ORNITHOLOGIE : Ramen Narainsamy, chasseur de belles rencontres

Qu’ils soient endémiques, indigènes, exotiques ou migrateurs, les oiseaux fascinent Ramen Narainsamy. En témoignent les clichés du photographe et ornithologue qui a consacré sa vie entière à étudier et à élever des oiseaux. Un premier ouvrage, qui rassemblera l’ensemble des volatiles de Maurice et de Rodrigues, vient concrétiser non seulement des années de recherches, mais également le désir du photographe, formé à la Royal Air Force britannique, de participer à la préservation de ces espèces.
Ses travaux sont prêts. L’ornithologue (personne qui étudie les oiseaux) mauricien Ramen Narainsamy vient de compléter ses recherches sur les neuf espèces endémiques de Maurice. Il ne lui reste plus qu’à publier son premier livre, entièrement consacré aux oiseaux de Maurice et de Rodrigues, et qui contiendra une cinquantaine de clichés. Dans les textes qu’il rédige pour compléter son ouvrage, il décrit les oiseaux endémiques et communs de Maurice et de Rodrigues. Parmi eux, la crécerelle, le paille-en-queue, le coq des bois, le pigeon des mares, la perruche à collier, l’oiseau à lunette gris, la rousserole et le cardinal jaune de Rodrigues. « Chacune de mes photos a nécessité quelques visites à Maurice et de nombreuses explorations », dit celui qui est installé en Angleterre depuis 1959, et engagé à la Royal Air Force britannique comme photographe.
Dans son sac photo, uniquement du matériel « Nikon » : un modèle 3DX, objectifs 600mm et 18-200mm, et un Nikon D700 80-400mm. Ramen Narainsamy n’hésite pas à parcourir des kilomètres afin de pouvoir photographier les oiseaux dans les gorges, les forêts et les îles. Avec l’aide de son puissant téléobjectif, il est à l’affût pour capturer des instants saisissants. Les jours de pluie ou de chaleur intense ne le décourageront pas. « Il m’est souvent arrivé de passer des journées sous la pluie, ou à marcher des kilomètres exposé au soleil pour atteindre certains endroits où je m’attendais à voir des oiseaux. Parfois, je passe des journées entières sans voir un seul spécimen ». Mais il n’a jamais baissé les bras. « I never give up : persistence and determination is a virtue », dit-il.
Les oiseaux sont pour la plupart petits et sont généralement farouches. Pour réussir à les prendre en photo, il faut être discret et très patient. Parfois, il lui faut patienter plusieurs heures devant un arbre avant de voir se poser l’oiseau qu’il recherche. Et quand il prend son envol et déploie ses ailes, c’est aussi un spectacle à ne pas rater.
Le rapprochement est aussi crucial que la vitesse. « Les oiseaux restent habituellement peu de temps au même endroit. La plupart du temps, on ne dispose que de quelques secondes pour effectuer la mise au point », dit-il.
Ramen Narainsamy s’intéresse aux oiseaux depuis son enfance. La conure soleil (Sun Conure), perruche américaine, est la première expérience d’élevage et surtout de reproduction pour Ramen Narainsamy. C’était en 1974. En 1975, il publie un article sur l’élevage en captivité de la conure soleil. Il est détenteur d’une médaille d’or de la Parrot Society d’Angleterre pour l’élevage de la Sun Conure.
Installé à Greenwich, en Angleterre, Ramen Narainsamy découvre la photographie lorsqu’il s’engage dans la Royal Air Force. C’était après ses études, en 1959, et c’est à cette période qu’il se procure son premier appareil. Lorsqu’il revient à Maurice en 1982, il prend la direction du Casela Bird Park jusqu’en 1990. À cette époque, il importait des oiseaux et élevait plusieurs espèces. Parallèlement, il écrivait des articles sur la reproduction des différentes espèces, et faisait imprimer des cartes postales qui étaient ensuite mises en vente à la boutique du Casela.
Le parc comptait alors un millier d’oiseaux, et plus de 80 espèces rares. Ramen Narainsamy a également exercé comme volontaire dans un établissement d’élevage en captivité, où il a tout appris sur les techniques d’élevage. En 1989, il fonde avec ses collègues The dodo society for the protection of fauna and flora.

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