PARLEMENT : No retreat, no surrender…

« We are not going to bow down before these people who pretend to support justice, human rights, rule of law, but are behaving in the most dictatorial way. » C’est le message que sir Anerood Jugnauth a lancé tant aux États-Unis qu’à la Grande-Bretagne sur le dossier des Chagos. La posture « no retreat, no surrender » du Premier ministre a été confirmée lors de la Private Notice Question du leader de l’opposition axée sur le Brexit et les Chagos.
Un enseignement dégagé lors de ces échanges, c’est que gouvernement et opposition font bloc pour déplorer le ton du communiqué conjoint des Américains et des Britanniques et, même s’ils divergent sur la méthode et les moyens sur la revendication de la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos. Le recours à une opinion de la Cour internationale de La Haye est la voie privilégiée, a confirmé le chef du gouvernement.
Quant à l’état des relations avec la Grande-Bretagne et les États-Unis suite au ton du communiqué conjoint de ces pays et la réponse cinglante qui leur a été adressée, le chef du gouvernement a tenu à souligner que « our relations with the UK and the United States of America remain strong despite the communiqué issued by both sides on the Chagos Archipelago ».
Ce qui est également ressorti de cet exercice, c’est que Paul Bérenger est toujours très documenté sur ce qui touche à l’international et que les réponses fournies au Premier ministre par ses services ont été, soit inadéquats, soit illisibles. Au point où, à un moment, le leader de l’opposition a fait remarquer que certains auraient besoin d’un peu de « penmanship ».
On a aussi constaté que, sur le Brexit, les postures n’ont pas varié depuis que la question avait été évoquée le 14 juin et que face à l’impatience de Paul Bérenger et ses propositions pour préserver les intérêts de Maurice, à travers le groupe ACP notamment, SAJ a une nouvelle fois affirmé qu’il y a du temps avant que le retrait de la Grande-Bretagne ne soit effectif et que le pays dispose d’un certain délai pour se préparer à toutes les éventualités.
Au Prime Minister’s Question Time, largement axé sur les courses hippiques (voir plus loin), quelques réponses d’intérêt comme sur l’ICAC. Répondant à Reza Uteem, SAJ a dit qu’il y a eu 20 enquêtes initiées par la commission sur des cas de conflits d’intérêts et que, dans huit des cas concernés, des poursuites judiciaires ont été initiées. À la question supplémentaire du même député sur les conséquences du jugement de la Cour suprême dans l’affaire Pravind Jugnauth sur ces cas, le PM a dit qu’il faudra attendre les suites de l’appel logé pour se prononcer.
Les postures contradictoires de M. Bonne Gouvernance
Les questions aux ministres ont, elles, été marquées par les postures contradictoires de Monsieur Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, qui a été très volubile sur la SICOM, avec la révélation de tout un luxe de détails tout en tournant autour du pot pour ne pas donner le nom du président de cet organisme, mais qui a eu quand même le chic de dire que, pour certaines informations concernant la Financial Services Commission et un organisme quelconque comme la Financial Services Promotion Authority, il fallait un avis légal pour décider de les communiquer ou pas.
Toujours est-il qu’il y a eu, suite à une question du député du MP Raffick Sorefan une violente charge du ministre des Services financiers et de la Bonne Gouvernance contre la directrice de la SICOM, Karuna Boojedhur-Obeegadoo, accusée de conflit d’intérêts parce qu’elle vient d’être nommée sur le conseil d’administration de la Mauritius Commercial Bank, qu’elle reçoit des allocations d’un million de roupies par mois et de faire fi des recommandations du board en faveur des employés.
Cela ressemblait à un règlement de comptes dans la mesure où on sait parfaitement bien que la SICOM a résisté aux pressions du ministre pour renflouer la National Insurance Company. Roshi Bhadain a d’ailleurs fait les éloges de cette compagnie créée pour prendre le relais de la BAI que le gouvernement Lepep a démantelé.
Alimenté en questions par le député Sorefan pour faire le procès de la directrice, Roshi Bhadain s’en est donné à coeur joie jusqu’à ce que le leader de l’opposition tempère ses ardeurs. Il lui demandera en effet de donner la composition du board de la SICOM, la date à laquelle il a été constitué et le nom de son président.
Celui qui, apparemment, avait tous les faits et les chiffres en main s’est contenté de répondre ceci : « I will certainly provide the information if the Leader of the Opposition comes with a substantive question on that. » Avant d’ajouter qu’il y a plusieurs boards.
Or, le ministre doit très bien savoir qui est le président de ce board puisque ce n’est autre que le Deputy Permanent Secretary de son ministère, Somduth Nemchand, celui-là même que le ministre a nommé à la tête de Heritage City Company Ltd et qui était aussi un de ses collègues à l’ICAC à l’époque de Navin Beekarry.
Les autres membres du conseil d’administration de la SICOM sont Karuna Boojedhur-Obeegadoo, la directrice, Rajen Juggernauth, l’ancien directeur de l’Audit et le directeur de l’Office of Good Governance, Jugdish Dev Phokeer, le PS des Services financiers, Nandita Ramdewar, avouée de la SICOM, Patrick Yip du ministère des Finances, Joe Benito Elisa (ex-Bramer Bank), Nitin Dussoye, Awaad Balluck et Theresa Li Shing Po, elle aussi avouée de la compagnie d’assurance de l’État.
Le « fizet » de Mahen Jhugroo
Shakeel Mohamed se mettra de la partie pour demander au ministre ce qu’il a entrepris pour remédier à cette situation. Roshi Bhadain a dit que le board a pris certaines décisions mais qu’il ne voulait pas être accusé d’ingérence.
Prenant le relais, Paul Bérenger a dénoncé le fait que le ministre n’arrête pas de répéter qu’il y a des problèmes tout en avouant son incapacité à les régler — « nothing is happening, except bla-bla-bla in Parliament, under Parliamentary immunity ».
Croyant, pour ne pas changer, pouvoir marquer un point contre l’ancien gouvernement, Mahen Jhugroo a voulu savoir sous quel ministre des Finances la politique salariale de la direction de la SICOM a été décidée mais il a complètement raté son tir puisque Roshi Bhadain lui a répondu que « it goes back to a number of years ».

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