A MONTAGNE JACQUOT: Quand la nature devient dépotoir…

Las de se heurter contre un mur d’indifférence des autorités, le Mouvement Civique de Pointe aux Sables monte pour la énième fois au créneau pour alerter par voie de presse l’état de Montagne Jacquot. Ce haut lieu, qui inspire émerveillement et crainte avec ses falaises et qui offre une vue des plus spectaculaires de jour comme de nuit, s’est transformé depuis quelques années en un « dépotoir ».
Nul besoin de s’aventurer dans les buissons incendiés dont le gazon reste étrangement vert pour s’apercevoir que des montagnes de détritus y sont légion. A force d’être exposé à cette décharge d’immondices, il semblerait que les habitants ont fini par s’y faire. Sinon, comment expliquer l’attitude passive de ces habitants quand des camions viennnent jeter là des matériaux de constrution ou des planches de bois usées? A moins qu’ils soient eux-mêmes complices?
En sillonnant le site par ses chemins traversiers, l’on découvre à certains points des objets les plus hétéroclites: verre, plastic, cartons, pneus, vieux vêtements, matériaux de démolition, moellons, ciment, vieilles boiseries, matériel informatique hors d’usage, téléviseurs, ordinateurs, duplicatas de reçu, vieux passeport, carcasses d’animaux, peaux de moutons, bidons d’huile lourde… Tout aussi surprenant que cela puisse paraître, des cadavres d’animaux en décomposition: chien, cabri où prolifèrent mouches et parasites vecteurs d’épidémie…
Les membres du Mouvement Civique de Pointe aux Sables dénoncent en outre l’odeur nauséabonde qui émane de la station d’épuration de la Waste Water Authority (WWA). Une fois encore, les nombreuses réunions avec les autorités concernées n’ont rien donné. Une fois de plus, c’est l’indifférence de nos décideurs au mépris de la santé d’autrui. Actuellement, le terrain sis à droite de la WWA est une lande parsemée d’acacias se terminant par des falaises surplombant l’océan. En observant la végétation de plus près, l’on se rend compte que des plantations d’eucalyptus ont été anéanties par des incendies successifs, laissant la place à une végétation arbustive.
A l’arrière du morcellement de Petite-Rivière (maisons Mauritius Housing Corporation), on constate que le terrain a été fouillé pour en extraire des roches. S’agirait-il d’un morcellement résidentiel (extension des maisons CHA?), se demande le Mouvement Civique?
La question cruciale reste posée: cet espace naturel sera-t-il protégé? D’ailleurs, indique le secrétaire André Guillot, ils se sont accrochés à un fil d’espoir par le blocage du projet de Centrale à charbon à Pointe-aux-Caves.
A quand le remplacement de la nuisance traitant les effluents du tout-à-l’égout de tout Port-Louis par quelque chose de moderne, pour faire disparaître l’odeur nauséabonde qui se dégage de toute la partie ouest de Pointe aux Sables?, se demandent-ils.
Et pourtant, selon le Mouvement il serait tellement plus simple et plus écologique de lui vouer un côté utilitaire, à savoir la création d’un parcours de santé, la pose d’une table d’orientation, une aire de pique-nique, poubelles, tables, observation de bancs de dauphins pour enfin aller dans la même direction du concept Maurice Ile Durable (MID), par la mise en culture de canne pour des produits à valeur ajoutée, production de bagasse, ainsi que l’expérimentation de plantations de palmiers à huile (biocarburant : ethanol).
L’heure étant grave, il devient urgent de conserver cet espace propre: clôture, installation de panneaux réglementaires pour interdire une décharge sauvage.
Un travail qui exige uniquement un peu de bonne volonté, avec le soutien de la police régulière et la police de l’environnement, pour mieux surveiller ce site qui ne demande qu’à être protégé. En parallèle, il devient urgent de sensibiliser les gens à une meilleure sauvegarde de la nature pour ne pas reculer encore et encore.

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