À MON CHOISY : Les nouveaux aires de stationnement suscitent colère et inquiétudes

La décision de la Beach Authority (BA) d’interdire l’accès à la plage de Mon Choisy aux véhicules provoque colère et inquiétudes. Car non seulement il y a fermeture de la route B38 (juste devant l’hôtel Tarisa Resort dont les clients bénéficient désormais d’un accès direct à la plage) mais aussi, si des aires de stationnement ont été aménagés, les règlements ne sont pas respectés par les usagers de la plage et les véhicules sont désormais garés des deux côtés de la route B13 (Mon-Choisy/Cap Malheureux), au risque de provoquer de terribles accidents. De plus, les opérateurs de bateaux de plaisance et autres propriétaires de bateaux privés se plaignent de cette nouvelle mesure qui empêche les plaisanciers de gagner leur pain. Concédant qu’il est important de réduire les risques d’érosion, les plaisanciers appellent à la compréhension de la BA et lui demandent de considérer leur demande pour un accès à la plage pour qu’ils puissent transporter leur bateau et autre matériel.
«Un dimanche après-midi ou le jour de Pâques ou à Ganga Asnan, vous entendrez, il y aura un grave accident à Mon Choisy.» C’est la réflexion de nombreux habitants de la localité et usagers de cette plage très fréquentée dans le nord de l’île. Une réflexion qui a toute sa raison d’être, soulignent-ils, constatant que depuis l’installation de nouveaux aires de stationnement par la BA, suite à l’interdiction aux véhicules sur la plage, les automobilistes se garent des deux côtés de la route B13 et également, plus loin sur la route B38, avant les feux de signalisation, devant les briques délimitant la déviation de la route côtière sur 200 m environ devant l’hôtel Tarisa, dont le promoteur Leckram Nundlall est un proche du pouvoir.
«Depuis que les véhicules sont interdits d’accès à la plage, c’est la loi de la jungle à Mon Choisy», disent les habitués. Désormais, si certains pique-niqueurs réussissent à trouver une place dans les aires de stationnement aménagées, d’autres – lorsqu’ils ne se garent pas directement sur la plage, en dépit de l’interdiction de la BA – se garent le long des deux côtés de la route, non loin de là où ils sont installés sur la plage. «Cela va inévitablement provoquer un accident grave. Imaginez ce que sera la situation dans quelques jours pour la Pâques ou le lundi de Pâques, ou encore le dimanche Quasimodo ou la fête Ganga Asnan! Mon Choisy est un plage très fréquentée. Les décisions prises par les autorités auront de graves conséquences», préviennent les habitants de la localité.
Et de faire ressortir leur incompréhension en notant que si la BA dans son communiqué soutient qu’il s’agit d’une mesure pour protéger la plage publique contre l’érosion, la dégradation et pour mieux sécuriser le public qui la fréquente, d’un côté de Mon Choisy, les véhicules, dont les Beach Traders, sont toujours installés sur la plage. Pour les observateurs avertis, s’il est essentiel de préserver la plage et d’éviter le phénomène d’érosion accentuée dans cette partie de l’île, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas en interdisant uniquement l’accès aux véhicules que le phénomène d’érosion sera contrecarré.
«BA pe empess nou travay», disent les plaisanciers
Outre l’inquiétude grandissante des plagistes quant aux risques d’accidents, la colère anime les plaisanciers de la région qui expliquent que depuis trois semaines maintenant, ils éprouvent de grosses difficultés pour sortir et entrer leurs bateaux dans le lagon. Avant, ils arrivaient chaque matin avec leur «four wheel drive»et leur bateau et autre matériel et se garaient sur la plage pour mettre le bateau à l’eau et démarrer leur journée. Désormais, l’accès étant interdit, ils doivent quitter les bateaux dans l’eau et transporter, à chaque sortie en mer avec les touristes, tout leur matériel dont les bidons d’essence et caisses alimentaires. «Pas facil pou travay! BA inn mett lachaine, aster nou bizin saryé nou matériau gramatin tanto. Ti bizin donn nou enn moyen pou nou travay», disent les opérateurs. Ils font ressortir que depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, ils ont frappé plusieurs fois à la porte de la Tourism Authority(TA), l’organisme régulateur qui leur octroie leur permis d’opération. «À la TA, on nous demande de voir la BA», déplorent ces opérateurs qui ajoutent que leur plaintes auprès des Coast Guardset de la police ont aussi été vaines: «Coast Guardsdire guett la police, la police dire guett Coast Guards, TA dir guette BA, BA dir ce pa li ki donn nou permis, guette TA», ne sachant plus vers qui se tourner
Et de faire ressortir que certains payent annuellement plus de Rs 13, 500 leur permis d’opération à la TA et que les autorités auraient dû prévoir les moyens pour que tous les opérateurs puissent gagner leur vie tranquillement. Cependant, déplorent-ils, il y a un manque de communication entre les deux organismes. «Enn côté, TA pe dir nou travay, de l’autre, BA pe empess nou travay», disent-ils.
John Troy, un ressortissant étranger qui s’est installé dans la région, indique qu’il a acheté un bateau il y a deux ans et que d’habitude, il sort deux fois par semaine en mer. «I’ve got a private boat that has cost a lot of money. I’ve paid my licence fee, I’ve bought a four wheel drive to bring each time my boat, and now, since they put this prohibition measure, I’ve no more access to the sea and can’t enjoy my investment», dit-il. Et d’ajouter sa frustration d’être renvoyé d’autorité en autorité sans que personne ne puisse trancher sur la question.
«Eski lors sa dé lezot laplaz-là, nou pa pou provoque érosion?»
Les plaisanciers indiquent également qu’en sollicitant les autorités, les garde-côtes et la BA leur ont fait comprendre qu’ils pouvaient se rendre plus loin, à Grand-Baie ou à Trou aux Biches, pour mettre leur bateau dans l’eau, et passer hors lagon pour venir à Mon Choisy. Une démarche impossible, expliquent les opérateurs , indiquant que non seulement ils ne disposent pas de permis d’embarcation pour les lieux cités par les autorités et encore moins, pour la plupart, de permis de circuler hors lagon, en raison de la capacité des moteurs, mais surtout «eski lors sa dé lezot laplaz-là, nou pa pou provoque érosion? Kifer laba véhicule pou kapav roule lor laplaz pou dépoz bateau dans delo, ici Mon Choisy pa kapav?»Ils s’étonnent de même que «d’un côté, les gardes-côtes eux-mêmes nous demandent de braver les lois et d’aller en dehors de nos points d’embarcation et,de l’autre, les gardes-côtes eux-mêmes viendront nous prendre en contravention.Cela n’est pas possible, il est urgent de trouver une solution», disent-ils.
Les plaisanciers s’inquiètent de ce qu’il adviendra en cas de cyclones ou de mauvais temps. «Nou conné bizin tir bateau dans delo kan cyclone. Couma nou pou fer aster? Zot inn mett lasenn», disent les plaisanciers, soucieux également en cas de problèmes de panne de moteur ou d’accident. D’où leur appel à la BA de revoir sa copie, principalement en ce qui concerne les plaisanciers. Ils suggèrent à la BA de mettre en place un système de clé avec des horaires spécifiques afin que les opérateurs de bateaux puissent, chaque matin et chaque après-midi, sortir et entrer leur bateau et autre matériel en passant par la plage. «Ti bizin donn nou enn la clé, ou mett enn dimoun responsable, parey couma ena dimoun occupe toilet entre tel ler ek tel ler, pour ki pou kapav travay tranquil», estiment ces plaisanciers. Ou encore, suggèrent-ils, les autorités pourraient prévoir une jetée et un sentier spécifiques pour les opérateurs de bateaux.

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