MUSIQUE: Julien Christine, le fighting spirit

Quand il se met au micro et s’empare de sa guitare acoustique, c’est pour exprimer sa passion et la vivre pleinement. Une voix nasillarde et cuivrée. Des compositions intéressantes. Du reggae et du seggae pour évoquer ses influences musicales. Julien Christine, 33 ans, qui partage sa musique depuis 17 ans dans divers pub de l’île, a pour projet de mettre sur disque ses compositions.
Entouré de ses deux musiciens ou tout simplement muni de sa fidèle compagne, sa guitare acoustique, Julien Christine a depuis trois ans posé ses valises sur la scène du Kenzi Bar, où il fait son show tous les week-ends. Une sonorité à la fois planante et colorée. Une voix assez particulière. Des reprises présentées dans une version plutôt originale. Des compositions habilement travaillées. Un répertoire varié. Que le public du pub de Flic-en-Flac a écouté, apprécié et surtout adopté. Quand Julien est sur scène, c’est un courant imposant qui circule entre l’assistance et le chanteur. La musique qu’il diffuse a une âme qui fait vibrer le public, lui a-t-on déjà dit. Et ce n’est pas faux !
Observateur
Ayant grandi au sein d’une famille de musiciens, Julien Christine a ainsi agi comme observateur pendant plusieurs années. Il a surtout été attentif au travail d’artiste de son père, qui était chanteur/musicien, mais aussi de ses oncles, qui se perfectionnaient dans le registre du séga. Aux côtés de ces derniers, Julien a d’ailleurs eu l’occasion de faire montre de ses talents de bassiste lors de quelques live. “J’étais encore très jeune et je venais tout juste d’appendre quelques bases de basse. Ces premières expériences ont été très enrichissantes”, dit le chanteur.
Toutefois, à l’époque où le rappeur Benny B explosait les ventes de disques et devenait le premier rappeur “commercial” avec ses tubes Mais vous êtes fous, Qu’est-ce qu’on fait maintenant et Dis-moi bébé, et que les Street Brothers de Bruno Raya se révélaient avec leur fameux Ragga Kreol, Julien Christine se laisse fortement influencer par ce craze. “J’avais le rap dans la peau et repassais en boucle les chansons phares d’alors.”
Créatif
Sa rencontre avec un certain Frédéric sera décisive. Ce dernier, grand passionné de musique, principalement de guitare, invite Julien à le rejoindre les après-midis pour pratiquer ensemble quelques accords. L’univers qui s’expose à Julien Christine lui est si créatif qu’il ne voudra aucunement s’en séparer. En 1999, souhaitant faire ses preuves dans le milieu, il créé le groupe Believer’s. Le chanteur s’inspire alors des mélodies de Kaya et celles de Robert Nesta Marley pour composer sa musique. Parallèlement, il reprend les titres phares de ces deux chanteurs. Exodus, Stir it up et Stop than train de Marley, ou encore Fam dan zil, La paix universel et Ras Kouyon faisaient partie du répertoire qu’il distillait lors des diverses rencontres musicales de sa localité.
Expérience
Alors que les Believer’s décident de faire un break peu après, c’est au sein de Freedom Fighters, en 2003, puis aux côtés du groupe Fighting Babylone, que Julien Christine poursuivra sa route. Entre un festival à La Réunion avec le premier et le Festival Sa mem Sa avec les musiciens de Fighting Babylone, le chanteur avoue avoir gagné en expérience. En 2007, lorsqu’il rejoint le circuit hôtelier en freelance, il finit par découvrir le concept Trio, qui comme l’indique son nom, regroupe trois musiciens. Julien l’adoptera pour les Believer’s, avec le percussionniste Cursley Albert, alias Titact, et le bassiste Fabrice. Avec son nouveau groupe, Julien Christine a depuis fait le tour des pubs de l’île, du Blue Bamboo à Mahébourg, au Barabar à Grand-Baie, en passant par le Kenzi Bar, entre autres. Son plus beau souvenir : le concert des Believer’s au Blue Bamboo en 2010, où ils étaient face à un public très réceptif. “Il y avait un beau partage et une vibration positive. Le public était chaud.”
Le chanteur, qui compte à son actif une trentaine de compositions variées (La mizik, Kazy Bluez, Feel High, Musique Tropicale, Come down and feel, Blues dans Laville, The Time of Seggae), explique : “La musique est une passion que j’ai héritée. J’ai la responsabilité de la transmettre et de la faire grandir.”
En quête d’un producteur qui acceptera de mettre sur disque sa musique telle qu’il l’a conçue, Julien Christine espère pouvoir lancer son premier album cette année. “Si on me donne ma chance, je suis sûr de pouvoir apporter énormément à la musique locale. L’avenir de la culture musicale mauricienne est entre nos mains.”

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