PARTI TRAVAILLISTE — Ramgoolam dément les rumeurs sur une « fracture » de son parti

– À ceux qui accepteraient les promesses des autres partis, il lance : « Ki zot ale. Bon débarras ! »

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Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, a profité du colloque organisé pour marquer le 83e anniversaire de la création du PTr pour dénoncer les rumeurs de fractures affectant son parti. Il a toutefois reconnu que « beaucoup de membres du parti reçoivent régulièrement des coups de téléphone avec des promesses mirobolantes ». À ceux qui accepteraient ces promesses « sans pouvoir dire non », lil a lancé : « Ki zot ale. Bon débarras ! » Car cela voudrait dire, selon lui, « qu’ils s’intéressent à leur intérêt personnel et non à celui du pays ».

Le colloque organisé par le PTr a été marqué par l’intervention de l’historien Jocelyn Chan Low, qui a estimé que l’histoire du PTr, entre 1936 et 1968, « fait partie du patrimoine historique du pays au-delà de toute considération politique ». Il a décrit les « conditions difficiles » dans lesquelles le Dr Curé a créé le parti, en 1936, mais aussi la répression pratiquée alors « pour la “plantocratie” de l’époque » et les pouvoirs coloniaux.

Le Dr Maurice Curé a finalement terminé sa carrière politique « dans la misère en raison de la politique répressive exercée contre lui et ceux qui fréquentaient sa consultation », a-t-il poursuivi, avant d’expliquer le rôle joué par Emmanuel Anquetil, « qui avait refusé de prendre emploi dans le gouvernement d’alors pour se consacrer à la lutte des travailleurs ». Il a également évoqué rapidement le passage de Renganaden Seeneevassen ainsi que l’arrivée de sir Seewoosagur Ramgoolam et la lutte pour l’accession à l’indépendance.

Avec l’intervention du leader du PTr, Navin Ramgoolam, le colloque a ensuite pris la tournure d’un congrès politique, durant lequel même les membres de son parti en ont pris pour leur grade. Navin Ramgoolam a en effet rappelé qu’avec l’approche des élections générales, il est de plus en plus « envahi par des demandes de tickets ». Et d’observer : « Certaines personnes qui sollicitent l’investiture ne connaissent ni l’histoire ni les valeurs travaillistes. Mais lorsqu’ils n’obtiendront pas de réponse positive, ils iront frapper à la porte des autres partis. »

À ce stade, Navin Ramgoolam a dénoncé les « tentatitive du MSM de débaucher » les membres du PTr. « Ou kone komien dimounn gagn kout telefon ? Promet zot saler, terin, etc. Ena pou dir non. Mai ena osi ki pou ale. Pou bann ki ale, mo dir bon debara. Parski zot pe get zot lintere personel e pa lintere pei », a-t-il lancé.

Il a dénoncé les rumeurs entretenues par ses adversaires politiques au sujet d’une « fracture » au sein de son parti et que des personnalités, comme Anil Baichoo, voudraient se dissocier du PTr. Ce qui, a-t-il souligné, « est dénué de tout fondement et vise à nuire au parti ». Le leader rouge a aussi expliqué avoir « volontairement décidé » de ne pas faire de grandes sorties publiques pour se concentrer sur de petites rencontres, avec une vingtaine à une trentaine de personnes, à travers le pays afin « d’écouter l’électorat ».

À ceux qui souhaitent obtenir l’investiture du PTr pour les élections, il les invite à faire de même. « All fer du port-a-port ! » dit-il, leur demandant cependant « de ne pas y aller seul, mais en équipe ». Il a également critiqué « ceux qui restent attachés à leur circonscription », poursuivant : « Ce n’est pas votre circonscription, mais une circonscription que le PTr vous a confiée ! »

Le leader du PTr s’est aussi longuement appesanti sur ce qu’il considère être « une politique de rupture ».  Dans ce contexte, il préconise que dans l’éventualité où un parlementaire serait appelé à remplacer un Premier ministre démissionnaire, « comme cela a été le cas pour “papa/piti” », des élections générales soient organisées dans un délai de six mois afin que le nouveau Premier ministre soit plébiscité par l’électorat. Il a également annoncé une « législation anti-transfuge », estimant que ceux qui quittent leur parti doivent retourner devant l’électorat.

Parmi les autres mesures annoncées figure l’abolition du poste de vice-président de la République et l’introduction d’un Freedom of Information Bill. Selon lui, la loi concernant la protection des travailleurs « sera consolidée ». De même, Navin Ramgoolam a fait comprendre que « tout sera mis en œuvre pour consolider l’indépendance des institutions », dont celle du Speaker de l’Assemblée nationale. De plus, il a insisté sur le fait que l’Attorney General « doit être une personne indépendante recrutée en dehors du champ politique ».

À ce propos, Navin Ramgoolam s’est montré très critique vis-à-vis de Maneesh Gobin, qu’il soupçonne de « vouloir manipuler » son téléphone. Dans ce même contexte, il a accusé le gouvernement de « vouloir faire des accusations » contre lui. Tout en affirmant être « contre la politique de la vengeance », il a néanmoins fait comprendre qu’il n’est « pas non plus le Mahatma Gandhi ».

Concernant le jugement de la Cour internationale de justice sur le dossier des Chagos, il a observé que sir Anerood Jugnauth, « qui risque de célébrer le verdict en cas de décision favorable » à Maurice, « doit se rappeler que c’est le PTr qui est à l’origine des démarches devant la Cour internationale ».

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