Opération Daylight Robbery : L’ombre de Dawood Rawat sur la commission Britam

  • L’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI signifie son intention de déposer devant la commission d’enquête Domah sur la vente des actions au Kenya
  • En raison du Red Notice d’Interpol en vigueur, le témoignage pourrait être consigné soit par visioconférence, soit par voie de Written Submission.

Dawood Ajum Rawat, l’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI Co (Mauritius) Ltd, refait surface. En effet, son ombre plane sur la conclusion des travaux de la commission d’enquête sur la vente des actions de BRITAM au Kenya.

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De Paris, il a signifié son intention de se faire entendre par la commission d’enquête présidée par l’ancien juge de la Cour suprême, Bushan Domah, sur cet aspect de l’opération Daylight Robbery.

De sources fiables, Le Mauricien a appris en fin de semaine que des contacts avaient déjà été établis entre l’ancien patron de ce conglomérat impliqué dans un « Ponzi-like Scheme » à hauteur de Rs 25 milliards (montant révélé par la Banque de Maurice sous le Stewardship de Ramesh Basant Roi), et le secrétariat de la commission d’enquête.

Le camp de Dawood Rawat serait en attente d’une réponse positive avant que la commission ne procède au bouclage de la rédaction du rapport sur cette vente d’actions suscitant encore des controverses.

Le Red Notice d’Interpol contre Dawood Rawat étant toujours en vigueur, cet exercice pourrait se réaliser soit par visioconférence entre Paris et Port-Louis, ou par “Written Submissions”.

Alors que la commission d’enquête instituée pour tirer au clair la vente des actions détenues par la BAI au sein de Britam Kenya entame les dernières consultations en vue de la rédaction du rapport final, Dawood Rawat se présente en tant qu’invité surprise de dernière heure. L’ex-Chairman Emeritus de la BAI a officiellement manifesté son intérêt pour être entendu. De ce fait, du côté de la commission, l’on étudie les divers aspects de ce développement car, techniquement, elle ne peut refuser de consigner la version d’un des protagonistes majeurs de cette affaire.

Mais la question de conflit d’intérêts, qui est jusqu’ici latente, avec l’un des membres de la commission, en l’occurrence Sattar Hajee-Abdoula, remonte à la surface pour l’audition de Dawood Ajum Rawat.

En effet, Sattar Hajee-Abdoula avait été nommé administrateur du groupe BAI au lendemain de la révocation de la “Banking Licence” de la Bramer Banking Corporation au début d’avril 2015. Ce membre de la commission avait fait le déplacement avec d’autres lieutenants de Dawood Rawat à Paris au cours de la première quinzaine d’avril 2015 pour décider de la marche à suivre avec Sattar Hajee Abdoulah nommé en tant qu’administrateur du groupe. Du côté de la commission d’enquête, cette question fait actuellement l’objet de discussions avec le “Legal Advice” nécessaire recherché formellement pour éviter tout cafouillage légal et juridique lors de cette ultime étape des délibérations sur la vente des actions de BAI au sein de Britam au Kenya. Les “fees” payés par le Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities à l’administrateur nommé par Dawood Ajum Rawat en avril 2015 sont de l’ordre de Rs 30 millions après un laborieux bras de fer. Toutefois, l’entourage de Dawood Rawat à Maurice et à Paris serait dans l’expectative d’une réponse positive de la commission à cette requête de l’ancien numéro 1 de BAI. Dans ces mêmes milieux, on laisse entendre que Dawood Rawat songerait à s’attaquer au fondement même de la commission d’enquête Britam.

Les “Terms of Reference” conférés à l’ancien juge Domah et ses deux assesseurs stipulaient que le trio devait établir s’il y avait une offre concrète du groupe sud-africain de MMI chiffrée à Rs 4, 3 milliards et de tirer au clair le mécanisme utilisé qui a mené à la vente des 23,4% d’actions détenues autrefois par la BAI de Dawood Rawat pour un montant de Rs 2,4 milliards à un consortium d’actionnaires de Britam. À l’Hôtel du gouvernement, on affirmait que l’objectif de cette commission d’enquête était d’établir s’il y avait bel et bien eu un manque à gagner considérable lors de cette vente. Mais dans l’entourage de l’ex-Chairman Emeritus de la BAI, on affirme que l’institution d’une telle commission d’enquête serait un aveu de taille de l’État mauricien qu’il avait des actifs qui valaient plus que le manque de liquidités qui a été la raison d’être de la révocation de la licence bancaire de la Bramer Bank. Avec une invitation positive de la commission, il est hors de question que Dawood Rawat fasse le déplacement à Maurice en raison du mandat d’arrêt international qui pèse encore sur lui depuis le début de l’opération Daylight Robbery. On laisse toutefois entendre que plusieurs moyens sont envisagés pour rendre possible cette déposition, notamment par visioconférence ou encore par la soumission de “Written Statements” de Paris.

À ce stade, selon les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien, la commission Britam procède à la vérification de tous les documents déposés et les dépositions enregistrées. Dans les milieux proches de la commission, on indique que le travail s’annonce de longue haleine vu qu’il y a eu plusieurs points contradictoires avancés. On laisse également entendre que certains protagonistes peuvent être convoqués à titre personnel pour éclaircir certains points nécessitant des clarifications en prélude de la rédaction du rapport. Mais en parallèle, la commission Domah devra trancher sur l’invité surprise qui est Dawood Rawat.

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