Navin Ramgoolam : « L’indépendance est l’aboutissement d’une lutte politique pour le pouvoir »

Le Premier ministre Navin Ramgoolam a soutenu hier, dans son intervention à l’occasion de la célébration nationale de l’arrivée des premiers travailleurs engagés indiens à Maurice, que l’accession du pays à la liberté en 1968 a été le résultat d’une lutte politique pour le pouvoir. Il a dans ce contexte rendu hommage à tous ceux qui ont participé à ce combat et a cité entre autres les frères Bissoondoyal et leur mouvement Jan Andolan, les fondateurs du Parti travailliste et le père de nation, et son équipe.
La célébration de cet anniversaire s’est déroulée en présence du Président de la République sir Anerood Jugnauth, du Premier ministre Navin Ramgoolam et du leader de l’opposition Paul Bérenger. Ces deux derniers, qui s’étaient déjà rencontrés la veille à l’occasion de la célébration de l’Andhra Day, ont affiché une démarche détendue, échangeant de temps à autre des plaisanteries.
Le Premier ministre est parti immédiatement après la cérémonie pour se rendre à son bureau à la Treasury House où l’attendait le ministre des Finances Xavier Luc Duval pour une séance de travail sur le budget qui sera présenté demain après-midi.
Navin Ramgoolam considère que le 2 novembre est une date importante parce que l’arrivée des travailleurs engagés de l’Inde a changé l’histoire du pays. « Avec l’abolition de l’esclavage, il fallait trouver de la main-d’oeuvre partout dans le monde où l’esclavage avait été aboli et c’est à Maurice que l’expérience d’un nouveau système de recrutement pour remplacer l’esclavage a commencé. Ce fut le début l’engagisme », a-t-il dit.
L’Aapravasi Ghat est un emblème pour l’engagisme, a-t-il souligné. Selon le Premier ministre, les marches empruntées par les travailleurs engagés pour fouler la terre de Maurice témoignent des épreuves, humiliations et sacrifices endurés par nos ancêtres. Ils sont arrivés dans un pays avec un environnement différent de leur pays d’origine, un langage différent, sans aucun repère culturel, religieux ou spirituel. Ils croyaient qu’ils auraient une vie meilleure mais se sont rendus compte du contraire. « C’est grâce à leur persévérance, leur force interne et leurs croyances indomptables et leurs livres sacrés, qu’ils ont réussi à surmonter leur destin. C’est une histoire incroyable. D’où l’importance du devoir de mémoire chaque 2 novembre. Il est important de nous souvenir d’où nous venons et de réfléchir sur notre passé et notre avenir », a dit le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a aussi soutenu que c’est grâce à leur engagement politique que les travailleurs engagés ont obtenu leur dignité… Il a observé que lors de son passage à Maurice en 1901, Mahatma Gandhi leur avait dit qu’ils devraient s’engager dans la politique et éduquer leurs enfants. Il a rendu hommage aux fondateurs du Parti travailliste, aux frères Bissoondoyal qui avaient lancé le mouvement Jan Andolan ayant contribué à l’éveil de conscience de la population. C’est le combat politique pour la conquête du pouvoir qui a abouti à la liberté en 1968, soutient le PM. Les travailleurs engagés, au moment de leur arrivée il y a 177 ans, ne pouvaient s’imaginer qu’un des leurs, Sir Seewoosagur Ramgoolam, et son équipe, allaient les « mener vers la liberté ».
Le Premier ministre a rendu hommage à B. Ramlallah qui grâce à son dévouement, a réussi à préserver le monument de l’Aapravasi Ghat. Ce monument a désormais été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme cela a été le cas pour Le Morne par la suite.
« L’Aapravasi Ghat et le Morne constituent non seulement le patrimoine de Maurice, mais aussi celui de toute l’humanité. Cela a été une réussite exceptionnelle. Maurice est le seul pays au monde qui possède deux monuments symbolisant l’engagisme et la lutte contre l’esclavage », a déclaré Navin Ramgoolam.
Le PM s’est associé à la démarche du Dr Toorabally qui préconise un dialogue entre les mémoires associées à l’esclavage et l’engagisme parce qu’il y a une continuité entre les deux. C’est la raison pour laquelle le gouvernement mauricien s’est également approprié de la route de l’engagisme qui s’ajoutera à celle de l’esclavage.
Navin Ramgoolam a enfin fait mention des efforts pour préserver le logement des travailleurs engagés à Trianon ainsi que le Vagrant Depot.

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