Nouvelle station d’épuration à GRNO : une inauguration au ton politique

L’inauguration hier après-midi d’une station d’épuration à Grande-Rivière-Nord-Ouest a arboré un ton politique. Ivan Collendavelloo, vice-Premier ministre et ministre des Utilités publiques, a fait référence à un rapport du Public Accounts Committee dans lequel la députée Aurore Perraud, présidente du PMSD, en tant que chairperson de ce comité parlementaire, a émis des critiques très sévères sur la gestion de la Wastewater Management Authority (WMA), dont le président du board à l’époque était Kushal Lobine, ancien membre du PTr et aujourd’hui dirigeant du PMSD.

- Publicité -

Le ministre Alain Wong, député de l’endroit, présent à cette fonction hier, a beau dire dans son intervention que cette cérémonie inaugurale « pena nanryen afer avek prosen eleksion », le ton des discours était néanmoins résolument politique. Le leader du Muvman Liberater a parlé de la gestion de la WMA en 2014 caractérisée, selon lui, par le « manque de contrôle et le non-respect des procédures » dans l’exécution des projets. « Pa ti ena oken kontrol, pa ti swiv prosedir, pa ti ena oken monitoring dan bann proze en 2014. Pa zis direkter Lodit ki finn dir sa dan so rapor », a dit le ministre des Utilités publiques en évoquant le rapport du PAC, où il est fait mention « d’énormes gaspillages des fonds publics » ainsi que du manque de contrôle concernant les projets entrepris par la WMA avant 2014. « Mo rann omaz Mme Perraud. Elle a agi dans ses fonctions de chairperson du PAC en toute indépendance. Rapor-la inn koz de “gross negligence” dan minister Energy avan 2014 e sa rapor PAC-la finn blam misie Lobine, chairperson Waste Management, ki ti la alepok », a poursuivi le ministre, en ne manquant pas de souligner qu’Aurore Perraud et Kushal Lobine sont du même bord politique. « Ala kalite gabzi rekonet par zot prop dimoun. Aurore Perraud finn blam Kushal Lobine PMSD kouma li. »

Selon le vice-Premier ministre, il y a eu une « nette amélioration » dans le fonctionnement de la WMA, ajoutant qu’il y a « de la discipline, de la rigueur et de l’efficience à tous les niveaux » de cet organisme. « Nous pouvons dire, sans jeu de mots, que nous avons assaini la situation au sein de la WMA. Les projets sont réalisés dans les délais prescrits et sans coûts additionnels », a affirmé Ivan Collendavelloo.

Par ailleurs, la réalisation du “Pailles Guibies Sewerage Project – Phase 1”, dont la station d’épuration a été inaugurée hier après-midi à Grande-Rivière-Nord-Ouest, a coûté Rs 253 millions. « Ce projet a été réalisé dans les délais fixés et dans le respect des procédures et selon les termes du contrat pour l’exécution des travaux. Cette station couvrira une douzaine de régions et 3 900 habitants sont concernés », a dit au Mauricien Suleiman Hansrod, president de la WMA. Mais les habitants de Canal Dayot, pour leur part, ont refusé de connecter leurs maisons à cette station d’épuration. « Leurs maisons sont au-dessous du niveau de la route et ils ont peur que les travaux de construction fragilisent la structure de leurs demeures », explique au Mauricien le président de la WMA. « Suite aux négociations que nous avons eues avec les familles de Canal Dayot, cette région sera incluse dans la deuxième phase du projet. Nous leur avons dit que nous allons prendre toutes les précautions nécessaires », ajoute Suleiman Hansrod.

Au sujet du recensement ethnique

Collendavelloo : « Que l’église catholique définisse sa demande »

La revendication du Comité fiocésain 1er février pour un recensement ethnique fait polémique et la réaction du côté des politiciens à ce sujet n’a pas tardé. Interrogé hier après-midi à ce sujet à l’issue de cet énévement à Grande-Rivière-Nord-Ouest, le vice-Premier ministre Ivan Collendavelloo a demandé à l’église de définir sa demande. « Qu’est-ce que l’église catholique entend par recensement ethnique ? Eski zot pe deman enn resansman bann katolik ? Koumanier pou fer sa resansman-la selon seki legliz pe demande parski ki ena tou seksion popilasion dan relizion katolik ? » a questionné hier Ivan Collendavelloo en interpellant directement le vicaire-général Jean-Maurice Labour sur cette demande. « Mo tia kontan ki monseigner Labour vinn eksplik nou inpe parski mo pa kone ki li pe rod dir par resansman etnik. Ki sann-la li pe anvi resanse ? Eski ki li pe fer tou dimoun vinn katolik-la ? » a poursuivi le vice-Premier ministre sur une note sarcastique.

Pour rappel, lors d’une conférence de presse mercredi dernier dans le cadre de la Journée de la langue créole, les animateurs du Comité diocésain 1er février, au sein duquel se trouvent plusieurs prêtres, ont insisté sur la nécessité d’un nouveau recensement de la population tenant compte du critère ethnique. Selon le père Labour, qui est intervenu sur cette question, un « recensement ethnique est nécessaire, particulièrement dans le cadre du projet de réforme électorale », ajoutant : « On ne peut venir avec une reforme aujourd’hui en se basant sur un recensement datant de 50 ans. La minorité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -