PANDÉMIE DE COVID-19 OU ECO-VID 20 : Le tourisme, retour à la normale probable au 4e trimestre 2021

Le SRD Department de MCBGroup, mené par Vicky Hurrynag, ne prévoit que 400 000 touristes au mieux cette année contre les 1,3 million de l’année dernière
Le CEO de Business Mauritius : « Nos habitudes de dépenses ne seront plus les mêmes et cette mutation va entraîner une pression supplémentaire sur la roupie »

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Alors que la décision sur le déconfinement se faisait encore attendre en fin de semaine, les effets catastrophiques de la pandémie de COVID-19 se confirment de plus en plus. Ainsi, la troisième édition de COVID-19 Weekly Economic Watch du MCBGroup indique que pour un retour à la normale probable du tourisme, il faudra repasser au quatrième trimestre de l’année prochaine. De son côté, Business Mauritius, qui a animé un point de presse par le truchement de visioconférence, tire la sonnette d’alarme en reprenant la thèse que « pour la première fois en 40 ans, l’économie de Maurice va se contracter. » Par contre, tout un chacun s’accorde à dire que le razzmatazz entretenu sur les réseaux sociaux autour de la levée du confinement n’est qu’aléatoire face à l’enjeu économique et social que représente le passage du Virus Sans Frintière au sein des ménages à Maurice. Déjà, les dégâts des premiers licenciements se font sentir dans différents coins de l’île.

Le Strategy, Research & Development du MCBGroup, sous la direction de Vicky Hurrynag, affine ses analyses par rapport au tourisme avec des prévisions de seulement 400 000 touristes cette année, soit quelque 30% de la performance de 1,3 million de l’année dernière. De ce fait, il faudra s’attendre à un manque à gagner de plus de Rs 40 milliards de recettes touristiques brutes d’une année à l’autre. En 2019, l’industrie touristique avait généré des revenus de l’ordre de Rs 63 milliards, comme pour mieux préciser le gouffre provoqué par l’ECO-VID 20 pour le tourisme.
Le MCBGroup souligne, en guise de prévisions que « a modest pick-up in arrivals is foreseen as from the fourth quarter (Q4 2020), with a return to pre-pandemic levels not to be observed before the fourth quarter of 2021 (Q4 2021) based on projections of international tourist arrivals and views by local operators ». Au chapitre des revenus, même si le taux accéléré de la dépréciation au tableau de change de la Banque de Maurice devrait générer des roupies supplémentaires, le bottomline pourrait ne pas suivre vu que « some hotel are expected to cut prices more that proportionately in the face of lower demand, with the average tourist also reducing his spending ».

Passant en revue la situation au 40e jour de couvre-feu sanitaire, donc de lockdown, Business Mauritius dresse un bilan des secteurs les plus touchés, dont l’hôtellerie, représentant 8,2% du PIB mauricien et qui est au centre d’un écosystème avec une multitude de secteurs secondaires codépendants qui risquent d’être fortement affectés ; la construction, avec un potentiel d’emplois avec 58 000 personnes directement concernées et le textile, qui doit conjurer le sort avec 40% des commandes textiles qui ont été annulées.

« Nos habitudes de dépenses ne seront plus les mêmes, cette mutation va entraîner une pression supplémentaire sur la roupie mauricienne et les secteurs qui, historiquement, ont eu un effet équilibrant sur la roupie ne pourront pas agir, vu leurs difficultés », déclare Kevin Ramkaloan, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, faisant ressortir que « nous faisons face à une situation exceptionnelle, un changement cataclysmique, il est l’heure de revoir nos modèles… Nous devons réfléchir à rendre notre économie agile pour en sortir plus forts et plus unis que jamais. » La conclusion macro-économique inévitable : une réduction significative de l’exportation avec un effet considérable sur l’économie mauricienne.

Plaidoyer en faveur des PME

Dans cette même perspective, Business Mauritius a déjà soumis au ministère des Finances un document sur la reprise économique. Le secteur privé fait un plaidoyer en faveur des PME en soulignant l’importance de la formation en temps de crise comme un soutien pour affronter les défis à venir. Jennifer Webb, s’exprimant au nom des PME, déclare : « C’est un coup très dur pour les PME qui font face à des problématiques de cashflow et de trésorerie. Nous espérons que les autorités faciliteront un accès rapide aux fonds de financement en support pour les salaires et auprès des banques. Nous espérons que les Mauriciens privilégieront de travailler avec les PME au cours de la relance. »

Madhavi Ramdin Clark, qui préside le Human Resources Committee de Business Mauritus en marge de la pandémie de COVID-19, a commenté la question de la protection de l’emploi dans la conjoncture. « Ce comité a travaillé sur une liste de recommandations que nous avons soumise au gouvernement et nous attendons des annonces imminentes des autorités », dit-elle… Interrogée au sujet de la reprise éventuelle des activités à partir du 4, elle se dit confiante de la capacité des entreprises à gérer ce nouveau départ. « Il est possible de reprendre une bonne partie des activités avec des protocoles clairs pour éviter une seconde vague de contaminations. Il s’agit bien là de protéger la santé des employés tout en protégeant leur gagne-pain », avance-t-elle.

Jacqueline Sauzier, qui préside le Food, Essential Supplies and Energy Committee, a abordé les enjeux à venir : mettre en place une production locale capable de se substituer à l’importation. Sur le plan de la fourniture d’énergie sur notre île, elle a souligné la nécessité de faire la coupe des cannes, dont est issue la bagasse, pour fournir l’énergie dont le pays a besoin. Elle a aussi commenté la situation prévalant avec la réouverture des supermarchés. « Cette réussite est le fruit d’un travail collaboratif incroyable. Les gens ont une perception erronée de ce secteur et pensent qu’il s’en sort bien face à la crise, mais il faut rappeler qu’il a opéré à flux tendus et que les supermarchés n’ont pas ménagé des dépenses pour mettre en place la sécurité sanitaire dans leurs locaux », dit-elle.
Pour sa part, Vidia Mooonegan, président de Business Mauritius, a réaffirmé le soutien de Business Mauritius au gouvernement et a réitéré son appel à tous les stakeholders : « Nous devons mettre de côté nos différences pour trouver des solutions ensemble. Notre priorité reste la santé des Mauriciens et la préser vation de leur gagne-pain. »

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