PARTENARIAT PUBLIC/PRIVÉ : YEP face à l’angoisse du chômage des jeunes

Avec la proclamation des résultats de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC) et très bientôt la fin de l’année universitaire, le problème du chômage parmi les jeunes âgés de 16 à 30 ans pourrait connaître une nouvelle détérioration. La mise à exécution en ce début d’année du Youth Employment Programme (YEP), une initiative conjointe du gouvernement et du secteur privé en vue d’améliorer l’insertion professionnelle (employability) des jeunes, constitue un début de solution à cet épineux problème dont se préoccupe également la Mauritius Employers’ Federation, qui soutient que « joblessness among youths is particularly worrying as the youth unemployment rate is estimated at 25% for the third quarter of 2012. »
Au terme du programme lancé mardi par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, quelque 5 000 des 30 000 jeunes demandeurs d’emploi pourront bénéficier dans les 12 mois à venir des possibilités de placement et de formation en entreprise contre un stipend mensuel d’un maximum de Rs 8 000 pour les non-détenteurs de diplômes universitaires et de Rs 15 000 pour les universitaires.
À la fin de la semaine, 13 entreprises et au moins un millier de jeunes chômeurs se sont déjà fait enregistrer au secrétariat du YEP pour prendre avantage de ces nouvelles possibilités. Interrogé par Week-End hier, Raj Makood, directeur du Joint Economic Council, co-président avec Roland Dubois, Adviser au ministère des Finances, du Skills Working Group, confirme que les premiers placements en entreprise sous le YEP devront intervenir dans les jours à venir.
« Tout est mis en oeuvre pour que ce partenariat entre le gouvernement et le secteur privé pour résoudre ce problème épineux de chômage parmi les jeunes puisse réussir. Du côté des opérateurs économiques, nous constatons cette volonté de coopérer en faveur de nos jeunes. À ce stade, les secteurs économiques présentant le plus fort potentiel d’attirer les jeunes pour le programme de placement/formation sont le textile, où les efforts de diversification de produits et de marchés ont commencé à rapporter des dividendes, le Seafood Hub ou encore l’industrie du bâtiment, même si les perspectives ne semblent pas aussi brillantes. Nous prévoyons également d’élaborer des Tailor-Made Programmes », poursuit le directeur du JEC.
Néanmoins, le site web du YEP identifie plusieurs secteurs d’activités économiques tels l’agriculture, la manufacture, la construction, le transport, l’accueil et la restauration, les activités dans le secteur de l’immobilier, les services professionnels et techniques, les services administratifs, l’éducation, la santé, les arts et les loisirs. Les services financiers et le secteur commercial sont exclus du YEP.
Le YEP, dont la principale attribution est de faciliter la transition du monde de l’éducation à celui du travail, vise trois objectifs, soit faciliter le placement et la formation en entreprise pour une période de douze mois, améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et mettre en place une réserve de main-d’oeuvre qualifiée pour les employeurs. L’enregistrement de jeunes chômeurs se fait en ligne sur le site www.yep.mu avec le Skills Working Group s’assurant du Matching Process pour identifier l’employeur potentiel dument enregistré ou vice-versa.
Les obligations des employeurs faisant partie du YEP sont
d’assurer un placement d’une durée d’une année pour le demandeur d’emploi,
au cas où un entrepreneur emploie dix ou plus de jeunes chômeurs, il est tenu à maintenir au moins 50% en poste pour une période de douze mois après la première année initiale ;
d’assurer que ces jeunes opèrent sous encadrement et supervision professionnels ;
de mettre à leur disposition les outils et équipements nécessaires ;
de contracter des polices d’assurance pour ces jeunes et ;
de soumettre des rapports sur les progrès réalisés par les jeunes après chaque six mois de placement.
Les membres du Skills Working Group, qui comprend également des représentants du Human Resource Development Council, du Mauritius Institute of Training and Development, de la Mauritius Qualification Authority et de la MEF, effectueront des visites régulières des entreprises faisant partie intégrante du YEP. Le remboursement du stipend versé par l’employeur jusqu’à un maximum de Rs 7 500 pour l’embauche d’un universitaire et de Rs 4 000 pour un non-détenteur de diplôme sera assuré par les services du Human Resource Development Council sur présentation de formulaires élaborés par le Skills Working Group. Des dépenses encourues pour la formation des jeunes seront remboursables à hauteur de 50%, soit un maximum de Rs 7 500.
Le gouvernement prévoit également de procéder à la nomination d’un groupe de consultants indépendants pour effectuer le suivi et l’évaluation du programme placement/formation avec la possibilité d’accroître le budget initial si le besoin se fait sentir.

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