PHARMACIES PRIVÉES : L’APEC dénonce la « compétition restreinte » dans la vente des médicaments

La protestation contre la fin de l’importation parallèle pour les produits pharmaceutiques — une des retombées de l’introduction de la mise en pratique des nouveaux règlements relatifs à l’enregistrement des médicaments — s’étend aux personnes engagées dans la protection des consommateurs. Ainsi, l’Association pour la protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC) s’apprête à sensibiliser l’opinion publique sur les nouvelles conséquences de la mesure sur leur porte-monnaie.
« La fin de l’importation parallèle de médicaments diminue la compétition et n’est pas en faveur des consommateurs », dit Suttyudeo Tengur, président de l’APEC. Selon l’analyse de cette association, les prix des médicaments à Maurice « sont déjà plus élevés » que ceux en vigueur dans d’autres pays et la fin de la pratique de l’importation parallèle risque d’aggraver cette situation. « Le mark-up dans le secteur pharmaceutique est très élevé à Maurice et la compétition est un moyen efficace pour combattre leur cherté. Au lieu de cela, les nouveaux règlements à l’importation des médicaments favorisent l’installation d’un cartel », soutient Suttyudeo Tengur. Ce dernier fera part de la position de l’APEC dans le prochain numéro de la newsletter de cette association.
L’APEC veut aussi savoir du ministère de la Santé ce qu’il fera de l’argent récolté des Registration Fees. « Quelle que soit la somme récoltée, est-ce cet argent servira au renforcement des mesures pour un contrôle sur les pharmacies commerciales, ou sera-t-il injecté dans l’achat des médicaments distribués dans les hôpitaux ? » questionne Suttyudeo Tengur. « Nous allons faire une campagne de sensibilisation au sujet des prix des médicaments à Maurice », poursuit le président de l’APEC.
Par ailleurs, selon nos informations, les petits et moyens importateurs qui contestent les nouveaux règlements pourraient finalement rencontrer le ministre de la Santé cette semaine. Soulignons que les dirigeants de la Small & Pharmaceutical Importers Association ont fait une demande en ce sens depuis un mois. Ils comptent lors de cette réunion évoquer aussi la composition du Pharmacy Board, instance responsable de l’enregistrement des médicaments. « Il n’y a pas moins de trois représentants des grosses compagnies d’importation au sein de cette instance. Ce n’est pas correct », dit un membre de cette association.
Dans les milieux des principales compagnies d’importation, les responsables seraient, selon nos informations, très « agacés » par l’argument avancé par les petits/moyens importateurs selon lequel la fin de l’importation parallèle donnerait lieu à un cartel dans la distribution des médicaments dans le circuit commercial. « Ils ont le droit d’importer un médicament que nous faisons venir, pourvu qu’ils présentent un certificat provenant du fabricant attestant son autorisation », dit un interlocuteur. « Avec l’importation parallèle, il n’y avait pas besoin d’avoir l’autorisation du fabricant puisque nous nous approvisionnions auprès d’autres distributeurs qui eux ont obtenu au préalable l’autorisation du fabricant », répliquent les importateurs protestant contre les Registration Fees.

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