NATIONAL EXPORT STRATEGY – ARANCHA GONZÁLEZ : « Maurice est un modèle de dialogue entre le public et le privé »

La directrice exécutive du Centre du commerce international, Arancha González, invitée d’honneur au lancement de la Stratégie d’exportation nationale, hier après-midi, considère que Maurice est un modèle pour ce qui concerne le dialogue entre le secteur public et le secteur privé.
Arancha González est arrivée au pays jeudi et a eu une série de consultations, notamment avec la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, le Premier ministre Pravind Jugnauth, le ministre du Commerce Ashit Gungah, celui des Coopératives et des PME Sunil Bholah ainsi que la ministre de l’Égalité des genres, Fazila Daureeawoo. Elle sera l’invitée d’honneur au dîner annuel de la MCCI ce soir.
« Le succès de la stratégie nationale d’exportation de Maurice dépend de la qualité du dialogue entre le secteur public et le secteur privé. Elle doit également être utilisée comme un instrument pour le dialogue national », a soutenu Arancha González dans une déclaration au Mauricien, tout reconnaissant que le dialogue privé/public fait partie de la culture à Maurice. « Maurice est un modèle de dialogue entre le public et le privé », souligne-t-elle
Arancha González rappelle que l’économie mauricienne a été construite sur le sucre, industrie à laquelle se sont ajoutés par la suite le textile, le tourisme et le service financier. Le sucre et le textile ont pendant longtemps bénéficié d’un marché préférentiel. La directrice de l’ITC observe que Maurice a su démontrer à beaucoup de pays qu’en bénéficiant d’avantages commerciaux comparatifs, il est possible de bâtir la croissance économique en améliorant la valeur ajoutée des produits. Il s’agit aujourd’hui de se tourner vers l’avenir et de voir quelles doivent être les prochaines frontières de l’économie mauricienne. À ce propos, Arancha Gonzalez soutient que, dans l’économie du 21e siècle, « ce qui compte, ce n’est pas la taille d’un pays, mais la valeur ajoutée […] et cela est lié au composant intellectuel et à la qualité des ressources humaines ». Et de révéler que la stratégie d’exportation nationale consacre tout un chapitre au développement des capacités humaines.
« Grâce à l’association de la technologie avec l’individu, on peut faire beaucoup de valeur ajoutée dans des niches qui permettent d’avoir des revenus cinq à dix fois supérieurs que le simple commerce de matières premières et de produits à faibles valeurs ajoutées. Par conséquent, qu’importe que vous soyez une île au milieu de l’océan, ce qui compte, ce sont les ressources humaines et la capacité de votre économie à absorber la technologie », soutient la directrice de l’ITC. « La conjugaison de l’innovation et de la technologie, avec le développement des capacités humaines, peut permettre à une petite économie insulaire comme Maurice d’avoir un avantage énorme », souligne-t-elle. Elle considère que le gouvernement a raison d’effectuer une ouverture vers le continent africain, qui connaîtra la croissance la plus élevée au niveau international avec des possibilités dans le domaine agricole et la manufacture, auxquelles s’ajoutent les progrès démocratiques et l’élargissement de la classe moyenne. De plus, Maurice appartient à l’Afrique, avec qui la République a tissé des liens à travers le COMESA, la SADC, la COI et les ACP, notamment. Pour Maurice, « l’Afrique est le continent à ne pas rater ».
Arancha González explique également que la stratégie d’exportation insiste sur le commerce inclusif, sur l’importance des PME et sur l’emploi des jeunes et des femmes. Dans ce domaine, Maurice est « un exemple pour avoir su marier la démocratie, l’ouverture commerciale et la politique de distribution des richesses nationales ». Elle constate cependant qu’il y a « encore du travail à faire en matière d’autonomisation de la femme ».
Concernant le Brexit, dont les procédures officielles ont été lancées cette semaine par la Grande-Bretagne, Arancha González estime que Maurice devrait adopter une politique de dialogue avec ce pays concernant le cadre des échanges commerciaux post-Brexit, et ce tout en adoptant un agenda interne qui pourrait bénéficier à Maurice, quelles que soient ses relations commerciales avec la Grande-Bretagne.

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