PHILATÉLIE : Notre Blue Penny et notre Red Two Pence à Berlin

Le célèbre musée berlinois des postes et télécommunications accueille du 2 au 25 septembre 18 des 27 Post Office existant encore dans le monde. Le titre de cette exposition exceptionnelle, Die blaue Mauritius, das Treffen des Königinnen signifie Le Blue Penny, la réunion des reines. Cet événement philatélique vaut un grand voyage entouré de moult précautions de sécurité à nos deux célèbres timbres, le Blue Penny et le Red Two Pence non oblitérés, qui devaient quitter ces jours-ci la pénombre du Caudan pour rejoindre le musée européen. À cette occasion, le conservateur Emmanuel Richon diffuse un texte qui démonte la thèse de l’erreur, qui aurait fait graver “post office” au lieu de “post paid”…
Il existe actuellement douze Two Pence bleus et quinze Red Penny dans le monde. Le musée des télécommunications de Berlin, particulièrement réputé dans le monde de la philatélie, a réussi à en réunir dix-huit, dont les deux du musée du Blue Penny du Caudan, en plus de ceux présents dans la collection de la reine Elisabeth, ou encore ceux qui viennent des musées de la Hague et de Stockholm, de la British Library ainsi que de collections privées. Chacun de ces timbres a une histoire particulière, voire sa propre légende.
Le “plat de résistance” de la philatélie, l’enveloppe Bordeaux Cover, porte les deux timbres, le bleu et le rouge, et a été évaluée à environ 4 millions d’euros. Une autre lettre pour Bordeaux porte quant à elle le seul Blue Penny. Ces deux raretés oblitérées ont été achetées en 1904 par le musée postal de l’Empire allemand, qui est devenu aujourd’hui le musée des télécommunications de Berlin…
Autres documents particulièrement célèbres, les trois seules Ball cover existantes aujourd’hui seront également exposées à Berlin, permettant de rappeler que les invitations au fameux bal de Lady Gomm, l’épouse du gouverneur de l’époque, avaient été estampillées avec ces timbres fraîchement imprimés. La légende dit qu’ils auraient été tirés exprès avant ce bal, pour donner une touche originale aux invitations.
Ces timbres rassemblent trois ingrédients qui font leur succès : un prix astronomique, une grande rareté et une histoire fascinante qui a inspiré des mythes et des légendes. L’actuel conservateur du musée du Blue Penny, Emmanuel Richon, rappelle dans un texte qu’il diffuse à l’occasion du voyage de nos célèbres timbres, que ces petits carrés de papier ont été émis le 21 septembre 1847 à Port-Louis par Joseph Osmond Barnard.
Le One Penny rouge vermillon a été imprimé en 500 exemplaires, de même que le Two Pence bleu. Seuls quinze des premiers — dont deux non utilisés — et douze des seconds — dont quatre non utilisés — ont survécu jusqu’à nos jours. L’auteur s’étend sur les caractéristiques qui font l’exceptionnelle valeur de ces timbres, avant d’en venir au coeur de son propos…
Il avance en effet l’idée selon laquelle l’écrivain Georges Brunel a dans un ouvrage sur les timbres mauriciens publiés de 1847 à 1898, stipulé que le graveur avait eu un affreux trou de mémoire au moment de la gravure de ces timbres, romançant quelque peu son acte. Emmanuel Richon énumère alors les nombreux historiens, journalistes et spécialistes qui lui ont emboîté ensuite le pas en reprenant ses propos.
Mais il énonce le fait que par la suite Alfred de Pitray et Peter Ibbotson, deux philatélistes émérites, ont prouvé sans peine que la dénomination “post office” était tout à fait correcte sur les plans sémantique et orthographique. Il cite également deux historiens, Raymond d’Unienville et le Dr Adolphe, qui ont émis l’hypothèse que Barnard avait choisi cette expression car elle correspondait à la dénomination légale du service concerné.
Avant que ce timbre ne soit émis, on a utilisé des tampons portant la mention “post office”, et certains timbres américains dont le premier était contemporain du Blue Penny et du Two Pence portaient exactement la même expression. L’auteur de ce texte trouve également une explication technique au fait qu’on n’ait plus retiré ces timbres par ka suite. Le texte intégral d’Emmanuel Richon peut être consulté sur le site web du Mauricien.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -