PATRIMOINE: Napolitaine, pâtisserie si mauricienne !

Pour marquer la Journée du patrimoine, SOS Patrimoine a tenu une exposition, agrémentée d’une démonstration de napolitaine, à la pâtisserie Vatel Bleu à Curepipe. Selon cette organisation non gouvernementale, ce petit gâteau à base de pâte brisée serait une spécialité mauricienne. Il a servi à garder les marins en vie pendant la période coloniale.
La pâtisserie Vatel Bleu, riche de ses 53 années d’existence, était le lieu indiqué pour célébrer la napolitaine dans le répertoire du patrimoine. Selon Nelly Ardill, présidente de SOS Patrimoine, « ce petit gâteau mauricien a permis de sauver beaucoup de gens de scorbut » au cours de longs voyages en bateau. Aujourd’hui, la napolitaine est bien ancrée dans la culture mauricienne et n’a rien à voir avec la napolitaine de la pâtisserie française.
Le patrimoine étant construit sur le partage, Mike Canarapen de Vatel Bleu n’a pas hésité à partager sa recette aux invités : « Il vous faut 500 grammes de beurre, auquel vous incorporez graduellement 500 grammes de farine. Pétrissez le tout, étalez la pâte et prélevez des formes à l’aide d’un emporte-pièce. Faites cuire au four à 200°, pendant 15 minutes. » Une fois le biscuit prêt, il ne reste plus qu’à le napper d’un peu de sucre glace, cuit au préalable dans un peu d’eau avec une goutte de colorant alimentaire.
À Vatel Bleu, les enfants du fondateur Manikon Canarapen ont voulu préserver la tradition. « Nous avons toujours le four à bois que notre père a mis en place à la création de la pâtisserie en 1960. Tous nos gâteaux sont cuits dans ce four. Nous tenons ainsi, à garder notre particularité. »
Cette rencontre autour de la napolitaine, qui rappelle également les jours de fête dans les écoles, était aussi l’occasion de replonger dans l’univers éducatif d’antan. L’éducation était d’ailleurs le thème choisi par l’UNESCO pour marquer de la Journée du patrimoine cette année.
Goorooduth Chuttoo du Musée de la petite collection a sorti les manuels de l’époque, allant de Rémi et Marie, L’Enfance Mauricienne, à La Composition en images…
Ces livres des éditions Fernand Nathan ont marqué des générations. Mais pas seulement : à côté, une paire de tanga, la tente en vacoas, ou encore les bâtons de sorbet, utilisés pour apprendre à compter.
Les diplômes de Luchmeeparsad Rajinundun ont, eux, ramené les visiteurs 101 ans en arrière. Son « certificat de la senior » émis par l’University of Cambridge, date de 1912. Son frère raconte qu’un haut officiel de Cambridge qui était récemment à Maurice a été très ému de voir un diplôme datant de cette période.

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