MSM-MMM : auto-exclusion d’Ashok Jugnauth

Le macadam politique que représentait l’intégration d’Ashok Jugnauth, leader de l’Union nationale, au sein du Remake 2000 de l’alliance MSM/MMM, pourrait ne plus être une des préoccupations des dirigeants des deux partis, sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger. C’est du moins l’impression qui se dégage dans les états-majors politiques concernés après les événements dans le sillage des échanges d’hier matin à La Caverne et la réaction initiale du leader de l’UN à l’invitation d’une Tea for Two de son frère aîné SAJ.
Le scénario le plus plausible est que sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger ne pourront, lors de la nouvelle rencontre demain après-midi, que prendre note de l’auto-exclusion d’Ashok Jugnauth du Remake 2000, laissant place à des discussions sur les préparatifs pour le rassemblement politique du 1er mai devant la municipalité de Port-Louis.
« De par la teneur des propos tenus publiquement après la réunion MSM/MMM de jeudi matin, il est évident que le leader de l’Union nationale (UN) a proclamé son auto-exclusion du Remake 2000. C’est sûr qu’il n’y aura pas de rencontre entre sir Anerood Jugnauth et son frère Ashok Jugnauth. Il est aussi clair que le MSM adoptera la ligne dure face à lui. Dans la conjoncture, l’on voit difficilement le MMM mettre en péril les acquis au niveau des négociations d’alliance en prenant fait et cause pour le leader de l’UN ou encore un éventuel repêchage politique », commente-t-on dans les milieux autorisés du MMM.
Une rencontre entre le leader du MMM et celui de l’UN pourrait avoir lieu avant la réunion de demain à La Caverne entre les dirigeants du MSM et du MMM, soit respectivement sir Anerood Jugnauth, Pravind Jugnauth, Paul Bérenger et Alan Ganoo. Paul Bérenger et Ashok Jugnauth devront dresser un constat des lieux au sujet des négociations d’alliance et les séquelles des déclarations de celui-ci à la presse ravivant du même coup les vieilles cicatrices politico-familiales des Jugnauth.
De son côté, le leader de l’UN maintient que « je suis un allié de l’Alliance du Coeur mais si demain Paul Bérenger estime qu’il ne réussira pas sans le MSM et si je représente un obstacle pour lui et pour le Remake, je l’accepterai volontiers et je lui souhaiterai bonne chance ». À ce matin, Ashok Jugnauth s’est refusé à tout nouveau commentaire préférant attendre la fin de la journée pour se prononcer sur le nouveau positionnement politique de son parti.
Au Sun Trust, les dirigeants du MSM se veulent intraitables sur le cas d’Ashok Jugnauth dans la configuration du Remake 2000. « Il ne fait même pas partie du MMM. Sa pa ve dir ki akoz Ashok Jugnauth, bizin sanz tout. Ashok la pa là, Remake pe alle de lavan », rétorque-t-on sans aucune ambiguïté comme pour démontrer l’importance attachée au leader de l’UN dans la conjoncture politique.
Du côté du MSM, la priorité devrait être les préparatifs en vue du « meeting conjoint MSM/MMM pour le 1er-Mai et qui devra marquer un tournant politique ». Les prochaines rencontres au sommet seront la liste des intervenants sur l’estrade du Remake 2000 devant la municipalité de Port-Louis ou encore les thèmes majeurs de mobilisation pour « forcer la tenue d’élections générales anticipées ».
Les dirigeants du MMM et du MSM sont convenus que l’option d’un nombre restreint d’orateurs devra être privilégiée pour le 1er mai. « Il est important de ne pas proposer une longue liste d’intervenants avec des discours de dix minutes chacun. Nous ne devrons aussi pas pénaliser nos partisans en les faisant attendre pendant trop longtemps. Nous avons des messages politiquement forts à faire passer et nous travaillons actuellement sur une liste réduite d’orateurs pour la Fête du Travail », concède-t-on dans les milieux politiques concernés.
La stratégie parlementaire de l’opposition MMM/MSM attend d’être mise au point de manière formelle. La première question qui sera posée concerne la présence des parlementaires de la majorité lors de la cérémonie d’ouverture de la nouvelle session de l’Assemblée nationale avec la lecture du discours-programme par la présidente de la République par intérim, Monique Ohsan-Bellepeau le lundi 16.
« Un consensus en faveur du boycott de cette séance d’ouverture de l’Assemblée nationale se dessine de manière nette. Mais la question n’a pas encore été abordée au plus haut échelon du Remake 2000. Il y a encore à peaufiner toute la stratégie pour accentuer la pression sur le gouvernement que ce soit lors du Question Time ou encore lors des débats parlementaires », indique-t-on du côté du MMM.

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