Philippe Gentil, 90 ans ou la genèse du Motherland

Philippe Gentil, un des trois Mauriciens ayant contribué à la création de l’hymne national ‘Motherland’, a fêté ses 90 ans le 9 février. C’est autour de quelques fidèles de l’assemblée de Dieu de Rose-Hill, dénomination chrétienne dont il fait partie, qu’il a célébré son anniversaire et en a profité pour relater l’histoire de notre hymne national.

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L’hymne national a été écrit par le poète et écrivain mauricien Jean-Georges Prosper et composé par le  musicien Philippe Gentil. En ce 12 mars 1968, l’orchestre de la police dirigé par l’inspecteur Freddy Lorrens a joué l’hymne national alors que sir Seewoosagur Ramgoolam “lève la tête au ciel comme pour réclamer la protection divine.” C’est bon de savoir comment les choses ont pris forme dans les coulisses, selon les propos tenus jadis par Philippe Gentil lui-même :

« En 1967, à l’aube de l’indépendance, le gouvernement lance un appel aux compositeurs et aux paroliers pour composer notre hymne national. L’idée me séduit. Puis, un soir, un air me vient tout naturellement alors que je suis allongé sur mon lit. Je prends mon crayon et note les premiers accords de ce qui sera notre futur hymne national. A vrai dire, c’est le requiem joué lors des funérailles de Winston Churchill qui ont inspiré les premières notes de ma composition. Dans la soirée, la tête plongée dans mes cahiers, ce n’est que sur l’insistance de mon épouse que je reposerai ma plume pour aller me coucher, j’avais déjà complété la moitié de la composition. J’ai fini l’autre moitié le lendemain. Les accords couchés sur papier, je file tout de suite chez mon oncle à Metz pour faire les arrangements sur le piano.

« C’est avec beaucoup de difficultés que j’ai réussi à convaincre mes amis de la police à jouer le morceau. Et là, Philippe Ohsan qui se trouve dans son bureau, s’approche de nous pour nous applaudir à la fin de notre prestation. Me voyant, il lance : ‘Je crois que c’est là notre futur hymne national!’

« Je lui ai avoué que j’espérai que ma composition sera retenue comme la musique nationale. Deux jours plus tard, Philippe Ohsan m’appelle dans son bureau et me remet un texte qu’il me demande de lire. Puis, il me stoppe net et me demande de chanter les paroles sur l’air de ma composition. Je suis donc le tout premier Mauricien à avoir chanté l’hymne national du pays. C’était impressionnant ! Les paroles collaient parfaitement avec les accords de ma musique. Philippe Ohsan m’avouera qu’il avait retravaillé un poème que lui avait envoyé Jean-Georges Prosper dans le cadre de l’appel lancé par le gouvernement. On était alors à la fin de l’année 1967.

« Début 1968. Un comité composé d’une dizaine de personnes finit par accepter le Motherland comme le futur hymne national du pays.”

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