Par ciel mitigé…

Élection partielle fixée au 13 novembre 2019, Parlement dissous le 22 décembre. Les élections générales sont envisageables dans les 150 jours qui suivent. C’est, suppute-t-on, une feinte faite pour confondre l’adversaire. Et le vieux qui prend sa retraite parlementaire et qui exhorte à plébisciter l’excellent garçon.

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La partielle de Piton/Rivière du Rempart serait un gaspillage de fonds publics. Que pourra réaliser celui censé combler l’honorable vide laissé par Vishnu ? Un si bref mandat s’apparente assez à une volonté de servir des fins électoralistes. Bien sûr, rien ne saurait empêcher un miracle infrastructurel express de survenir dans la circonscription et de courir la campagne.

Il est craint (par un effet P’tit-Albert) qu’il ne se mette à pleuvoir des billets de banque. C’est avec le fric du contribuable que sera financée l’inutile partielle. Si ce n’est pas balancer le pognon qu’on nous taxe par la fenêtre… Le député élu dans le sillage du camarade Vishnu n’aura pas le temps d’être un serviteur efficace.

Qui alors résoudra les problèmes d’eau, d’éclairage et de voirie ? Un faiseur de promesses ou un turfiste invétéré ? On prendrait nos amis mandants du numéro 7 pour acquis. Jadis, certains furent prompts à fonder un fan-club politique en hommage à l’homme au béret cache-col. Exactement comme un fan-club de footeux. Le foot et la politique : deux passions mauriciennes since colonialism.

Subsiste le non-dit d’une action vengeresse si jamais le gouvernement passe la rampe aux générales et que la circonscription n’a pas pris le parti du soleil à la partielle. “Zot pou pez ou nam, kamarad.” Nos politiciens cultiveraient ce genre d’attitude revancharde ? Les mandants n’ont au fond pas le choix multiple dans l’exercice de leur expression démocratique.

Je me demande qui aura le courage d’envisager une taxe rurale à imposer aux riches propriétaires de villas ou à ceux disposant d’une vastitude de champs sucrés. On me laisse entendre qu’une telle mesure injecterait un paquet de milliards dans notre économie; on pourrait en prendre pour moderniser les infrastructures et… faire du social. Il n’est pas interdit de rêver, camarade !

“Pa kapav fer mirak ekonomik dan zis enn manda.” Comprenez que dans un souci de progrès, nous nous devons de plébisciter l’honorable Preums et ses petits camarades de travée. Mais au fond du sac de nœuds, quel choix avons-nous ? Entre les honorables Pravind, Navin, Paul, Xavier ? Et le sang neuf qui peine à faire acte de candidature…

Poissons rouges dans un bocal numérique. Notre temps de cerveau disponible est absorbé par les écrans… sans lesquels beaucoup ne pourraient plus vivre. Et je ne vous raconte pas le mécanisme addictif éveillé en vous par la pub. Cela va jusqu’à vous frustrer pour vous inciter à consommer, à acheter des choses dont vous n’avez pas toujours besoin.

J’en connais qui préfèrent se payer un écran plat plutôt qu’un lit. Quitte à pioncer dans un canapé jonché de débris de biscuits et de chips craquelés. Gardons-nous toutefois de juger quiconque. Nous pourrions tous un jour être au chômage et nous satisfaire d’un canapé-lit douillet, les yeux rivés sur du foot féminin. Et si demain vous étiez chômeur, vous feriez quoi ? Cela n’arrive pas qu’aux autres, hein !

Changeons de chaîne. Une charmante jeune demoiselle donne du “comme si” ad vomitum au reporter venu téléviser ses propos. Comme si elle voulait transposer le kouma dir du kreol morisien en français. C’était assez étrange et comique de dénombrer les “comme si”; pas sûr que nos ami(e)s d’origine française saisissent le sens de ce gribouillis linguistique.

Sans doute est-ce “comme ça” qu’une langue évolue. Pas de quoi casser trois pattes à un connard, mais peut-être de quoi s’interroger sur le niveau de l’enseignement dispensé à nou bann ti kamwad zanfan lekol, dont certains demain sèmeront la “zanzanie” au Parlement comme une horde de garnements mal élevés.

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