Un pays sans cinéma Est un pays sans miroir

Ce petit poème sous forme de haïku illustre bien la philosophie du festival Île Courts qui, depuis six ans, est une fabrique d’images mauriciennes. Six ans, vingt-cinq courts-métrages écrits et réalisés par de jeunes réalisateurs mauriciens et produits par le festival. Des films de fiction, des animations, des documentaires, souvent faits avec peu de moyens, mais toujours avec passion. Ce patchwork d’images est un cliché de notre pays. Pas un cliché de cette île Maurice des plages, des beaux hôtels et des cartes postales, mais celui qui raconte ce que nous sommes. Celui de notre identité partagée, de nos préoccupations et de nos aspirations.
Un pays sans cinéma Est un pays sans mémoire
Depuis six ans maintenant, ces images voyagent. Après un détour par la plage de Tamarin, par la cour de l’église de Mahébourg ou par la place du Caudan, elles sont allées vers d’autres rives, porter ailleurs un peu de notre île et un peu de ce que nous sommes. Elles ont atterri à Montréal, posé leurs valises en Tunisie, fait escale à Cordoba, à Milan, quelques-unes ont poursuivi leurs routes jusqu’en France, d’autres se sont arrêtées en Italie avant de revenir à Madagascar ou à La Réunion. Elles sont donc allées vivre leurs propres vies en trouvant dans les yeux de spectateurs pourtant si loin de nous comme un écho des mêmes aspirations.
C’est à ce voyage que nous vous invitons dans ce numéro spécial, une flânerie en images mauriciennes autour du globe. Nous avons voulu partager avec vous cette expérience unique qui est celle de voir, d’entendre et de sentir la réaction d’un public à l’autre bout du monde face à des questionnements que l’on pensait tellement locaux et que l’on découvre, tout d’un coup, universels.
Un pays sans cinéma Est un pays sans pays
Ces films mauriciens sont aussi un acte engagé pour dire que nous, réalisateurs, producteurs et acteurs de l’audiovisuel mauricien mais aussi de l’océan Indien, au fait des réalités de notre pays et de notre région, affirmons notre confiance dans nos talents, dans nos capacités, et avons la volonté de produire, de réaliser et de diffuser ensemble notre cinéma. Ce défi est la force motrice du festival Île Courts.
Nous vous invitons donc, après avoir feuilleté ce numéro spécial de Scope, à nous rejoindre au Star à Bagatelle, sur la plage de Tamarin, au stade de Grand-Gaube, à l’Institut Français ou au Caudan pour partager ensemble un moment de cinéma différent, pour venir fêter ces images qui, elles aussi, demain, iront questionner d’autres regards, ailleurs.

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