N’oublions pas le génocide des Tamouls au Sri Lanka !

Que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, soulève cette question aux Nations unies !

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DEVARAJEN KANAKSABEE

Secrétaire Général du Front Socialiste

En ce 18 mai, la communauté tamoule internationale et tous les grands militants épris de liberté et de justice rendent un vibrant hommage au nombre incalculable de tamouls massacrés le 18 mai 2009 par l’armée sri lankaise aidée en cela par la technologie militaire dernier cri des grandes puissances du monde. À ce jour quelque 150 000 Tamouls du Sri Lanka sont portés disparus… Et que dire du navrant silence au niveau international vu que les relations économiques et géopolitiques de bon nombre de pays avec cette île de l’océan Indien comptent plus que la vie des hommes et des femmes ? Droits humains, dites-vous ? Entretemps, enfants et personnes âgées sont tués quotidiennement. Des femmes et de jeunes filles sont violées par des soldats sri-lankais, et des moines cingalais ont contribué à exterminer cette ethnie qui a habité cette île pendant des millénaires.

L’histoire des Tamouls au Sri Lanka remonte à un temps reculé où le peuple cingalais, originaire de l’ouest du Bengale avec à sa tête Sri Vijaya – fort de 400 hommes – arriva au Ceylan comme des envahisseurs. Presque toutes les localités de l’île portent des noms tamouls, et cela se vérifie dans le Ramayana et les Vedas.

Dans un autre ordre d’idées, pour couper court à ces arguments de première main selon lesquels les premiers indigènes de Sri Lanka étaient bel et bien des Tamouls, l’armée de Jayawardene mettait le feu à la plus grande bibliothèque de l’océan Indien en 1982. Il s’agit là d’un crime contre la mémoire collective des Tamouls, qui est une parcelle de toute la mémoire de l’humanité.

Soulignons au passage que, Jaffna, cité administrative et haut lieu emblématique de littérature et de poésie lyrique au nord de l’île depuis des temps immémoriaux, a une étymologie tamoule – du « yarzpanam » donnant le portrait de ce vieil homme aveugle jouant de la lyre harpe.

Les droits humains au Sri Lanka ne sont que chimère… Que ce soit dans la capitale française, Paris, rue de la Chapelle, Place de la République ou en Australie, à Perth, voire dans plusieurs capitales du monde, des manifestations et marches sont à prévoir contre le génocide tamoul.

Ici à Maurice des gerbes sont déposées devant le monument aux morts, érigé dans l’enceinte du Plaza pour se souvenir de l’épuration ethnique commise par Rajapaksha et autres chauvins sur des Tamouls.

Comment oublier la déclaration de l’ancien Président des États-Unis invitant les tigres de l’Eelam Tamoul à déposer les armes dans les derniers jours de la guerre afin que les négociations de paix puissent débuter ? Et que penser quand Barack Obama s’était tu par la suite ? Quelle lâcheté ! Pourtant, tous les tigres de l’Eelam tamoul et autres combattants avaient mis un terme aux batailles sur l’heure, et avaient arboré des drapeaux blancs pour faire foi de leur intention pacifique.   

La communauté internationale ne souffle mot sur ce massacre du siècle, alors même que cela coïncide avec la tuerie barbare de plusieurs dizaines de Palestiniens par l’armée israélienne à la frontière de Gaza.

Qui ne se rappelle pas la déclaration de l’ancien Premier ministre britannique, David Cameron, qui promettait de faire pression sur les pays démocrates aux Nations unies afin que cette instance puisse démarrer ses enquêtes pour mettre au jour les exactions commises par un pays élu démocratiquement, c’est-à-dire le Sri Lanka, au 10 Downing Street, devant des notables tamouls et des militants de gauche ? Ce sont les Britanniques qui ont ‘divide and rule’ au Sri Lanka ; auparavant, sous les Portugais et les Hollandais, les Tamouls vivaient séparément des Cingalais. L’État sri lankais est un État terroriste.

Aujourd’hui le monde réclame que les coupables et les criminels de guerre tels que Rajapaksha et autres voyous soient arrêtés et traduits devant la Cour pénale internationale, pour répondre des accusations de crime contre l’humanité et crime de guerre.

Au Sri Lanka il n’y a pas mille solutions. La seule et unique voie possible pour la paix et l’harmonie demeure la création d’un État souverain et indépendant, le Tamil Eelam ; si tel n’est pas le cas la communauté tamoule, étant une minorité et ayant une histoire différente des Cingalais, pourrait être exterminée par la majorité cingalaise dans les décennies à venir. D’ailleurs, le droit à l’auto-détermination est une clause très en vue dans la Charte des Nations unies.

Le Front Socialiste fait un pressant appel au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour soulever ce problème aux Nations unies comme son père l’avait fait en 1983.

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