NINE-YEAR SCHOOLING : La compétition et le niveau des collèges préoccupent

La ministre de l’Education, Leela Devi Dookun, a présenté hier son projet de réforme aux parents et enseignants des zones 2 et 4. La compétition que pourrait représenter l’examen national en grade 9 (Form III) et le niveau de certains collèges régionaux demeurent les préoccupations des parents. La ministre, qui s’est montrée très habile dans l’exercice de questions-réponses, a tenté de rassurer les parents en affirmant qu’il y a des examens dans toutes les classes et que certains collèges régionaux ont enregistré de bonnes performances.
« Avec un nouvel examen pour entrer dans les académies, ne s’agit-il pas du même système compétitif, mais avec un nom différent ? », « Avec une partie des examens de Science et Histoire/Géographie en Grade 5, est-ce qu’on ne sort pas la cravache dès la cinquième ? ». Ces deux questions de parents, qui ont été applaudies par l’assistance, donnent déjà une indication de l’état d’esprit des parents face au projet de “Nine-Year Continuous Basic Schooling”. Mais il faut dire que Leela Devi Dookun s’était bien préparée et avait réponse à tout.
À plusieurs reprises, elle a fait remarquer que son projet de réforme est une chance de permettre aux enfants de sortir du système actuel, qui ne leur laisse pas de temps de faire autre chose en dehors des devoirs. De même, elle a renvoyé la balle aux parents sur la question de la compétition et des leçons particulières, invitant à changer de « mindset ». Pour elle, le projet de réforme vise avant tout à privilégier l’épanouissement de l’enfant et leur permettra de développer les « 21st Century Skills », si importants pour s’adapter dans le monde actuel. Elle a cité entre autres la capacité à réfléchir, à analyser, à trouver des solutions, à faire preuve de créativité et à développer des “leadership skills”, entre autres.
L’autre préoccupation demeure le niveau des collèges régionaux. Les parents ont fait ressortir que tous n’ont pas les mêmes moyens et ils veulent s’assurer que des enfants ne seront pas pénalisés pour cette raison. Leela Devi Dookun a d’abord rassuré que les moyens seront donnés à tous les collèges pour opérer dans les meilleures conditions. Une fois de plus, elle a précisé que ce sont les étudiants qui font les « Star Schools », et non les bâtiments. Elle est aussi d’avis qu’avec les bourses qui seront décernées sur une base régionale, il y aura un certain intérêt pour les collèges régionaux, ce qui contribuera à rehausser leur niveau.
Concernant les admissions au collège, elle a une fois de plus indiqué que l’exercice se fera sur une base d’aggregates obtenu par l’enfant et par région. Seuls des « best four subjects » seront pris en considération pour cela.
La question de la mixité des académies a aussi été soulevée. Une fois de plus, Leela Devi Dookun a trouvé la formule en arguant : « Be, kan zanfan al leson, pena tifi ek garson ansam dan garaz ? » Des parents rencontrés à la fin de la rencontre affichaient un sentiment mi-figue mi-raisin. « Nous sommes rassurés concernant l’examen de fin de cycle, mais nous avons toujours des appréhensions pour les admissions dans les collèges. » D’autres sont d’avis que le projet de réforme n’est pas mauvais en soi, mais « j’ai peur qu’on aille un peu trop vite et que le premier groupe qui passera les examens en 2017 serve en quelque sorte de cobaye ».
Quant aux enseignants, ils ne cachent pas leurs préoccupations pour des sujets relevant de la vie à l’école. « La réforme concerne le programme d’étude, mais on n’a rien prévu par exemple pour adresser la question de l’indiscipline à l’école. On peut faire les meilleures réformes du monde, mais si la vie scolaire est affectée par l’indiscipline, c’est perdu d’avance. »

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