ONG—Cap Humanis: Formation et intégration dans l’emploi de handicapés

« Le travail n’est pas un luxe. C’est un droit fondamental ! C’est une porte d’entrée sur l’inclusion dans la société », souligne d’emblée Philippe Balin, gérant consultant de l’Ong française Cap Humanis. Invité par le Pr Armoogum Parsuramen, président de la Global Rainbow Foundation, une Ong venant en aide aux personnes handicapées, Cap Humanis est à Maurice du 8 au 12 septembre en vue de former au monde de l’emploi. Une trentaine de sourds vont incessamment débuter un stage professionnel avec, à terme, des possibilités d’emplois définitifs. L’objectif des deux Ong consiste à pourvoir une formation professionnelle à quelque 125 personnes d’ici début 2015.
C’est en janvier dernier qu’une convention de coopération a été signée entre la GRF et Cap Humanis, après une rencontre entre les représentants des deux Ong. La GRF souhaite bénéficier de l’expertise de la société française Cap Humanis, spécialisée notamment dans l’emploi des handicapés. Depuis la signature de l’accord, Philippe Balin et Armoogum Parsuramen se rencontrent régulièrement au siège de l’Unesco et à Maurice pour identifier des stratégies en faveur de ces personnes. « J’ai visité le centre de personnes sourdes en France et quand j’ai vu que ceux formés par Cap Humanis avaient trouvé un emploi et une dignité, cela m’a donné l’idée de reproduire cette formation à Maurice », indique M. Parsuramen. Le but est d’arriver à former quelque 125 personnes handicapées et de leur trouver un emploi d’ici début 2015. Les personnes ciblées seront toutefois davantage des femmes, et ce « pour des raisons d’équilibre, de respect et de dignité sociale ».
Le projet de formation reçoit le soutien de l’ONG Craft Aid qui, avec la GRF ont mis en oeuvre un nouveau programme appelé Employ-Ability pour l’emploi des personnes avec handicap. « Ce programme est financé par l’Union Européenne et le Pr Parsuramen a dans ce contexte sollicité l’ONG Cap Humanis » précise le project manager de Employ-Ability, Deegesh Maywah.
Pour Philippe Balin, qui a eu l’occasion de travailler avec une trentaine de sourds depuis son arrivée à Maurice, il faut un grand changement de mentalité à autant à Maurice qu’en France car « l’emploi n’est pas un luxe mais un droit fondamental ». Il poursuit : « C’est une autonomie sociale et affective, une voie d’inclusion dans la société. Il n’y a pas que l’emploi. Il y a aussi la rémunération pour une vie sociale et une vie familiale. » Pour nombre de personnes handicapées en France interrogées par Cap Humanis, le travail représente, outre une source d’argent, « la sûreté, l’autonomie, les relations humaines, le bien-être et l’égalité ». Et Philippe Balin d’ajouter : « Souvent, on dit que le travail fatigue, mais ces personnes cherchent du travail. Au-delà du travail, il y a la cohabitation sociale. »
« De très grandes capacités »
Le consultant de Cap Humanis indique avoir rencontré des personnes sourdes à Maurice « avec de très grandes capacités », précisant toutefois que « le diagnostic professionnel n’a pas été fait ». D’où l’intervention de l’Ong, qui les met en relation avec des employeurs. « Nous faisons un peu de coaching après avoir déterminé leur profil et, ensuite, on étudie le souhait de la personne pour voir si elle se sent à l’aise dans un domaine. » Le travail bénévole de Cap Humanis consiste aussi à aider ces personnes à rédiger leur CV et contacter des employeurs, tout en précisant les capacités identifiées de ces chercheurs d’emploi. Ainsi, une trentaine de personnes vont incessamment débuter un stage pouvant déboucher sur un emploi. « Nous avons contacté de grandes stations-service et des hôtels. » M. Balin observe que Maurice a des ressources capables, mais que la formation à l’emploi fait défaut. Il souligne que Cap Humanis ne fait pas que placer des personnes en entreprise mais que « l’on suit aussi l’intégration de la personne dans l’emploi ».
Mais comment assurer que les employeurs n’exploitent pas ces personnes ? « Ce sont des entreprises qui acceptent de mettre leur notoriété au service du handicap. Elles savent que nous assurerons un suivi », répond Philippe Balin. À l’avenir, des échanges sont envisagés entre Maurice et la France pour un partage d’expériences. À noter que Philippe Balin interviendra aussi lors du Dis’Ability Business Forum les 15 et 16 septembre au centre de conférences Swami Vivekananda, à Pailles.

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