NOËL—Trois prix en hommage à Mary-Ann Both-John et Noël Jean

Le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine attribuera trois awards — meilleur soliste, meilleur arrangement musical et meilleur costume — en hommage aux artistes Mary-Ann Both-John et Noël Jean, aux gagnants de la 9e édition du concours de chants de Noël. La finale de cette compétition aura lieu ce soir, au Caudan Waterfront.
Sur une dizaine d’entrées, le centre Nelson Mandela a retenu la proposition de la chorale Nou tou zanfan bondié, de Quatre-Bornes, Chorale Ste-Thérèse de l’Enfant Jésus Cité-la-Cure et B. D. Eon, de Bois d’Oiseaux Flacq pour la finale du concours autour de la nativité.
À partir de cette année, outre les récompenses traditionnelles, trois awards sont introduits en hommage « à ces deux grands artistes, Noël Jean et Mary-Ann Both », souligne le responsable du département recherche, Stéphane Karghoo. Selon lui : « C’est en ligne avec les objectifs du centre de préserver et de disséminer la culture que nous innovons avec ces trois prix ».
Noël Jean, musicien mauricien, décédé cette année, était très connu dans le circuit hôtelier et auprès des amoureux du jazz. Né en 1965 à Roche-Bois, il a collaboré avec de nombreux musiciens locaux en tant que pianiste et arrangeur. Il devait aussi côtoyer de grands noms de la scène internationale comme Alpha Blondy et Manu Dibango. Amoureux du jazz et pianiste hors pair, Noël Jean a fait partie du Philippe Thomas Syndicate et du Ten Piece Big Band – de celui qui est considéré comme le père du jazz à Maurice, Ernest Wiehé. Il a participé d’ailleurs régulièrement au Ernest Wiehé Jazz Festival. Noël Jean a donné aussi de son temps pour former des jeunes qui s’intéressent au jazz notamment au conservatoire François Mitterrand et à l’Atelier Mo’zar.
Mary-Ann Both-John, soliste à la voix rauque et puissante, révélé au cours du Festival de la mer en 1987, est partie trop tôt de ce monde. Née en 1966, d’une famille Port-Louisienne modeste, Mary-Ann Both-John découvre qu’elle possède un potentiel vocal extraordinaire lorsqu’elle intègre la chorale de l’église de Cassis. Sa prestation lors du festival international de la mer la projetera au-devant de la scène. Les projets s’enchaîneront et elle rencontrera de nombreuses célébrités. Voulant tenter l’aventure internationale, elle se rendra en France mais connaîtra vite la désillusion n’ayant pas été au conservatoire ; elle n’a pas de contact pour intégrer le milieu musical. Elle rentrera au pays et connaîtra alors une descente aux enfers. Un mal-être qui s’accentue au décès de sa mère. Courageuse, elle évoquera publiquement sa toxicomanie. Mary-Ann Both-John, atteinte du VIH/SIDA, s’impliquera aussi socialement. À la veille de son décès à l’île de la Réunion, à la suite d’une longue maladie, elle a travaillé sur l’enregistrement d’un disque sur la sensibilisation du VIH/SIDA. Mary-Ann Both-John est morte à l’âge de 41 ans, mais demeure dans le coeur des Mauriciens comme « cette femme à la voix rauque qui chantait le blues au son d’un gospel mélancolique ».

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