MUSIQUE : Heems, identité, politique, culture

« My parents are immigrants who came here from India, so in a lot of ways I’ve always felt like I grew up in two worlds. School was my American world and home was my Indian world. I was in between the two, so everything was always confusing in terms of identity and culture… » Le rappeur indo-américain Heems (qui a cofondé le groupe hip-hop Das Racist, explore l’identité, la politique, la culture dans ses différents albums. Heems a vécu ce qu’il qualifie une « vie de dualités », luttant sans cesse tiraillé entre ses origines (Eastern and Western roots).
Heems (Himanshu Suri), déclare que le temps qu’il a passé en Inde a définitivement influencé son écriture musicale. Il a fréquenté des poètes pakistanais dans un environnement académique.
Le titre de son premier album solo, Eat Pray Thug est un jeu de mots. Il y a une boutade sur « Eat, Pray, Love » — cette idée d’une femme blanche qui se découvre avec la nourriture, la culture, la religion de l’Indien. Concernant le titre « Flag Shopping », Heems parle de l’expérience traumatisante des « brown people » après les attentats du 9 septembre 2011 et de l’amalgame entre cette communauté et le terrorisme . « That song is about having to buy an American flag to put on your dining room window after 9/11 just so your neighbors wouldn’t throw rocks through your windows… »
En l’espace de trois albums, Himanshu « Heems » Suri fait la rencontre du cofondateur de son groupe (Das Racist) Victor Vazquez à l’université de Wesleyan. Ce dernier se livrait à des réflexions profondes sur les notions de race et de perception. Les minorités en Amérique ressentaient un sentiment d’hostilité envers eux. Il fut un moment où elles ont ressenti la nécessité de se focaliser sur leur identité : « I grew up in New York for 18 years before I ever went to Wesleyan, you know? And I think with Victor it was a similar thing. It was just about kind of stressing our identities… » Au sein de Das Racist, le chanteur avait l’impression de se cacher derrière une forme d’humour.  Quand il parle de race, c’est plus un commentaire sur le fossé entre blanc et noir et comment le discours sur la race en Amérique est typiquement entre blanc et noir. Heems évoque alors l’unité entre Victor, un Latino et lui, un « brown South Asian ». « I don’t know if I’m sending a message; I’m telling a story, and that story is something a lot of brown people, whether Muslim, Hindu, Sikh, maybe even Latino, can identify with… » Le rappeur déclare qu’il croit dans le pouvoir des conversations, la force de l’art et la protestation. Mais il est difficile de changer la façon de penser des gens. L’esclavage, le colonialisme ont laissé des traces.

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