Négociation collective – MRA: Deadlock sur le Collective Bargaining

Le cas porté devant la Commission de Conciliation et de Médiation

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L’exercice de « collective bargaining » mené depuis sept mois entre la Mauritius Revenue Authority Staff Association (MRASA) et le management est au point mort. Après sept mois de négociations infructueuses, le syndicat a décidé de déclarer le « deadlock ». Une demande sera déposée à la Commission de Conciliation et de Médiation (CCM) pour que cette instance dirige les négociations. Le syndicat n’écarte pas la possibilité d’un mouvement de grève si le management ne revient pas à de meilleurs sentiments.

Pour Jean-Claude Jonckeer, président de la MRASA, le management ne collabore pas pleinement à cet exercice. Il rappelle que l’ouverture du “collective bargaining” découle d’un ordre de l’Employment Relations Tribunal suivant le rejet de rapport de 2017. « Selon les dispositions de la loi, il y a un délai de trois mois pour conclure les négociations. Nous nous sommes montrés conciliants en acceptant d’aller au-delà. Mais aujourd’hui, nous constatons qu’on est en train de nous mener en bateau. Il y a 28 points de litige sur la table des négociations et nous ne sommes pas d’accord avec la manière de faire du management. »

Narendranath Gopee, négociateur du syndicat, souligne, lui, que le partage d’information est l’un des éléments importants de toute négociation collective. « Or, dans le cas précis, nous avons noté que le management tentait de nous cacher des informations. De même, les informations n’ont pas été communiquées au board. » Il accuse ainsi le responsable des ressources humaines, qui représente le management aux négociations, de « mauvaise foi ».

De même, ajoute-t-il, sur les 28 points de litige, sept n’ont pas encore été abordés, trois ont été acceptés tandis que les 21 autres ont simplement été discutés, sans trouver de solution. « Nous condamnons l’attitude réfractaire du management. Lors de notre dernière réunion, lundi, nous nous sommes dit que nous ne pouvons plus continuer ainsi et avons déclaré le “deadlock”. Nous allons vers un “forced collective bargaining” devant la CCM. Nous allons soumettre un document à la commission avec les 25 points en annexe. Trois ayant été acceptés. Un “collective bargaining” devant la CCM peut avoir des conséquences très graves. »

Narendranath Gopee met en garde que si le management continue avec la même attitude et qu’il y a un “deadlock” devant la CCM également, le staff de la MRA n’aura d’autres choix que d’aller vers une grève. Dans un tel cas, souligne-t-il, la situation serait très défavorable pour la réputation du Premier ministre, qui gère également le portefeuille des Finances, sous lequel tombe la MRA. Il lance également un appel pour que le contrat du responsable des ressources humaines, qui arrive à terme, ne soit pas renouvelé. « Récemment, le contrat du directeur, Sudamo Lall, a été renouvelé en catimini. Nous allons nous assurer que cela ne se passera pas ainsi pour le responsable des ressources humaines. »

Jean-Claude Jonckeer précise pour sa part que ce que demande le syndicat correspond aux bénéfices dont jouissent les employés des autres corps parapublics. Il cite en exemple l’allocation de transport par autobus, le “passage benefit” ainsi que le “vacation leave”. De même, il dénonce un récent exercice de recrutement de 50 Customs Officers qui devait se faire prioritairement en interne. « Mais dans la réalité, il n’y a eu que cinq employés en interne qui ont été retenus, soit 10%. »

Le président de la MRASA souligne que le personnel travaille très dur pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. « Il y a de nouvelles responsabilités, avec le NSF, NPF et la “negative income tax” notamment. Nous avons ainsi dépassé l’objectif du gouvernement par 9,7%, mais en retour nous n’avons rien. De même, nos collègues de la douane mettent leur vie en péril pour combattre le trafic de drogue, mais n’ont aucune “risk allowance”. » La CCM a un délai de 90 jours pour compléter les négociations collectives entre les deux parties. Faute de quoi la MRASA optera pour une grève « massive ».

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