MOUVEMENT PATRIOTIQUE : « Rendez public le contrat d’affermage » demande Alan Ganoo 

Dans un souci de transparence et de bonne gouvernance, le DPM et ministre de l’Énergie et des Services publics, Ivan Collendavelloo, devrait rentre public le contrat d’affermage que le gouvernement se propose de signer avec une firme privée pour la gestion de la CWA. C’est ce qu’a soutenu le président du Mouvement Patriotique, Alan Ganoo, lors de la conférence hebdomadaire de son parti samedi à St-Jean. Il a aussi élaboré sur sa motion privée, présentée vendredi sur le rapatriement de la Constitution et réitéré son souhait pour un unique candidat de l’opposition à la partielle au N° 18.
D’entrée en matière, Alan Ganoo – qui a déjà été lui-même ministre des Services publics – a argué que les raisons avancées par Ivan Collendavelloo pour justifier la décision du gouvernement de confier la gestion de la CWA à une entreprise privée à travers un contrat d’affermage (voir encadré) « ne tiennent pas la route ». La « mauvaise gestion » ainsi que la « détérioration de la qualité des services » sont les deux principales justifications avancées par le DPM et ministre de l’Énergie et des Services publics, a-t-il  soutenu.
« C’est le gouvernement qui a laissé la situation se détériorer alors que les fonds ne manquent pas ! » s’est-il indigné, citant les fonds disponibles du Build Mauritius Fund pour remplacer les tuyaux vétustes, entre autres. « De janvier 2016 à juin 2017, le Build Mauritius Fund a alloué Rs 1,1 milliard à la CWA pour remplacer les vieux tuyaux, mais la CWA n’a dépensé que Rs 137 millions. C’est la preuve de l’incompétence et de la mauvaise gestion de la CWA et le ministre de tutelle devra l’assumer ! » s’est-il écrié.
De même, a poursuivi l’intervenant, des 80 000 compteurs qui ne fonctionnent pas convenablement, la CWA n’en aurait remplacé jusqu’ici que 25 000. « Avec 55 000 compteurs défectueux restants, c’est autant de revenus que la CWA ne collecte pas pour améliorer sa situation financière », a-t-il repris. Alan Ganoo conteste également le montant de la dette de la CWA, comme avancé par le ministère. « Selon nos renseignements, ce n’est pas Rs 1,3 milliard que la CWA doit au gouvernement, mais seulement Rs 700 millions ! » a-t-il soutenu. « Eski minister pe exager et dramatiz sitiasion dan CWA pou justifie enn lakor ek bann loperater prive par enn kontra dafermag ? » s’est-il encore demandé.
Le leader du MP a également estimé « contradictoire » l’affirmation selon laquelle l’opérateur privé ne bénéficiera pas d’une éventuelle augmentation des tarifs de l’eau et celle faite au parlement par Ivan Collendavelloo à l’effet que l’opérateur bénéficiera d’un “management fee” basé sur un pourcentage des revenus collectés par la CWA et « en plis CWA pou pey loperater prive lor so performans ». Et de se demander : « Which is which ? Dautan ki sak poursantaz augmentasion pri dilo pou augment revenu CWA, donk larzan ki operater la pou gagn ! »
« Pour toutes ces raisons, le MP demande au gouvernement, et au ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, en particulier, de rendre public le contrat d’affermage signé avec l’opérateur privé, et ce dans un souci de transparence et de bonne gouvernance », a insisté Alan Ganoo.
Commentant les travaux de la commission Lam Shang Leen sur la drogue, Alan Ganoo a affirmé que celle-ci « continue à mettre à nu les relations suspectes et choquantes de certains avocats par rapport à leurs liens avec des personnes clairement mêlées au trafic » de drogue. « C’est la première fois dans l’histoire que le barreau est tant éclaboussé et tombe si bas dans l’estime de la population. Le barreau est en disgrâce (…) Ek sa bann revelasion ki mintenan piblik, li kler ki sertin avoka pros ar MSM, ek ki okip bann pozision importan dan ladministrasion de l’Etat, ti bizin “step down” », dit-il encore en se référant à Mes Raouf Gulbul et Sanjeev Teeluckdharry. Le leader du MP a ajouté que la population « ne sera convaincue de la sincérité du combat du Premier ministre », Pravind Jugnauth, contre la drogue, « pa zis kan li pay lip servis a sa combat-la, me par so bann laksion, et non par so bann bel parol ».
Élaborant ensuite sur la motion privée présentée vendredi à l’Assemblée nationale, et plaidant entre autres pour la limitation à deux mandats maximum pour le poste de Premier ministre, dans le cadre du « rapatriement » de notre Constitution pour les 25 ans de notre République et 50 ans de notre indépendance, le président du MP a affirmé qu’un sondage d’Afro Barometer a révélé que « 68% des Mauriciens sont favorables à une telle démarche ». Selon lui, cette limite de mandats aurait de multiples avantages, citant ainsi notamment « le renouvellement au sommet de l’État ainsi que de des partis politiques, la diminution de la pression politique et électorale durant le second mandat du titulaire ainsi que la possibilité de moins de concentration de pouvoirs dans une seule main ». Et d’ajouter : « Kan li kone ki so manda limite, enn Premi minis pou sed mwin ala koripsion ! »
Abordant le thème de l’élection partielle dans la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes, Alan Ganoo a réitéré le souhait de son parti de voir l’opposition présenter un unique candidat commun. « MP regrete ki anka eleksion parsiel, sa eleksion-la pou pran la form enn kompetision ant bann parti lopozision olie de enn referendum pou ou kont gouverma. Me li pa tro tar ! » a-t-il dit. Quant à une participation de son parti dans cette élection, l’intervenant a déclaré : « Nou pe atann levolision de la sitiasion e nou pou pran enn decision en tan e lie ! »

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