Paul Bérenger : « Pa finn vann narien, pa finn trayir narien, finn rest fidel a nou prinsip ! »

  • « Lekours electoral fini lanse pour le MMM », a-t-il lancé

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a redit sa fierté hier, à l’occasion du congrès organisé au Plaza dans le cadre du 50e anniversaire du parti, que ce dernier, qu’il a créé avec d’autres jeunes militants en septembre 1969, « n’a rien vendu, n’a rien trahi et est resté fidèle à ses principes fondamentaux » durant 50 ans. Le moment le plus fort de ce congrès, qui a mobilisé un grand nombre de militants, a été l’interprétation par l’assistance de l’hymne du MMM, Solda Lalit Militan, avant l’intervention de Paul Bérenger.

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« Fode ou pena leker pou ou pa emu », a lancé le leader MMM, exprimant le vœu qu’à l’occasion de ce jubilé, le parti retrouve « une nouvelle jeunesse ». Pour lui, la course électorale « est déjà lancée », ajoutant que « plus tôt elles seront organisées et mieux ce sera pour le pays ». Il a également annoncé l’organisation prochaine d’un débat sur la période 1969-1976, durant laquelle le pays était, selon lui, «  un véritable far west ». Le congrès, présidé par Arianne Navarre-Marie, a également connu d’autres interventions, à l’instar de celles de Deva Nagalingum, d’Ajay Guness, de Reza Uteem et de Rajesh Bhagwan.

Revenant sur l’histoire du MMM, Paul Bérenger a énuméré les « grands principes fondamentaux » qui ont « toujours guidé » son parti, citant en premier lieu « l’unité nationale et la lutte contre le communalisme ». Il a également évoqué la naissance du MMM, en 1969, rappelant que 1965 et 1969 avaient été marquées par des bagarres raciales. « Des Mauriciens avaient tué des Mauriciens », se souvient-il.

Le deuxième principe fondamental de son parti, a-t-il poursuivi, est « la démocratie ». Et de rappeler à ce propos que le MMM « s’était érigé comme un rempart contre les atteintes à la démocratie à un moment où la SMF, l’armée et les “tapers” du PMSD faisaient la loi ». Et de poursuivre : « Zamai nou finn bess latet e nou finn paye nou defans dela demokrasi par nou lavi ! »

Poursuivant sur les autres « principes fondamentaux » des Mauves, il a également cité « la lutte pour la justice sociale », ce qui se pratique « à travers la lutte syndicale, l’honnêteté, la moralité en politique, le féminisme, ainsi que la lutte pour l’intégrité territoriale, avec le retour des Chagos et de Tromelin à Maurice, et finalement une solidarité active avec les peuples victimes de domination ». Il précise à ce dernier propos : « Il y a eu le Vietnam, l’Afrique du Sud, la Palestine, le Sahara Occidental, le Soudan du Sud, le Timor et, aujourd’hui, la Papouasie occidentale. »

Paul Bérenger s’est souvenu du « passé radical et révolutionnaire » des débuts du parti. « Avec l’expérience et l’évolution politique à travers le monde, le MMM a changé pour devenir un parti de centre gauche. » Et de revenir sur l’exemple du Portugal, où un parti de gauche, pourtant minoritaire, s’est retrouvé au pouvoir avec le soutien critique d’autres partis de gauche et d’extrême gauche. Une expérience qui, selon lui, « est possible à Maurice avec ceux qui se considèrent comme des partis de gauche ou des partis révolutionnaires ».

Rappelant sur la période 1969-1976, qu’il qualifie de « difficile », il a observé que les jeunes « ne peuvent imaginer la situation qui prévalait à cette époque ». Il a ainsi évoqué le décès d’Azor Adelaide, à Curepipe, de même que l’accident dans lequel Fareed Muthur avait trouvé la mort. Dans les deux cas, c’est lui qui « était pris pour cible », dit-il. « Malgre sa, zamai nou finn fer faizer ek personn. Nou pa finn pouss vanzans. Mai nou ena enn devwar de memwar ! » Évoquant le passage du MMM au gouvernement entre 2000 et 2005, Paul Bérenger s’est dit « fier de la discipline et de la compétence » qui avait prévalu à cette époque.

Abordant l’avenir, Paul Bérenger a ensuite parlé de la « nécessité de reconstruire l’île Maurice », demandant ainsi aux militants de lui « faire un cadeau d’anniversaire en offrant une deuxième jeunesse au MMM ». Et d’évoquer les « grands défis » que le pays est appelé à relever sur le plan économique. « L’économie internationale passe par un moment difficile. A Maurice, l’industrie sucrière est quasiment en faillite », a-t-il dit, insistant sur le fait que ce secteur concerne « toute l’île Maurice ».

« L’industrie touristique connaît également des moments difficiles à l’heure du réchauffement climatique », poursuit-il. Et de dire sur ce dernier point son « admiration » pour le travail abattu par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui « mobilise les jeunes à travers le monde sur les dangers qui menacent la planète ». Il a finalement affirmé que « lekours elektoral fini large pour le MMM », estimant que « plus tôt les élections seront organisées, et mieux ce sera pour le pays en général ».

Le leader des Mauves ne s’est pas empêché d’être critique envers Pravind Jugnauth, qu’il accuse de « manquer de respect au Parlement ». Il a lancé un appel pour qu’il n’y ait plus « aucune provocation ». Il a enfin observé qu’une grève de la faim a été engagée sur la question des terres « car les principaux concernés ont l’impression d’avoir été “embêtés” par le gouvernement ».

Dans son intervention, Deven Navalingum est, lui, revenu sur l’engagement de Paul Bérenger « à un moment difficile de l’histoire » du pays. Ajay Guness a pour sa part rappelé que le MMM « est né dans la classe des travailleurs, la lutte en faveur des opprimés, pour l’unité dans la diversité ». Et de dénoncer « ceux qui ont trahi le MMM parce qu’ils cherchent le pouvoir à tout prix ». Selon lui, « les dernières trahisons ont été le pire que le parti ait connu » a-t-il dit.

Pour Reza Uteem, « la flamme militante est encore dans le cœur des militants, qui ont gardé les mêmes principes » de base. Il a souligné que « la seule alliance que veut conclure le MMM, c’est avec le peuple ». Intervenant à son tour, Rajesh Bhagwan a remercié « tous ceux qui ont permis de faire du congrès un succès». Il s’en est pris à « certains, qui voulaient faire un coup d’Etat politique » au sein du MMM. « Mai ena enn bondie pour le MMM, enn bondie pour Paul Bérenger. Et le mois de septembre est un mois sacré pour ce parti, car c’est durant ce même mois qu’il a vu le jour. »

Il en a profité pour dénoncer le gouvernement de sir Anerood Jugnauth et de Pravind Jugnauth qui, a-t-il dit, « ont mis en péril les institutions » du pays. Il a enfin souligné « le travail abattu par la petite équipe de députés » du MMM au Parlement tout en critiquant vertement la MBC pour « son travail de manipulation ».

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