PAILLES | En début de soirée d’hier : Trois employés, piégés par des flammes

– Serge Rioux (54 ans), Fabrice Maurice (23 ans) et Anoushka Gokool (32 ans) de Lab 51 n’ont pu sortir du bâtiment alors que le feu se propageait

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– La MCIT en charge de l’enquête dans cette affaire, dont les circonstances restent à être déterminées

Le violent incendie ayant ravagé l’immeuble abriant la compagnie Lab 51 à Pailles en début de soirée hier a fait trois victimes, Serge Rioux, un ressortissant étranger, Fabrice Maurice, âgé de 23 ans et Anoushka Gokool (31 ans). Les trois employés de cette entreprise spécialisée dans la fourniture de solutions d’affichage en matière d’image de marque et de publicité se trouvaient à l’intérieur de l’immeuble lorsque le feu a commencé à se propager. Selon les premières indications, les trois qui effectuaient visiblement des heures supplémentaires se sont retrouvés coincés à l’intérieur et n’ont pu se frayer un chemin vers la sortie. Des experts du Scene of Crime Office (SOCO) ont procédé aux premiers prélèvements ce matin sur les lieux n vue de déterminer la cause du sinistre et la Major Crime Investigation Team (MCIT), qui est en charge de l’enquête dans cette affaire, devait convoquer le directeur de Lab 51, Yannick Lacoste, pour qu’il fournisse des renseignements quant aux produits stockés dans les locaux de la compagnie. La Fire Investigation Unit a également initié une enquête sur cet incendie ayant fait trois victimes.

Les premiers éléments d’informations recueillis sur place ainsi qu’à l’hôpital Dr Jeetoo hier soir indiquaient que les trois employés ont péri asphyxiés sur les lieux alors que les pompiers arrivaient sur place pour circonscrire l’incendie. Très peu d’informations étaient disponibles pour connaître les circonstances dans lesquelles cet incendie a éclaté hier vers 18h ou encore ce que faisaient les deux employés, à savoir Fabrice Maurice (23 ans) et Anoushka Gokool (32 ans), des habitants de La Caverne et de Le Hochet respectivement en compagnie du cadre, Serge Rioux, qui est un ressortissant étranger habitant Mont-Choisy. On laissait entendre hier soir qu’il y avait un autre employé sur place avec les victimes mais que celui-ci avait quitté les lieux pour aller chercher de la nourriture pour ses collègues. Les premiers secours dont les habitants qui habitent non loin de l’entrepôt, situé à Pailles, affirment avoir entendu des cris venant de l’intérieur et confirment qu’à un certain moment les trois victimes luttaient pour sortir des lieux et appelaient à l’aide. Mais on avance que les trois ont été piégés par les flammes et les fumées épaisses et n’ont pu se frayer une voie vers la sortie.

Le feu, qui s’est vite propagé, a provoqué une panne d’électricité qui a rendu la situation plus difficile pour que les trois puissent s’en sortir. Les trois victimes ont d’ailleurs été retrouvées dans la même pièce, selon les informations émanant des pompiers. Sur les lieux hier soir, l’Acting Chief Fire Officer Dorsamy Ayacouty a expliqué que les effectifs de pompiers ont connu des difficultés pour porter au secours des victimes car l’entrepôt de Lab 51 était déjà “smoke-lock”. « Premye konsta seki batiman Lab 51 konpletman detrir par sa dife-la ek la fime. Malerezman finn ena trwa viktim. Enn madam ek de misie. Osito ponpie finn arive, batiman la ti deza “smoke lock” ek ti ena dife alinteryer », a-t-il expliqué. Et d’avancer que « sekirite finn inform nou ki ena trwa dimounn ».

« Noun met tou nou zefor pou al rod zot ek tir zot. Me malerezman batiman-la ti kouma enn labyrint ek noun gagn difikilte pou trouv ban akse pou ariv ziska zot », a laissé entendre le responsable des sapeurs-pompiers. Pour lui, les circonstances de cet incendie restent à être déterminées. « Vi lanpler sa dife-la dan tigit letan, nou bizin fer enn lanket aprofondi me nou kone ki Lab 51 servi ban kiksoz ki inflamab, plastik, tiner, lesans ek la pintir ek osi batiman-la ena bann floor ki an dibwa » a déclaré Dorsamy Ayacouty. Quant aux proches des victimes, notamment des deux jeunes, Anoushka Gokool et Fabrice Maurice, ils étaient inconsolables.

La mère d’Anoushka Gokool affirme qu’elle a appris la nouvelle qu’un incendie avait éclaté dans la compagnie où travaillait sa fille vers 19h. « Noun esey call li me li pa ti pe reponn so telefonn », explique-t-elle en larmes. Elle s’est rendue sur les lieux à Pailles. « Zot dir mwa li ti pe fer overtime. Li fer bann zafer Printed laba li. An kour de rout mo ti ena lespwar. Zot dir mwa li ti san konesans me li pann brile. Linn toufe ek sa lafime la. Ki mo pou fer aster ? », laisse entendre la mère consolée par ses proches. « Mo pe get sa la fime-la, tro bokou. Ponpie pe kase mem me pena plas pou la fime-la sorti », avance cette habitante de Le Hochet qui affirme que sa fille travaillait dans la compagnie Lab 51 depuis presqu’un an.

Quant aux membres de la famille de Fabrice Maurice, ils étaient très perturbés par le drame et ne voulaient pas faire de commentaires. Le jeune homme, selon ses proches, y travaillait depuis plus d’un an. L’une des responsables de Lab 51, Véronique Vencatasamy qui est venue à l’hôpital Jeetoo hier soir, a déclaré qu’elle a reçu un appel pour lui dire qu’il y avait le feu à l’entrepôt et que dès qu’elle est arrivée sur les lieux, « tout était fini ». Elle a laissé entendre qu’elle n’avait pas à ce stade les informations pour savoir ce que faisaient les trois victimes sur place. La police et les pompiers se sont rendus sur les lieux ce matin pour mieux comprendre ce qui s’est passé.

 

Dorsamy Ayacouty, Acting Chief Fire Offcer :

« Dife-la inn al vit! Nou bizin kone

vreman kinn kapav inn fer sa »

Selon l’Acting Chief Fire Officer, Dorsamy Ayacouty, « kouma nou’nn arive, sekirite inn inform nou ti ena zis trwa dimounn ti pe fer “overtime” ». Une fois sur place, les sapeurs-pompiers ont noté que le feu avait déjà gagné une bonne partie du bâtiment. « Ti ena de-trwa fwaye isandi. Batiman-la ena bann “floor” ki an bwa. Tousa la inn alimant dife-la », explique-t-il. Il n’est pas en mesure de déterminer la cause de l’incendie à ce stade, mais soutient que « nou ankor pe fer investigasion profon vi lanpler sa dife-la dan enn tigit letan ». Il poursuit : « Nou bizin kone vreman ki kapav inn fer sa. » Et d’ajouter que « dife-la inn al vit ». 

L’Acting Chief Fire Officer a confirmé que le Lab 51 utilise des produits inflammables comme du plastique, de la peinture et du “thinner”. Il a précisé qu’à l’arrivée des pompiers, ces derniers ont estimé que les victimes étaient déjà décédées. « Sekirite ti dir li tann kriye, me kan nou’nn vini nou pann tann narnie », dit-il. Par ailleurs, l’Acting Chief Fire Officer dit ne pas être en mesure à ce stade d’affirmer si Lab 51 possède un “fire certificate”. « Avan li ti ena so Fire Certificate. Avek nouvo lalwa kot li bizin renouvle, mo pa kone si inn fer sa prosedir la. Nou pou verifie demin (aujourd’hui, ndlR). Par la suite, nou pou prepar enn rapor preliminer », indique-t-il.

L’incendie a éclaté vers 18h. Les équipes de Port-Louis, de Coromandel et de Curepipe, ainsi que la Special Operations Division, ont été mandées sur les lieux. Toutefois, il a ajouté: « Il y avait une épaisse fumée et les opérations ont été difficiles au début. Toujours est-il que nos hommes ont persévéré pour pénétrer à l’intérieur car on nous avait dit qu’il y avait trois personnes à l’intérieur. L’échelle télescopique a aussi été utilisée. »

L’Acting Chief Fire Officer fait comprendre que même si la situation était sous contrôle vers 22h, les équipes de Port-Louis et de Coromandel sont restées sur place pour effectuer une surveillance. « Avec le bois et les autres matériaux qu’il y avait sur place, le feu aurait pu reprendre à n’importe quel moment. Il fallait être vigilant. » Ce dernier ajoute que le voisinage n’a pas été affecté, ni par l’incendie, ni par les épaisses fumées.

 

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