PÊCHE ILLÉGALE : Protestation de Greenpeace dans la rade hier

Des militants de Greenpeace sont arrivés à Maurice samedi, après avoir appris que le Premier, bateau sud-coréen accusé de pêche illégale, s’y trouvait. Hier, ils ont manifesté contre la présence de ce senneur dans la rade et ont peint le mot « ILLEGAL » sur sa coque.
L’Esperanza, bateau du mouvement international Greenpeace qui était en campagne dans l’océan Indien, a tout de suite mis le cap sur Port-Louis en apprenant que Maurice avait accordé le port clearance au Premier accusé de pêche illégale sur les côtes africaines. Hier, sept militants à bord de dinghies ont manifesté dans la rade.
À l’aide de banderoles, ils ont dénoncé les pratiques de Dongwon Industries, propriétaire du Premier. Les manifestants ont ensuite peint le mot « ILLEGAL » sur la coque du bateau. Le slogan « criminel » était aussi lancé à l’encontre de la compagnie. Selon François Chartier, Oceans Campaigner français sur L’Esperanza, « ce genre de bateau n’a pas sa place dans l’océan Indien ».
Les militants de Greenpeace ont aussi rencontré des officiers du ministère de la Pêche et de la Commission de l’océan Indien (COI). « Nous sommes satisfaits que les autorités aient réagi en empêchant Premier de décharger sa cargaison ici. Mais le mieux aurait été de lui interdire l’accès au port, comme l’ont fait les Seychelles », ajoute François Chartier.
L’Oceans Campaigner précise que Greenpeace restera dans l’océan Indien pour encore un mois pour des surveillances sur la pêche illégale et pour sensibiliser sur l’impact de la pêche industrielle sur l’environnement marin. « Nous reviendrons à Maurice le 4 mai, en vue d’assister à l’atelier de travail de l’Indian Ocean Tuna Commission sur la pêche illégale. Nous espérons pouvoir en profiter pour accueillir le public sur notre bateau pour une campagne de sensibilisation. »
Par ailleurs, depuis la visite du Rainbow Warrior, autre bateau de Greenpeace l’année dernière, le mouvement dit avoir établi de bonnes relations de travail avec les autorités mauriciennes. « La collaboration avec le ministère de la Pêche et la COI se fait de manière intelligente. Nous souhaitons pouvoir créer une vraie synergie afin de promouvoir la pêche durable. Cela prendra sans doute du temps, mais la construction est en route. »
L’Esperanza quitte Port-Louis ce soir pour une destination qui n’a pas encore été décidée. « Nous serons dans la région, puisque nous revenons à Maurice très bientôt. »
Le FV Premier, senneur sud-coréen est arrivé à Port-Louis vendredi matin, en vue de décharger sa cargaison. Mais sous la pression des entreprises du seafood, qui craignent pour leur réputation en Europe, cette opération a été interrompue.
Le ministre de la Pêche Nicolas Von-Mally, qui assiste en ce moment à l’European Tuna Conference à Bruxelles, a laissé entendre au Mauricien, avant son départ, que le Premier ne déchargera pas sa cargaison à Maurice. Il a toutefois précisé que selon les lois internationales, le pays ne pouvait empêcher le bateau d’accoster pour s’approvisionner en eau et en carburant. Il a aussi expliqué la présence du Premier à Maurice du fait que le bateau ne figure pas sur la black list de l’OITC.
Greenpeace affirme pour sa part avoir écrit au Premier ministre et au ministre de la Pêche pour leur avertir des activités du Premier. Ce bateau sud-coréen a été trouvé coupable de pêche illégale sur la côte ouest africaine, notamment dans les eaux du Libéria. Dans un élan de solidarité, plusieurs pays de la région, dont les Seychelles lui ont refusé l’accès à leur port.

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