Opérations maritimes : la NCG en action

Leur travail périlleux en mer est peu connu des Mauriciens. Pourtant, les officiers de la National Coast Guard (NCG) sont appelés à mener différentes opérations à n’importe quel moment. Sauvetage en mer, saisie de drogue, patrouille… Autant d’exercices qu’ils effectuent régulièrement. Pour autant, même s’ils ont été formés pour des opérations demandant certaines qualités, ils comptent aussi sur le public pour qu’il soit vigilant et respecte les règles avant de s’aventurer en mer.

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Dans le cadre de ses 31 ans et du 250e anniversaire de la force policière, la NCG organise une campagne visant à informer le public sur les différents types d’opérations et l’expertise des officiers spécialisés de cette unité. La campagne a démarré vendredi matin sur la plage publique de Mon-Choisy, où des tentes ont été installées pour que le public puisse découvrir tout le travail de la NCG. « Nous approchons les gens pour leur dire quelles sont les précautions à prendre lorsqu’ils se rendent à la plage », soutient le surintendant de la NCG, Vishwanath Virahsawmy, au Mauricien.

Selon lui, il est important de sensibiliser le public sur les dangers auxquels il s’expose en mer suite aux cas de noyades enregistrés depuis le début de l’année. Ces noyades, dit-il, sont aussi causées par la consommation de boissons alcoolisées avant d’aller nager. En vue d’avertir le public, la NCG distribue ainsi des pamphlets d’avertissement. « Nous demandons au public de ne jamais consommer d’alcool avant d’aller en mer car cela peut s’avérer fatal », ajoute-t-il, tenant en compte que des noyades ont été enregistrées dans le lagon en raison justement de l’alcool. 
Le public a aussi eu droit à une exposition des différentes unités de la NCG et le travail que son personnel effectue. Ces unités concernent les interventions en haute mer et la lutte anti-pollution en mer, entre autres. Des maquettes de bateaux et d’avions sont aussi présentées, tout comme des équipements spécialisés portés par les officiers en cas de marée noire. Lors de cette journée, une démonstration de sauvetage par des officiers a aussi été organisée. Ces derniers ont aussi expliqué aux personnes présentes ce qu’elles doivent faire lorsqu’une personne se retrouve en difficulté en mer. Différents scénarios ont aussi été mis sur place pour que le public puisse découvrir les activités de la NCG.
Selon le surintendant, il faut venir vers le public pour qu’il soit avisé afin de diminuer les accidents en mer. « Nous faisons beaucoup d’interventions. Nous avons sauvé la vie de nombreuses personnes », dit-il, notamment depuis janvier.

Pour lutter contre la pêche illégale, les officiers de la NCG doivent également veiller au grain. « Nous organiserons des opérations surprises, où nous avons saisi des sennes illégales. C’est un exercice que nous effectuons tous les jours », dit-il. Toutefois, les officiers de la NCG doivent relever de nombreux défis. Parlant sur la pêche illégale, notre intervenant soutient ainsi que les officiers doivent « toujours être en avance », poursuivant : « Ceux qui font cela évoluent rapidement et il faut que nous évoluions également. De ce fait, nous avons installé des Coastal Radar Surveillance pour que nous puissions détecter des bateaux et des mouvements illégaux », dit le surintendant. Pour lutter contre le trafic de drogue, l’équipe de l’ADSU opère avec les officiers de la NCG. « Notre équipe soutient cette unité de police et nous voyons le nombre de saisies effectuées », dit-il. Au niveau de la formation, il avance qu’elle est essentielle pour les officiers. « Nos cours sont taillés sur mesure et évoluent continuellement tout au long de l’année », dit-il.

Une équipe prête en toutes circonstances

Cette unité de la NCG, composée d’une soixantaine d’officiers, effectue des opérations périlleuses. Leur formation de haut niveau exige un physique fort et un état psychologique solide. « Ces officiers effectuent une formation spéciale. Nous avons des officiers indiens, français et anglais qui viennent souvent pour des cours de recyclage », souligne un autre officier, qui a voulu garder l’anonymat. Cette unité lutte essentiellement contre la piraterie maritime, la contrebande et le trafic d’armes, mais fait aussi de la plongée pour sauver des vies. « Ces officiers doivent être prêts à n’importe quel moment », dit-il. Sans compter que chaque officier doit porter de lourds équipements, dont le poids est de 30 à 50 kg. « Il faut être passionné pour ce travail, car la formation est elle-même très dure », concède-t-il.

Chaque officier, dit-il, « doit être en bonne santé et garder la forme ». La formation comprend une partie théorique et une autre pratique, mais aussi demande d’avoir un mental à toute épreuve. « C’est un travail où on est exposé », rappelle d’ailleurs un officier.
S’agissant des opérations de saisies de drogue, les officiers travaillent sur la base d’informations avec l’ADSU. Pour ces types d’opérations, les officiers de cette équipe accompagnent les officiers de l’ADSU pour des recherches sur des bateaux suspects, de même qu’ils procèdent à des arrestations. Une fois ces personnes arrêtées, l’ADSU prend le relais. Il avance que cette équipe effectue également des opérations de sécurité dans la région.

Par ailleurs, les officiers qui seront recrutés dans l’unité de plongée sont formés par la Police Diving School. Avant qu’un officier soit intégré dans cette unité, il passe par des tests. « S’il est qualifié pour le travail qu’il sera appelé à faire, on le prend dans l’équipe », dit-il. Lors de cette journée, les officiers présents ont été unanimes sur la sécurité en mer.
« Nous avons remarqué que de nombreuses personnes consomment de l’alcool avant d’aller en mer, sont négligentes et n’attendent pas la période de digestion avant d’aller nager », disent les officiers. De plus, ils notent que certains ne connaissent pas le lieu où ils vont nager. « Nous avons aussi connu des cas où les gens étaient avertis de ne pas s’aventurer dans des endroits à risque et n’ont pas écouté, se retrouvant alors en difficulté », dit-il.

S’ils disent avoir été critiqués en raison du retard des officiers à sauver des vies, ils avancent que le public doit également comprendre que les officiers « font tout leur maximum pour sauver des vies mais doivent respecter certains critères » avant d’aller en mer. « On nous critique souvent, mais on ne prendra pas la mer quand la météo a déconseillé de s’y rendre », disent-ils. Ces officiers gardent quand même l’espoir que les jeunes soient conscients des dangers en mer. À noter que le deuxième NCG “awareness camp” se tiendra ce 31 juillet sur la plage publique de Belle-Mare.

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