MOUVEMENT BIEN-ÊTRE DE MAINGARD: Il nous appartient de prendre notre destin entre nos mains

Le quartier de Maingard peut se flatter de compter dans sa sphère sociale une association citoyenne de la trempe du Mouvement Bien-être de Maingard. En effet, elle a maintes fois prouvé qu’elle est habilitée à jouer efficacement le rôle d’intermédiaire entre la population de cette localité de Beau-Bassin et les autorités municipales, voire gouvernementales. « Il nous appartient de prendre notre destin entre nos mains et, ensuite, si besoin est, nous demandons le soutien des élus politiques et c’est la formule que nous employons depuis le début », souligne son président.
La création du Mouvement Bien-être de Maingard (MBEM) remonte au mois de mars de l’année 1999. Et c’est à l’initiative de Mario Ayloo, un travailleur social résidant à Maingard, que des habitants de cette localité se sont réunis dans la maison de l’un d’entre eux dans le but de créer une Force Vive afin de combler une lacune sur le plan social. Par la suite, l’association s’est fait enregistrer auprès des instances gouvernementales. Et aujourd’hui, elle est affiliée aux organismes nationaux : le MACOSS et la National Empowerment Foundation.
Selon l’actuel président du MBEM, Jaganarden Sunassee, « que ce soit à Beau-Bassin/Rose-Hill ou ailleurs, nous souhaitons que chaque quartier s’organise pour créer sa propre Force Vive car cela représente un acte civique et démocratique. Il est vain d’attendre la manne qui tombe du ciel de la part des élus politiques. Il nous appartient de prendre notre destin entre nos mains et, ensuite, si besoin est, nous demandons le soutien des élus politiques et c’est la formule que nous employons depuis le début. Nous exprimons également notre reconnaissance envers nos généreux commanditaires. »
C’est cette association qui, de par le dévouement inlassable de ses membres, a réussi à amener le conseil municipal de tutelle à y implanter certaines infrastructures d’utilité publique pour marquer un regain de développement dans le quartier et, par extension, dans les quartiers limitrophes. Citons entre autres 1) La construction d’une foire maraîchère à la rue Nelson Mandela, dans le quartier de Résidence Barkly ; 2) l’installation de trottoirs le long de la rue Colonel Maingard jusqu’à sa jonction à la route Royale ; 3) La rénovation récente du marché de Beau-Bassin ; 4) La réfection de certaines routes dont l’état requérait une réparation salutaire.
Non seulement le MBEM a réussi à y apporter un développement d’ordre physique, mais il est parvenu à doter la localité de Maingard d’une âme et, cela, de par l’organisation d’activités sociales ayant trait au loisir, à la culture, à l’éducation et au sport. Et c’est au Centre Communautaire Colonel Maingard que se déroulent la plupart d’entre elles, les activités sportives se tenant pour leur part au collège La Confiance, situé dans les parages. Parmi : la distribution de jouets aux enfants nécessiteux à chaque fin d’année, des tournois de dominos et d’autres jeux d’intérieur, des concours de rédaction pour les élèves du primaire et du secondaire, des causeries sur des sujets brûlants d’actualité.
Privilégier l’indépendance d’esprit
« Il est tout à fait dans l’ordre des choses que nous soyons dans une situation de dépendance vis-à-vis du conseil municipal pour l’organisation de nos activités car celles-ci exigent des dépenses parfois onéreuses et notre association est seulement bénévole. Cependant, nous faisons de notre mieux pour garder une indépendance d’esprit vis-à-vis des autorités municipales », souligne Jaganarden Sunassee. Le président du MBEM dit toutefois constater depuis quelque temps une insuffisance de coopération de ces autorités à l’égard de l’association. Et de citer l’annulation récemment d’une activité longtemps programmée faute de soutien du conseil municipal.
Et donnant un autre exemple de l’impartialité de son association vis-à-vis de l’autorité municipale, il évoque une lettre de désapprobation au regretté James Burty David, alors ministre des Administrations régionales à l’époque, au sujet des disputes fréquentes entre les élus municipaux de BB/RH. Et, il l’a fait au nom de son association. « Quand les élus municipaux se disputent, ce sont les contribuables qui en font les frais », ajoute notre interlocuteur. « Je fus agréablement surpris un beau matin lorsque le ministre me téléphona pour me dire qu’il avait pris connaissance de ma lettre et qu’il allait de ce pas mettre de l’ordre au sein du conseil municipal. Jusqu’à présent, je garde un doux souvenir de ce coup de fil. »
À propos de la taxe municipale et l’éventuelle taxe rurale, un sujet qui fait débat, le président du MBEM tient cette réflexion : « Récemment, lors d’une cérémonie de remise de prix à des collégiens dans une région rurale, le ministre des Administrations régionales a dit que le système actuel favorise les villes aux dépens des villages et qu’il travaillera sur une nouvelle formule pour mettre sur un pied d’égalité villes et villages. Eh bien, peut-être qu’Hervé Aimée a oublié que les citadins payent la taxe municipale et que ce n’est pas pour autant que nous sommes mieux lotis que les villageois. Que ce soit à la ville qu’à la campagne, il n’y a aucune différence en ce qui concerne l’éclairage et l’asphaltage des routes et le ramassage des ordures. Donc, dans les faits, nous sommes tous logés à la même enseigne. »
Et notre interlocuteur de rappeler encore une fois – car il l’a déjà dit dans le passé lors d’une fonction officielle en présence du maire de la ville en question – que la taxe municipale à BB/RH est bien plus élevée que dans les autres villes.

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