ORAL ENGLISH: Aucune formation pour les enseignants d’anglais depuis janvier

Les examens d’Oral English, épreuve obligatoire du papier d’anglais des examens du School Certificate, a connu des changements importants au niveau du syllabus cette année et les élèves seront examinés autrement. Cette modification a pris effet depuis le début de l’année car le nouveau batch d’élèves qui vont se présenteront aux examens en novembre sera évalué selon les nouveaux critères. Or ce n’est qu’aujourd’hui, soit quelques jours avant la rentrée pour le troisième trimestre, quand les enseignants ont pratiquement terminé la formation des élèves, qu’ils ont été appelés à suivre une formation à ce sujet. Des enseignants déplorent cette pratique, indiquant que chaque prof a formé ses élèves à sa façon car ils n’ont reçu aucune directive depuis le début de l’année.
Le questionnaire d’anglais aux examens de School Certificate (SC) comporte trois épreuves obligatoires : le Paper 1 – Reading and Directed Writing (53 %), le Paper 2 – Continuous Writing (35 %) et le Paper 3 – Oral (12 %). Cette dernière épreuve était composée de trois parties : Reading Aloud, Conversation et Picture Discussion.
Le classement des candidats est établi sur une échelle de un à neuf. Ils étaient 20 548 candidats à Maurice et 667 à Rodrigues à prendre part aux derniers examens.
L’Oral English se tiendra en novembre pour la quatrième année consécutive en même temps que les autres examens de SC. Cette épreuve avait lieu auparavant en juillet. Cette décision, indique-t-on, a été prise car les vacances du deuxième trimestre sont trop courtes pour l’organiser et former des examinateurs. « De plus, beaucoup d’élèves partent en voyage ou participent à des compétitions sportives à cette période. Ce qui fait que nous avons trop de special cases. » L’épreuve a ainsi dû être organisée une nouvelle fois les années précédentes.
Le candidat ne sera par ailleurs plus appelé à décrire un dessin. Il sera encouragé à converser sur un sujet précis avec l’examinateur. Ce dernier choisissait auparavant un thème que devait traiter l’élève. Les thèmes proposés sont désormais spécifiques et en relation avec la culture générale. L’Oral English comptera pour 12 % du marking final de l’épreuve d’anglais.
Depuis le changement de syllabus, les avis divergent parmi les profs d’anglais. Plusieurs estiment ainsi que la partie Picture Description permettait auparavant à la majorité d’élèves d’obtenir de bonnes notes. « Le candidat n’avait qu’à décrire ce qu’il voyait. On pouvait aussi leur poser des questions… mais avec les changements, les sujets peuvent ne pas être à leur niveau », indique-t-on.
Certains enseignants d’anglais trouvent aussi que les changements pourraient pénaliser les élèves moyens car « il n’y a pas suffisamment de temps pour enseigner l’Oral English puisqu’il y a d’autres modules comme la compréhension et la rédaction ». Ils soulignent d’ailleurs n’avoir reçu qu’une lettre du Mauritius Examinations Syndicate leur faisant part que le syllabus a changé et qu’ils seront appelés pour une formation. Or, deux trimestres se sont écoulés et le programme est presque terminé, avant qu’ils ne soient contactés aujourd’hui pour un atelier de deux jours.
« Pendant tout ce temps, nous avons formé nos élèves sur le peu d’informations que nous avions », indiquent des enseignants. « Il n’y a aucune uniformité… Les élèves s’embrouilleront lors des examens car c’est aujourd’hui que le MES nous donnera les directives pour les évaluer. »
Si d’habitude la formation des examinateurs d’Oral English se fait durant les vacances du deuxième trimestre, l’on estime qu’en raison du changement de syllabus, le MES aurait dû prendre d’autres dispositions. De plus, soulignent des enseignants, ils n’ont reçu aucun specimen paper ni de guidelines du Cambridge pour former les candidats. Soulignons que les Coordinators et Chief Examiners qui doivent à leur tour former les examinateurs ont quant à eux reçu une formation en avril.
Par ailleurs, la Government Secondary Schools Teachers Union dénonce la « façon de faire » du MES. « C’est l’habitude du MES de mettre la charrue avant les boeufs », souligne Vikash Ramdonee, le secrétaire du syndicat. Il déplore aussi que « les élèves sont pris comme cobayes » à chaque changement au niveau du syllabus des examens.
« Il n’y a aucune coordination au niveau du MES pour s’assurer que les enseignants sont formés à temps en vue de préparer les élèves pour les examens », s’insurge Vikash Ramdonee soulignant que « ce n’est pas la première fois que ce genre de situation se produise ». « Le MES ne peut procéder par trial and error quand il s’agit de l’avenir des enfants », dit-il.
Contacté à plusieurs reprises, le département concerné au MES n’était disponible pour répondre à nos questions, « tous étant pris par le workshop qui a débuté ce matin ».

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