OPÉRATION « LAKAZ LERWA LION » : Dialogue de sourds avec Ramgoolam au CCID

La seconde partie de la première séance d’interrogatoire Under Warning de Navin Ramgoolam hier après-midi, dans le sillage de l’opération « Lakaz Lerwa Lion » exécutée le 6 février dernier, se résume à un véritable dialogue de sourds au QG du Central CID. C’est ce qui découle des premières informations alors qu’un nouveau rendez-vous pour la reprise de l’exercice a été pris pour vendredi prochain. Le principal élément de défense avancé par l’ancien Premier ministre est qu’il est victime d’une « vendetta politique » depuis sa défaite aux élections générales du 10 décembre dernier.
Pendant tout l’après-midi d’hier et face aux questions des hommes de la Special Cell, sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi, Navin Ramgoolam a adopté la ligne d’un dialogue de sourds. Il est resté “mute face” à l’énoncé des dizaines d’interrogations formulées, fait-on comprendre aux Casernes centrales. Une façon de dire en substance qu’il a fait valoir son droit au silence.
Pour cette séance de questioning, le Central CID s’est attardé sur la première partie de la soirée du samedi 2 juillet 2011 avec le déroulement de la soirée mondaine et du dîner offert par Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack. Il n’a donné aucune information ni confirmé aucun détail au sujet de l’identité des convives à table au cours de cette soirée, malgré les détails avancés par les membres de l’Investigation Team, comprenant entre autres le surintendant Manaram et l’assistant surintendant de police Rugbur.
À ce stade, l’interrogatoire de Navin Ramgoolam – qui était accompagné de Mes Yousouf Mohamed, Senior Counsel, et Gavin Glover – n’a pas encore abordé le volet crucial des incidents survenus vers 1h20 le matin du 3 juillet avec un intrus ayant épié le couple Ramgoolam/Soornack dans la chambre du premier étage du bungalow de Roches-Noires avant de passer à l’attaque. Les enquêteurs de la police soupçonnent que, lors de cette agression, l’ancien Premier ministre, qui a tenté de se défendre, a été blessé au bras et à l’estomac avec un tournevis.
Probablement vendredi, ou lors d’une séance suivante, Navin Ramgoolam pourrait être confronté à des extraits des échanges avec son agresseur. En présence de l’agresseur, il lui aurait dit : « To kone ki mwa. Mo mem Premye minis sa pei-la ! » Ce à quoi, l’agresseur lui aurait répondu du tac au tac en substance, soit « Kan to ene Premye minis, to kapav fer saki to anvi ar fami dimoune… »
Dans la même foulée, le suspect Ramgoolam devra être confronté à des appels téléphoniques ou encore d’échanges de SMS en vue d’entrer en contact avec le patron de Fashion Style et ancien partenaire d’affaires de Nandanee Soornack, Rakesh Gooljaury. Le volet du Cover-Up de ces incidents devra être au centre des préoccupations du Central CID probablement au début de la semaine prochaine.
Entre-temps, dans le statement rédigé dans la matinée d’hier de sa propre main, sur deux pages du Statement Pad du Central CID, Navin Ramgoolam crie à la « vendetta politique » et à une enquête « biassed » en faisant état de la proximité des enquêteurs et le pouvoir politique en place. Il a rejeté catégoriquement les allégations de complot pour dissimuler la vérité, la présence de Ramgoolam, portées à son encontre par Rakesh Gooljaury dans sa déposition du 11 janvier dernier, où il s’était rétracté par rapport à sa première version consignée au poste de police de Rivière-du-Rempart dans la matinée du 3 juillet 2011. Ce jour-là, il avait allégué avoir été victime d’un cambriolage pour un butin de Rs 20 000. Conformément aux directives d’alors de « pran sa sarz la », il n’avait nullement fait état de la présence de Navin Ramgoolam au bungalow lors de cette nuit fatidique.
À noter qu’alors que Navin Ramgoolam était interrogé hier après-midi, le directeur du National Security Service, le DG Hoolash, a passé au moins un quart d’heure dans les locaux du Central CID. Pour éviter de se faire photographier, le patron du service de renseignements a utilisé la petite porte de service du Central CID pour éviter les journalistes présents dans l’enceinte des Casernes centrales…

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