Petite-Julie – Problème de transport : Des habitants : « Enn ale, lot vini, e narien pa pe sanze »

Des habitants de Petite-Julie, Barlow et Amaury sont très en colère. Ils blâment sévèrement les autorités qui, disent-ils, n’ont « pas la volonté politique » de régler le problème de transport qui empoisonne leur quotidien depuis de nombreuses années. « La situation s’aggrave chaque jour. Nos élus ne se sont jamais intéressés à trouver des solutions à ce problème. Peu importe le gouvernement au pouvoir », déplorent-ils.

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Jimmy, un boutiquier de la localité et dont les parents s’étaient installés dans le village depuis longtemps, explique que « enn gouvernman ale, lot vini, me nou pe fer fas mem problem ». Il ajoute : « Zanfan lekol, travayer, bann vie dimounn pe bizin atann plis ki 30 minit avan ki enn bis CNT travers dan vilaz. Priyorite gouvernman pou lemoman, se swazir ki kandida pou fer elir dan No 7. » L’autobus de la Corporation Nationale de Transport (CNT) opère sur la desserte 24 (Rivière-du-Rempart-Barlow-l’Amaury-Petite-Julie-Port-Louis et vice-versa).

« Jugez-en vous-même. Cela fait plus de 40 ans  que je vis dans ce village. Rien n’a changé depuis. Je vois toujours des enfants, comme lorsque j’étais petit, poireauter de longues heures sur l’arrêt d’autobus pour aller à l’école. Triste, très triste », dit-il. Et de poursuivre : « De quel développement parle-t-on à Maurice ? Je comprends parfaitement l’indignation des habitants lorsqu’ils expriment leur dégoût pour la chose politique. »

Entouré de ses amis, Atish, un habitant de la localité, n’a pas caché sa colère face à « l’indifférence » des élus de la circonscription. « Une fois élus, ils disparaissent de la circulation. On les voit à la télévision dans d’autres circonscriptions en train de couper le ruban pour inaugurer des bâtiments », fait-il ressortir. Il trouve de même « dommage » que des Mauriciens continuent à faire confiance aux politiciens qui ne connaissent même pas la réalité des villageois et qui ne viennent que pendant une campagne électorale. « Pa lapenn koz PPS. Pan tann li, ni trouv li », ajoute Sunil, un autre habitant visiblement en colère. Selon lui, le gouvernement n’a pas de vision sur les problèmes de transport à Maurice. « Les élus peinent à gérer cette situation », insiste-t-il.

Vijay, lui, souligne que « enn “bus shelter” finn demande depi lontan, pa ankor gagne, apre zot dir bann depite rezoud problem transpor ». Et d’ajouter : « Quand on attend un bus qui ne vient pas alors que l’on doit aller travailler ou prendre part à un examen, il est tout à fait normal que les habitants soient en colère. C’est légitime. J’ai l’impression que les autorités sont incapables de trouver des solutions appropriées aux problèmes de transport auxquels font face les nombreux passagers sur ce trajet. »

Comme solution, le boutiquier Jimmy suggère aux autorités la construction des routes d’accès alternatives à l’intérieur du village de Petite-Julie, qui donneraient accès directement à la route principale à Ville-Bague, situé à moins d’un kilomètre de Petite-Julie. « Mo panse lerla ki bann abitan Petite-Julie pou ena plis sans gagn lezot bis ki al ver Por-Lwi e ki retourne », estime-t-il. Un raccourci dans un champ de cannes, rappel Jimmy, existe déjà dans le village mais il précise qu’il est rarement utilisé par des habitants en raison de l’insécurité qui y règne. « Bizin mars bokou pou ariv Ville-Bague e li pa pridan pou mars tousel. Ena madam ti deza viktim agresion labas », indique-t-il.

Pretty, autre habitante de la localité, devait se rendre à Rivière-du-Rempart mardi dernier pour payer ses fractures d’électricité. Elle avait quitté sa maison vers 11h, soit une heure avant que le bureau du CEB ne ferme. Au moment où nous étions sur le point de quitter le village de Petite-Julie, elle était toujours sur l’arrêt de l’autobus. « Mo finn perdi preske enn er tan lor bistop. Mazinn enn kou si enn zelev ti dan mo plas e ti bizin al enn lexamin. Ki li ti pou fer ? » s’interroge cette mère de famille. Elle ajoute : « La tension subie par les étudiants pendant la période des examens est insupportable. »

Vijay, qui travaille dans la capitale, est directement affecté par ce problème de transport. Il a exprimé lui aussi son exaspération face à l’attitude de certains conducteurs et receveurs d’autobus de la CNT, qui ne respectent pas les horaires. « La situation retourne à la normale dès qu’ils apprennent que des officiers de la National Transport Corporation sont sur place. Zot pas aler enn ou de zour. Apre sitiasion revinn pir. Nou nepli konpran ki pe arive », déplore-t-il.

Ramesh, voisin de Vijay, suggère le remplacement des autobus de la CNT par ceux de la flotte individuelle. « Sap dan karay tom dan dife », s’empresse de répondre Vijay. Ce denier en profite pour raconter à ses amis l’humiliation qu’avait subie une retraitée qui attendait l’autobus la semaine dernière sur un arrêt d’autobus, à Pamplemousses. « Kontroler bis individiel-la ti anpes li rant dan bis. Li dir li pena plas », raconte-t-il.

« Tu suggères quoi comme solution alors ? » lui demande son ami Soojeet. Vijay répond : « De la volonté politique, de la discipline, plus de rigueur dans la gestion du transport, particulièrement sur cette desserte, augmenter le nombre d’autobus et prendre des sanctions contre les conducteurs et receveurs qui ne respectent les horaires. » Et Soobha d’ajouter : « Nou bizin profite pou invit bann kandida ki pou poze dan nimero 7 si pou ena eleksion parsiel. Nou pou demann zot pran langazman pou regle problem transpor lor lalin 24. Nou finn ase pas mizer. »

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