Paramah Nastili (ICAC) : « La corruption, un problème d’éthique dans le pays »

  •  Contracteurs : « It is a big fight » pour décrocher les contrats

Pourquoi la corruption existe-t-elle ? Il y a une certaine hypocrisie dans le pays, et surtout un problème d’éthique. C’est ce qu’a déclaré le Chief Corruption Prevention Officer de l’ICAC mercredi dernier à l’ouverture du Forum of Accountants, organisé par la MIPA (Mauritius Institute of Professional Accountants).

- Publicité -

Paramah Nastili, Chief Corruption Prevention Officer à l’ICAC, a situé d’emblée le rôle des comptables dans le combat contre la corruption : « Les comptables traitent d’argent, tout comme la corruption et les scandales financiers. Le “main issue”, c’est l’argent. Les comptables jouent un rôle prépondérant dans le monde des affaires car ils traitent d’argent. Ils ont un rôle pour empêcher les mauvaises pratiques incluant le blanchiment d’argent. » Plus loin, il a interrogé l’assistance : « Pourquoi les scandales financiers se produisent-ils malgré les lois ? C’est parce qu’il y a un problème d’éthique et des tentations partout. Rules are there but are not being enforced. » 

Il a expliqué que la section prévention de l’ICAC est impliquée au niveau des “public bodies« pour chercher les “loopholes” » et travaille avec Business Mauritius et la Mauritius Bankers Association notamment au niveau du secteur privé. Il a fait ressortir : « Beaucoup de grandes compagnies ont leur propre politique et code de conduite en matière de donations, etc. Dans le monde des affaires, il y a la PPPAC (Public Private Plateform against Corruption), qui essaie d’identifier les risques qui existent pour les éliminer, notamment au niveau du “licensing”, du Building & Land Use Permit et de la main-d’oeuvre étrangère. »

Paramah  Nastili a également parlé de la situation au niveau des “contracteurs” : « It is a big fight pour avoir les contrats et la tentation de corrompre est élevée. A cet effet, nous travaillons avec  la BACECA (Building & Civil Engineering Contractors Association). En général, tout le monde est d’accord et dit qu’il va adhérer aux lois, mais derrière le rideau, on voit autre chose… C’est la même chose pour les citoyens. On dit que la corruption, c’est mauvais, mais on la pratique quand même. Il y a une certaine hypocrisie. Il y a la POCA, vous ne pouvez pas dire que vous n’êtes pas au courant de cette loi ! »

C’est dans cette optique que Paramah Nastili a lancé un appel aux comptables. « Vous devez renforcer votre intégrité, résister à la corruption, rejeter la corruption et rapporter la corruption. Il s’agit de renforcer votre intégrité personnelle et l’intégrité organisationnelle de l’entreprise, rehausser le niveau des standards, aider à développer des codes de conduite, et vous assurer que la compagnie adhère au code national de bonne gouvernance. »

Maneesh Gobin, Attorney General, qui a procédé à l’ouverture du Forum of Accountants, a, lui, insisté sur le fait que la profession soit « convenablement réglementée », soulignant que la première responsabilité des comptables en tant que professionnels est « vis-à-vis de la société ». Il poursuit : « Le comptable doit servir l’intérêt public, pas de celui qui le paie. Vous ne devez pas travailler pour votre employeur. Vous devez travailler comme un professionnel au sens éthique poussé et dans l’intérêt public. »

Pour sa part,  Admire Ndurunduru, CEO du Public Accountants and Auditor Board du Zimbabwe, a soutenu que les comptables doivent « travailler dans l’intérêt public » et ne pas se focaliser sur le côté purement financier : « Le comptable d’aujourd’hui et de demain doit prendre le “leadership role” et devenir un “trusted adviser”. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -