la loi et qu’il n’y avait aucune raison pour que nous ne bénéficions pas d’une reconnaissance. En 2010, nous avons donc reçu notre reconnaissance comme syndicat ».
En dépit de ces victoires auprès de l’ERT, la résistance devait se poursuivre selon Amaljeet Seetohul. « Le ministère ne nous donnait pas de ‘time off’pour mener à bien nos activités syndicales. En tant que président, je n’avais qu’une demi-journée ‘off’par mois. Mais, si je devais faire deux heures de route, une demi-journée serait déjà finie avec le trajet. De l’autre côté, il y a des syndicats avec moins de membres que nous qui jouissent de ‘time off’tous les jours ». En 2011, donc, la MOHEU réfère le cas au Conciliation Service du ministère de la Fonction publique. « Là encore, le tribunal a tranché en notre faveur et j’ai depuis, deux demi-journées ‘off’par semaine pour les activités syndicales ».
Pour le président de la MOHEU, « ce cas que j’ai logé au BIT n’est pas un problème qui me concerne uniquement mais je le fais pour qu’à l’avenir, les droits de tous les syndicalistes soient respectés ».

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