MOUSSA TOURÉ: Le parrain

Le réalisateur sénégalais Moussa Touré est le parrain du Festival île Courts 2012. Sa présence à Maurice permettra des rencontres et des échanges culturels pour un partage cinématographique avec les jeunes réalisateurs mauriciens.
Cinéaste mais également scénariste et producteur. Moussa Touré a commencé sa carrière dans le cinéma en tant que technicien (électricien, assistant réalisateur) pour réaliser son premier court métrage en 1987, puis son premier long métrage en 1991. Toubab Bi est primé de nombreuses fois. Il réalise TGV (1997), avec Makéna Dion, Bernard Giraudeau et Philippine Leroy-Beaulieu, véritable succès populaire en Afrique. Il a signé plusieurs documentaires remarqués et récompensés dans de nombreux festivals.
Il dirige sa propre société de production à Dakar, Les Films du crocodile, avec laquelle il finance notamment ses différents documentaires. Moussa Touré a initié le festival Moussa invite en 2011 à Rufisque au Sénégal. Ce festival promeut des documentaires africains réalisés par des Africains.
Cannes.
Soulignons que Touré a réalisé une dizaine de films, tous genres confondus. Dont La Pirogue (2012), sélectionné à Cannes dans la catégorie Un certain regard. Ce film met en scène un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. La Pirogue est dédié aux 5,000 Africains de l’Ouest morts en mer en tentant de gagner l’Europe dans des embarcations de fortune. L’espoir d’échapper à la misère est plus fort que tout. Ces hommes et ces femmes quittent leur famille pour une grande traversée au parfum de mort.
Ce film montre la tragi-comédie des pays africains. Un avenir incertain et une pauvreté extrême poussent les jeunes à aller chercher la pitance loin, au péril de leurs vies. Voilà de quoi prendre la mesure du cinéaste.
Vision.
Le cinéaste estime que les lacunes des cinéastes africains doivent être comblées par la formation, pour assurer une bonne relève du point de vue de la qualité. “La plupart des jeunes cinéastes que je vois ont de bonnes idées, mais ils n’ont rien dans le ventre. On ne se lève pas avec une petite caméra pour faire un petit truc et s’autoproclamer cinéaste. Le cinéma, c’est un métier qui se respecte. Le cinéma ne se décrète pas, ça s’apprend.” Il déplore l’empressement des jeunes qui manipulent un peu la caméra et se disent cinéastes.
Ce n’est donc pas un hasard que la Master class animée par Moussa Touré est intitulée “Le cinéma ne se décrète pas, il s’apprend.” Cet atelier est ouvert aux réalisateurs et professionnels du cinéma. Il se tiendra à L’Atelier littéraire (Port-Louis), le samedi 29 septembre, entre 10h et 13h. Les places sont limitées et il coûte Rs 100 pour s’inscrire. De plus amples informations sont disponibles au 467-4222. Il s’agira pour Moussa Touré de présenter sa vision du cinéma, en tant que réalisateur, et réalisateur africain.

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