Opération 52 : la réforme Jugnauth s’enlise dans des sables mouvants

  • L’opposition parlementaire dans son ensemble rejette les intentions du gouvernement
  • Redécoupage électoral: Consultations du PMSD  lundi avec la commission électorale et l’Electoral Boundaries Commission

La réforme électorale proposée par le gouvernement des Jugnauth, s’enlise dans des sables mouvants avant même que les détails ne soient rendus officiels. L’Opération 52 envisagée par Lakwizinn du Prime Minister’s Office  visant à réunir la majorité qualifiée sous la Constitution  pour faire adopter la réforme  à l’Assemblée nationale semble vouée à l’échec.

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Tous les partis de l’opposition rejetant la réforme proposée par les Jugnauth. Le PMSD, le MMM, le PTr, le MP ainsi que le député indépendant Kavi Ramano émettent tous des réserves au sujet des intentions du gouvernement, notamment quant aux aléas du système First-Past-The-Post qui, selon eux, ne sont pas adressés par le comité ministériel dirigé par le Mentor Minister, sir Anerood Jugnauth. Prise de court par cette conjoncture politique, Lakwizinn du PMO est appelée à revoir la stratégie de communications qu’adoptera Pravind Jugnauth avant son départ pour New York vendredi.

Les partis de l’opposition sont foncièrement contre les propositions de réforme électorale en se basant pour l’heure sur les informations ayant transpiré des milieux avisés à ce stade au chapitrre des Proposed amendments to Electoral Reform. D’ailleurs, dans l’entourage du Premier ministre, on a été pris de court par le changement d’attitude du Mouvement Militant Mauricien (MMM) qui avait dans un premier temps accordé un assentiment Under Protest avant de se pencher vers un non sans équivoque aux propositions du comité ministériel sir Anerood Jugnauth (voir plus loin les détails du point de presse enfin de matinée. Ainsi, Lakwizinn du PMO devrait dès aujourd’hui établir la stratégie de Pravind Jugnauth par rapport à la publication des détails du projet de réforme électorale, annoncée pour la fin de la semaine. Mais toute décision devra être entérinée par le conseil des ministres de vendredi. « Ce ne serait pas une bonne chose de circuler le document quand on sait que la réforme ne passera le vote parlementaire », laissait entendre un proche collaborateur du PM ce matin.

De son côté, le PMSD, qui a fait du redécoupage électoral son cheval de bataille, aura des consultations lundi prochain avec l’Electoral Boundaries Commission. Dans une déclaration au Mauricien ce matin, Xavier-Luc Duval affirme qu’il compte mettre en perspective les attributions de l’EBC définies sous l’article 39 de la Constitution qui stipule entre autres que « the report of the Electoral Boundaries Commission shall make recommendations for any alterations to the boundaries of the constituencies as appear to the Commission to be required so that the number of inhabitants of each constituency is as nearly equal as is reasonably practicable to the population quota: Provided that the number of inhabitants of a constituency may be greater or less than the population quota in order to take account of means of communication, geographical features, density of population and the boundaries of administrative areas ».

« Le découpage des circonscriptions a été réalisé sur une base communale et aussi en fonction des exigences politiques. Best Loser System finn koriz sa impe. Electoral Boundaries Commission pena enn manda pou dekoupe bann sirkonskripsion lor baz kominote », laisse entendre Xavier-Luc Duval. Selon lui, l’EBC ne respecte pas son cahier des charges constitutionnel avec des circonscriptions largement plus étendues que d’autres. « C’est contre la démocratie et l’equal weight of votes », s’insurge XLD.

Le leader du PMSD demande aussi à ceux qui s’élèvent contre le BLS de venir expliquer l’exercice de promotion qui vient d’être fait au niveau des Deputy Head Masters dans des écoles primaires, qui reflète selon lui une certaine réalité. Le PMSD évoque également la manière de calculer les 12 sièges de PR. « Au lieu d’aider à redresser le système, le mécanisme de la commission électorale aidera à augmenter la domination de la majorité gouvernementale à l’Assemblée nationale », avance XLD.

Alan Ganoo, leader du Mouvement Patriotique on émet aussi les mêmes réserves que les autres partis politiques de l’opposition s’agissant de l’écart de la majorité gouvernementale, creusé par le système de “First Past The Post” (FPTP). Ainsi, le MP exige des changements acceptables pour un meilleur équilibre du nombre des parlementaires, faute de quoi, il n’assentira pas à la réforme proposée par le gouvernement. Le MP serait aussi favorable à l’idée d’accorder du temps aux législateurs pour apporter les modifications exigées.

De son côté, le député indépendant de l’Assemblée nationale, Kavi Ramano, est catégorique que les propositions qui ont transpiré à ce stade ne rétablissent pas l’injustice du FPTP. « La disparité entre le gagnant et le perdant est flagrante. On est en train de prendre en considération seulement les trois premiers et on fait une abstraction complète du pourcentage de vote national », a souligné l’élu de Belle-Rose – Quatre Bornes au Mauricien. Ce dernier a qualifié de « ridicules » les douze sièges découlant de la “PR List” qui, pour lui, seraient insuffisants. Kavi Ramano a parlé aussi « d’aberration de la démocratie » qu’un leader politique choisira les six “Best Losers”. « Imaginons un leader désavoué par le peuple, repêché par le “PR system” et qui choisi les six qui seront à l’Assemblée nationale. C’est ridicule », a-t-il ajouté.

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