MOUVEMENT ANTI-DYNASTIE—VIVEK PURSUN: « Suffisamment d’éléments pour prouver qu’il y aura une base militaire à Agaléga »

Le Mouvement Anti-Dynastie (MAD) n’est guère convaincu des explications du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet de l’aide de l’Inde pour Agaléga. Pour son leader, Vivek Pursun, « il y a sept éléments qui prouvent que la Grande Péninsule s’installera sur l’archipel de manière définitive et personne ne pourra les faire partir. » Ce dernier s’interroge également sur les « aides supposées » de l’Inde pour les Agaléens. Il invite la population dans son ensemble à ne pas tolérer cette situation par son silence.
Vivek Pursun, ancien directeur général adjoint de l’Outer Island Development Company (OIDC), soutient que Maurice est en train de « vendre Agaléga pour Rs 750 millions. » Il ajoute que la population doit prendre conscience de ce qui se passe et du danger que cela représente pour la république. « Toutes les conditions sont réunies pour que l’Inde occupe Agaléga lentement, mais sûrement. Avec ces conditions, personne ne pourra la forcer à quitter l’archipel. »
Le leader du Mouvement Anti-Dynastie (MAD) identifie ainsi sept points pour soutenir son point de vue. En premier lieu, il avance que Maurice a donné son accord pour que l’Inde investisse dans des projets dans l’archipel. Deuxièmement, l’Inde a fait des investissements à la hauteur de Rs 750 millions pour l’agrandissement de la piste d’atterrissage. Ensuite, toutes les procédures sous l’item « Design, Build, Operate » sont sous la charge de l’Inde. « Il y a d’ailleurs deux Indiens postés au bureau de l’OIDC depuis l’année dernière, pour cela. ». Il souligne également ce qu’on appelle en terme légal « acquiescence », autrement dit, le laisser-faire du gouvernement mauricien. En terme légal toujours, l’Inde aura un droit d’« Actual Occupation », ce qui implique qu’elle a le droit d’y être, même si elle n’est pas le propriétaire.
Par ailleurs, Vivek Pursun fait ressortir que tous les travaux liés aux aéroports de la République doivent avoir l’apport de l’aviation civile et d’Airports of Mauritius. Tel n’a pas été le cas à Agaléga. Finalement, le fait que Maurice a signé plusieurs Memorandum of Understanding avec l’Inde, sans qu’on ait des détails, vient renforcer tout ce qui a été dit.
MAD relève également que la piste d’atterrissage à Rodrigues est de 1 000 mètres et que cela permet l’atterrissage des avions de type ATR42 d’Air Mauritius, transportant les passagers, ainsi que du Dornier. « Pourquoi Agalega nécessiterait une piste de 2 000m ? C’est clair que cette piste est destinée aux engins militaires. » De même, Vivek Pursun se demande pourquoi l’Inde veut construire un terminal pour les garde-côtes dans l’enceinte de l’aéroport, alors que ces derniers sont supposés être au port. « En réalité, on est en train de prévoir l’arrivée des militaires indiens. Qui plus est, il n’y a que dix éléments de la NCG postés à Agalega, sur un système de rotation. »
Vivek Pursun s’interroge également sur le projet de dessalement de l’eau de mer et l’électrification de l’archipel. Il se demande si cela est vraiment destiné aux Agaléens ou aux militaires indiens.
Par ailleurs, le leader du MAD dénonce la manière dont le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a répondu aux questions de la presse, lundi dernier. « Il a demandé aux journalistes pourquoi ils ne posent pas de questions quand il y a des bateaux anglais ou français qui accostent Agaléga, alors qu’ils le font pour l’Inde. C’est purement communal. Il est un jeune Premier ministre, il doit avoir un langage qui reflète la modernité. »
De même, Vivek Pursun dit avoir rencontré beaucoup de personnes qui lui demandent de ne pas critiquer l’Inde car il est lui-même un hindou. « Je déplore cette attitude, car j’agis dans l’intérêt national. Je ne peux défendre une communauté au détriment d’une autre communauté. »

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