Opération Daylight Robbery- Saison II : KPMG dans de sales draps !

Cinq ans après, trois Top Guns de cette firme d’experts-comptables, dont l’ex-Managing Partner, Jean-Claude Liong, épinglés pour infractions pénales dans le rapport du Financial Reporting Council

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La PowerPoint Presentation du 29 mars 2011 au BAI Audit Committee sur banqueroute du groupe BAI depuis 2009 revient sur le tapis avec le Central CID dépoussiérant le dossier à charge

Dans exactement un mois, cela fera cinq ans que l’empire de l’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI, Dawood Rawat, de Rs 35 milliards, s’est écroulé avec la révocation par la Banque de Maurice de la Banking Licence de Bramer Banking Corporation Limited. Certes, il y a eu l’Award arbitral de la United Nations Commission on International Trade Law (UNCITRAL) rejetant les prétentions de Dawood Rawat pour des compensations de Rs 35 milliards. Mais l’enquête initiée par le Central CID, s’échelonnant sur plusieurs mois et sur de multiples aspects de ce Ponzi Scheme et ses half and fully-baked deals, s’est soldée par des charges rayées en série devant les différentes instances judiciaires du pays. L’ex-Chairman Emeritus, qui a cherché refuge à Paris depuis bientôt cinq ans, a aussi vu le red notice émis par Interpol sur demande des autorités mauriciennes être enlevé. Mais tout semble indiquer qu’un nouveau chapitre de l’opération Daylight Robbery devrait s’ouvrir bientôt. C’est ce qui découle des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès des sources concordantes.

À la première rangée des épinglés de la saison II de l’opération Daylight Robbery devraient se retrouver des Top Guns de la firme d’experts-comptables KPMG, un des Big Four in the Accounting World, dont l’ex-Managing Partner du groupe et également signing partner des comptes du groupe BAI, Jean-Claude Liong. Les deux autres partenaires de KPMG, qui devraient être inquiétés dans ce nouvel épisode de la BAI Saga sont Subhas Purgas et Ashish Ramyead. Ce développement est intervenu à la lumière des findings d’un rapport du Financial Reporting Council sur les comptes du groupe BAI avec leurs responsabilités professionnelles engagées. Cette enquête avait démarré dès 2015.

Depuis le début du mois dernier a été soumis ce rapport du Financial Reporting Council recommandant qu’une enquête au pénal pour des infractions graves à la Financial Reporting Act soit ouverte à l’encontre des partenaires susmentionnés de KPMG en attendant d’autres développements susceptibles d’impliquer des proches lieutenants d’affaires de Dawood Rawat, dont Ehsan Mohamud Swadeck Taher, Rishi Sookdawoor ou encore Osman Badat. Des indications sont que le rapport de cette instance régissant la profession de comptable est actuellement épluché en haut lieu aux Casernes centrales, avec un calendrier de travail bien établi et que bien avant la date du cinquième anniversaire, ils devront être convoqués pour interrogatoire under warning quant à leur complicité alléguée dans le cover-up de la banqueroute du conglomérat de Dawood Rawat depuis l’exercice financier de 2009.

Détails troublants
Le point de départ de cette nouvelle étape dans l’enquête de l’écroulement de l’empire BAI serait la PowerPoint Presentation en date du 29 mars 2011 par les représentants de la firme KPMG aux membres du Top Management Committee de BAI, dont Swadeck Taher, alors CEO, Rishi Sookdawoor, Chairman et CEO et Osmlan Badat, Chief Financial Officer de Bramer Financial Services Group. Dans l’entourage professionnel et autres des trois partenaires de KPMG, on confirme que ces derniers pourront difficilement échapper à l’étape de ces séances d’interrogatoire under warning avec les conclusions transmises à l’Office of the Director of Public Prosecutions pour toute décision.

Jean-Claude Liong et ses partenaires de KPMG seront confrontés aux détails troublants de la PowerPoint Presentation de l’état des finances de BAI à partir d’un document accablant d’une cinquantaine de pages. À la page 31, les auditeurs de KPMG, s’appuyant sur un dernier rapport d’actuaires, notaient que « policy holders funds are being invested in related entities where minimal return is obtained and recoverability is low ? It is not sustainable for long term and there is a liquidity issue. »

Plus loin dans cette même PowerPoint Presentation, KPMG se demandait « how cash is going to be generated to pay out Rs 4 180 395 in year 2011 ? Where liquid assets amount to Rs 967 million High reliance on renewals to finance maturity. » Comme pour confirmer que dès 2009, le trou dans les comptes du groupe BAI était devenu ingérable et intenable, une résolution avait été adoptée par le board faisant état d’émission de Corporate Bonds de BAS Holding Co Ltd pour un montant de Rs 750 millions assortis d’intérêts variant entre 11 et 18%. Le libellé de la motion était que « the corporate bonds shall be redeemed upon maturity from funds received by BA Investment, disposal of assets and/or investments if required », ou encore que « the proceeds of these bonds to be used to finance the existing losses and working capital requirements of the subsidiairies of BAI. »

La faute professionnelle qui est reprochée à Jean-Claude Liong et à ses collègues partenaires de KPMG est qu’en dépit de ces nombreux graves problèmes relevés au niveau de la gestion de fonds et le groupe BAI ne pouvant plus prétendre être un going concern depuis 2009, ce bureau d’audit a émis systématiquement des clean records dans les bilans financiers annuels subséquents.

En tout cas, pour KPMG, et surtout pour le trio Liong-Purgas-Ramyead, le mois de mars 2020 risque d’être celui de vérité par rapport aux dispositions de la Financial Reporting Act avec des amendes se montant à des milliards, même si le rapport du Financial Reporting Council a pris cinq ans pour arriver à bon port

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